Les Eucalyptus sont des plantes à fleurs – des angiospermes. Ils font partie de la famille des Myrtaceae tout comme le myrte, le giroflier, les Callistemon, les Melaleuca…
Au minimum, ce genre compte 800 espèces recensées.
Plusieurs botanistes furent très importants pour l’identification des Eucalyptus tels Jacques Julien Houtou de la Billardière – James Edward Smith – Ferdinand von Mueller – Joseph Banks – Daniel Solander… mais George Bentham (qui ne mit jamais les pieds en Australie) fut le botaniste chargé de mettre de l’ordre dans la classification de toutes ces espèces découvertes lors des expéditions ; la classification fut surtout basée sur les étamines et particulièrement les anthères ; en 1867, il publia ‘Flora Australiensis‘; puis un peu plus tard, Joseph Henry Maiden aidé de William Faris Blakely complétèrent le travail.
Le genre Eucalyptus fut divisé en sous-genres : Monocalyptus – Corymbia – Symphyomyrtus – Eudesmia – Idiogens et d’autres selon les auteurs.
En 1995, les botanistes Kenneth D. Hill et Lawrence Alexander Sidney Johnson ont défini les Corymbia comme faisant partie d’un genre à part entière.
Toutefois, selon les auteurs, les genres Angophora et Corymbia sont parfois inclus dans le genre Eucalyptus. À l’heure actuelle, rien n’est vraiment éclairci car ce classement n’est pas reconnu de tous. Cet article évoque les trois genres et à la fin du document vous trouverez les particularités de Angophora et Corymbia.
Australie et Tasmanie où les Eucalyptus y composent 90% des forêts naturelles.
Il y aurait quelques rares espèces originaires de Mélanésie et des Philippines telles deglupta originaire de l’île de Mindanao et urophylla originaire de l’archipel indonésien et particulièrement du Timor au nord-ouest de l’Australie.
– Les eucalyptus furent découverts au début du XVIe siècle par les Portugais lors de la colonisation de Timor et particulièrement les espèces alba et urophylla qui se développent sur cette île.
– Un peu plus tard, vers 1603, le navigateur et explorateur hollandais, Willem Janszoon débarque au nord du Queensland en Australie. C’est le premier accostage connu par des européens sur ce continent.
– Lors de ses voyages, entre 1642 et 1644, le navigateur hollandais Abel Tasman découvre l’île de Tasmanie et sa flore ; un peu plus tard, les britanniques donnèrent à cette île le nom de celui qui la découvrit.
– Aucune identification de plantes ne sera faite avant 1770, époque où les botanistes Joseph Banks et Daniel Solander arrivent à Botany Bay en Nouvelle-Galles du Sud avec le navigateur James Cook. Ils vont récolter des graines sur les terres inconnues de Tasmanie, de Nouvelle-Zélande et d’Australie. Ils feront parvenir aux jardins royaux de Kew à Londres de nombreuses graines d’acacias ainsi que des graines de Corymbia gummifera, d’Eucalyptus platyphylla et de bien d’autres plantes…
– En 1788, de grosses quantités de graines de plantes diverses australiennes seront envoyées et distribuées dans de nombreux jardins européens.
– Eucalyptus L’Hér.
Le nom Eucalyptus vient du grec ‘eu’ – bien et ‘calyptos’ – couvert, caché, coiffe, en référence au bouton floral recouvert d’un opercule ressemblant à un petit chapeau.
C’est Charles Louis L’Héritier de Brutelle qui décrira et nommera le genre Eucalyptus en 1788 dans sa publication ‘Stertum anglicum’ d’après l’échantillon de Kew gardens de l’espèce type – Eucalyptus obliqua, rapporté de Tasmanie par le botaniste David Nelson lors de la troisième expédition de Cook en 1777.
– Certains Eucalyptus sont connus sous le nom de gommier – gum tree, même si d’autres genres d’arbres héritent aussi de ce nom. Ce nom vient de la résine qu’ils exsudent en cas de blessure.
En général, les eucalyptus à écorce caduque sont nommés gums.
Les gommiers rouges appelés bloodwood ou blood gum – sang rouge, bois rouge, peuvent non seulement avoir une écorce rouge sang mais exsuder une gomme de même couleur donnant l’impression qu’ils saignent.
Les Corymbia, selon le sous-genre, peuvent être appelés gommier rouge en référence à la sève rouge exsudée ou bien gommier fantôme – ghost gum probablement en rapport à la couleur pâle de leur écorce.
– On trouve souvent certains eucalyptus avec l’appellation gencives rouges probablement en référence à la couleur de leur bois.
– De nombreuses espèces sont connues sous les noms anglophones de stringy bark – écorce longuement et finement filandreuse, et de iron bark – écorce de fer en référence à la dureté et la solidité de leur écorce non fibreuse, profondément sillonnée et foncée.
Les espèces aux écorces les plus solides se trouvent au nord et à l’est de l’Australie. Ils se caractérisent par une écorce épaisse et profondément striée, la plupart présente des feuilles assez étroites, des petits bourgeons et des petits fruits.
– Certains eucalyptus sont nommés ashes parce que leur bois rappelle celui du frêne – ash.
– Les boxes (buis en français) ont un bois dur et blanc rappelant celui du buis – Buxus et une écorce persistante sur le tronc et les branches, fibreuse à texture fine, généralement de couleur claire.
