Le Peuple d'À Côté

  • Accueil
  • Trouver une plante
  • C’est quoi une plante ?
    • La Fleur
    • Inflorescences
    • Sexualité des Spermatophytes
  • Blog
  • Contact

Les végétaux adeptes de rentabilité et de progrès

    Home En savoir plus Les végétaux adeptes de rentabilité et de progrès
    NextPrevious

    Les végétaux adeptes de rentabilité et de progrès

    By Le Peuple d'A Côté | En savoir plus | 1 comment | 11 juin, 2019 | 0

    Lors d’un séjour en Seine et Marne, j’ai été surprise de découvrir de nombreux séquoias dans la forêt de Ferrières en Brie, au parc de Rentilly et à l’arboretum de Gretz-Armainvilliers.
    On confond souvent Sequoia et Sequoiadendron et je vous invite à découvrir leurs différences sur la page qui leur est consacrée.

    Mais revenons à ces étonnants séquoias de Seine et Marne qui attirent le regard par leur port royal. Quoiqu’encore très jeunes, environ 160 ans, ils surpassent tous les autres arbres qui pourtant ne déméritent pas en port et en esthétique.

     

    Parc de Rentilly (77)

     

    Les séquoias frôlent de nombreux records mais qu’il n’en déplaise au président américain, ce ne sont ni les plus hauts, ni les plus gros, ni les plus vieux des arbres et il peut donc se consoler en apprenant que les plus grosses noix du monde sont produites par des noyers américains ! Ouf, l’honneur est sauf…

    À l’heure actuelle, les séquoias sont les arbres les plus hauts du monde avec 115,50 m pour Sequoia sempervirens  mais cela n’a pas toujours été le cas puisque l’arbre le plus haut, avant que l’homme ne s’en mêle, était l’Eucalyptus regnans avec ses 132 m. Quant au Sequoiadendron, il rivalise presque avec l’arbre de Tulle, un cyprès chauve qui détient le record de largeur de diamètre soit 9 à 11 m (selon les mesures prises). Bien évidemment, ces arbres vivent très vieux et 2 000 à 3 000 ans ne leur font pas peur mais là encore, ils se font battre par un pin, Pinus longaeva estimé à environ 4800 ans.
    Ce qui est étonnant avec les séquoias, c’est la taille de leur minuscule graine qui contient en elle la perspective de telles masses de matière : un Sequoiadendron nommé General Sherman a été évalué à 1 486 m³ de bois pour 1 200 tonnes !

     

    souche de Sequoiadendron Parc de Rentilly (77)

     

    Le monde des arbres se divise en deux grandes catégories : les conifères et les feuillus. Le groupe des conifères dont les séquoias font partie, est arrivé bien avant les feuillus et leurs caractéristiques ancestrales en témoignent.
    À l’époque de leur naissance terrestre, il n’existait pas de pollinisateurs comme les abeilles et ces arbres ont confié le produit de leurs organes sexuels mâles, le pollen, au bon vouloir du vent. Cela nécessite une grande profusion de pollens, la pluie de soufre, et cela génère beaucoup de gâchis, le vent étant un moyen de transport très aléatoire.

    pluie de soufre

    Certains feuillus ont conservé le contrat avec le vent, tels les chênes, les hêtres, les charmes, les frênes, les saules… mais d’autres ont utilisé ce que la nature leur proposait : des insectes volants, véritables petits facteurs qui viennent livrer à domicile le pollen. Les plantes seraient-elles opportunistes ? Sans aucun doute et le plus étonnant c’est que cette évolution nous prouve que les arbres sont conscients de leur environnement et l’utilisent. Une autre preuve de leur conscience environnementale, c’est la façon qu’ont certains végétaux de se développer en respectant l’intimité de l’autre. Et s’il fallait rajouter une preuve, c’est le mimétisme ou le leurre, sexuels ou alimentaires, de certaines orchidées avec leur pollinisateur qui est encore plus ‘bluffant’.

     

    Paphiopedilum hybride

     

    En effet, les végétaux se sont aussi spécialisés dans leurs pollinisateurs : du vent, on est passé aux insectes puis aux insectes spécialisés qui assureront encore plus de rentabilité. Tant est si bien que chez les orchidées, ces fleurs ultra-évoluées, cette spécialisation d’insectes frôle le drame si l’insecte vient à manquer. Ce fut le cas pour la vanille que l’homme voulut produire ailleurs que dans son pays d’origine le Mexique, mais dans cet ailleurs, l’insecte pollinisateur n’existait pas : pas de pollinisation, pas de fécondation, pas de fruits, pas de gousses de vanille et l’homme a été obligé de jouer au pollinisateur…

     

    Vanille

     

    Tout comme nous les humains, les végétaux sont devenus adeptes de la souscription d’assurances à outrance. En effet, les conifères exposent leurs organes sexuels à tous vents : les étamines sont simplement posées sur une écaille tout comme les ovules nus. Aucune protection durant leur maturation ne peut leur venir en aide et là encore cela génère beaucoup de gâchis. Les végétaux tendent toujours vers la rentabilité et cette aptitude négligente des conifères a été remédié chez les feuillus qui au cours de leur évolution ont optimisé les protections. Ainsi est né l’ovaire qui protège l’ovule puis le calice qui protège les organes sexuels – étamines et stigmates puis la corolle qui est une protection supplémentaire. C’est comme nous, avant on pouvait conduire une voiture sans ceinture de sécurité, faire du vélo sans casque, du patin à roulettes sans genouillères, se parler entre homme et femme sans craindre le harcèlement… bref, on était moins protégés mais beaucoup plus libres…

    Ainsi va la vie, le progrès est-il toujours source de progrès ? À nous d’en décider avec raison… et là, ce n’est pas joué !

     

    fleur et insecte

     

    No tags.

    Related Post

    • Pour en finir avec les records des arbres !

      By Le Peuple d'A Côté | 1 comment

      Records des arbres En fin de document : d’autres Records du Monde Végétal Introduction Plus que jamais, l’être humain raffole de records et s’ingénie à faire le buzz avec une information époustouflante, ou une photo d’unRead more

    • Sapin ou épicéa ?

      By Le Peuple d'A Côté | 0 comment

      Les promenades en forêts montagnardes sont au programme de cette période hivernale et c’est une bonne occasion de découvrir les espèces d’arbres qui les habitent. En France, on y découvre beaucoup de conifères et particulièrementRead more

    • La sexualité végétale vue par le Peuple d’à côté

      By Le Peuple d'A Côté | 0 comment

                      Depuis la nuit des temps, les êtres vivants sont animés du désir le plus ultime : se reproduire. Plantes et animaux, prêts à tout pour y arriver,Read more

    1 comment

    Leave a Comment

    Annuler la réponse

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

    NextPrevious

    Catégories

    • Brèves
    • Découverte
    • En savoir plus
    • Jardins
    • Rencontres

    Articles récents

    • Pour en finir avec les records des arbres !
    • Une forêt de cèdres en France !
    • « La fabuleuse forêt »
    • Les enquêtes d’Oscars Mills
    • Parc de Cap Martin

    Commentaires récents

    • Delbotaxos dans Pour en finir avec les records des arbres !
    • Le Peuple d'A Côté dans Parc de Cap Martin
    • Marty christophe dans Parc de Cap Martin
    • jean-charles dans Printemps à la Villa Thuret
    • La sexualité végétale vue par le Peuple d’à côté | Le Peuple d'À Côté dans Les végétaux adeptes de rentabilité et de progrès

    Archives

    • novembre 2024
    • mars 2024
    • mars 2021
    • janvier 2021
    • mars 2020
    • janvier 2020
    • octobre 2019
    • septembre 2019
    • juillet 2019
    • juin 2019
    • mai 2019
    • avril 2019
    • mars 2019
    Copyright 2024 | Le peuple d'à côté | Développé par YES!Design
    • Accueil
    • Trouver une plante
    • C’est quoi une plante ?
      • La Fleur
      • Inflorescences
      • Sexualité des Spermatophytes
    • Blog
    • Contact

    Le Peuple d'À Côté