– Les peppermints ont l’écorce finement fibreuse et l’essence de leurs feuilles a un arôme de menthe poivrée.
– Certains eucalyptus présentant une écorce rouge sombre semblable à l’acajou – mahogany – Swietenia ont donc été surnommés mahogany ; par la suite d’autres espèces ont été nommées white mahogany.
– Les ‘chênes’ australiens – Australian oak – Messmate sont originaires du Sud-Est de l’Australie et de Tasmanie. Ces noms communs sont donnés aux espèces d’Eucalyptus ayant une écorce fibreuse, rugueuse et un bois clair, dense et résistant.
Ils se développent principalement dans des forêts sclérophylles ou humides mais aussi dans des sous-bois – des bois – des ‘rain forests’ – des savanes.
On les trouve dans des zones à forte pluviométrie, en régions subalpines, dans des forêts côtières humides ou dans des régions boisées tempérées mais aussi en régions arides car la plupart des Eucalyptus s’adaptent à différentes conditions.
Même s’ils supportent des conditions difficiles d’aridité, ils apprécient toutefois l’eau qu’ils puisent en profondeur ou bien ils s’installent le long des berges ou dans les marais.
Les eucalyptus de haute altitude se développent bien en climats tempérés.
Les Eucalyptus peuvent vivre souvent dans des sols pauvres, rocailleux et de préférence acides à neutres toutefois beaucoup d’espèces apprécient les sols fertiles bien drainés.
Ils aiment le plein soleil.
Ils redoutent le gel à partir de -3 à -5°C, hormis certains Eucalyptus qui résistent de -15°C jusqu’à -18°C dans leur habitat d’origine : gunnii – les sous-espèces de paucifera et particulièrement niphophila – perriniana – archeri…
Les eucalyptus développant des lignotubers se régénèrent après un incendie.
Ce genre d’arbres peut être invasif et appauvrir les sols. Leur litière toxique ne peut en aucun cas servir de compost et rend toute autre culture impossible.
L’exploitation à grande échelle pose donc un réel problème de biodiversité. D’ailleurs les écologistes leur reprochent de stériliser les sols, de déclencher l’érosion et de perdre la biodiversité. Sans aucun doute, le juste milieu devrait être pertinent pour tout à chacun !
C’est l’arbre à fleurs le plus haut du monde. Eucalyptus regnans possédait un record à 132 m.
– La caractéristique principale de ce genre est la présence de cavités oléifères sécrétant des essences et ce pratiquement dans toutes les parties de la plante.
– La croissance initiale est en général très rapide. Francis Hallé aurait confirmé que certains eucalyptus poussent de 4 m par an dans leur milieu naturel !
Longévité : les arbres poussant rapidement n’ont pas, en général, une grande longévité. La moyenne générale de vie des Eucalyptus serait de 70 à 100 ans mais dans les anciennes forêts d’Australie certaines espèces atteignent 300 à 400 ans si on les laisse vivre jusque là…
– Les tailles sont variées : des buissons de 1 m – Eucalyptus macrocarpa, jusqu’aux arbres les plus grands – Eucalyptus regnans, 132 m.
∙ Certaines espèces développent des sortes de tiges souterraines appelées lignotubers qui leur permettent, si besoin, de développer des tiges aériennes feuillues et de repartir facilement après un incendie; ce sont de véritables réserves de substances nutritives.
Elles poussent alors en buisson et sont appelés mallee, nom aborigène.
Le nom de mallee est parfois utilisé pour évoquer une formation d’Eucalyptus formant un sous-bois sur des sols généralement sableux dans des régions arides.
Certaines grandes espèces, telle pauciflora, deviennent des mallees si elles se retrouvent dans des conditions rocailleuses, broussailleuses (situations un peu identique à notre maquis).
Espèces de mallees : albopurpurea – foecunda – forrestiana – angustissima – dumosa…
∙ Les mallet ou marlock sont des arbres d’Australie occidentale au tronc unique, élancé, aux branches inclinées ; parfois ce sont de petits arbres aux branches étalées jusqu’au sol et touffues. Ils ne possèdent ni lignotubers ni bourgeons dormants.
Espèces : astringens – gardneri – clivicola – newbeyi – sargentii – ornata – steedmanii – spathulata – falcata…
– Parfois en cas de problèmes, des bourgeons dormants sur l’écorce près de la souche, peuvent développer des rejets.
– Les racines s’enfoncent profondément dans le sol ; le système racinaire développe aussi des racines fines qui exploitent rapidement une grande superficie ce qui leur permet de vivre dans des conditions désertiques pour peu que le sol leur convienne. Les racines ont un taux élevé de conduction hydraulique. Les racines courtes vivent en symbiose avec des champignons.
Les grands Eucalyptus possèdent des racines très profondes qui puisent l’eau et les sels minéraux à plusieurs dizaines de mètres de profondeur. Les scientifiques ont constaté que dans les feuilles, on pouvait retrouver la présence de microparticules de minéraux issues du sol et spécialement de l’or tant convoité. L’arbre se débarrasse de l’or, ce produit toxique, par les feuilles ! Cela fait dire à certains que trouver la présence d’or dans les feuilles situe un gisement profond. Hélas pour l’arbre qui risque de prendre cher !
– L’écorce aide à l’identification de l’espèce car elle peut être lisse, rugueuse, sillonnée, ou fibreuse.
Les arbres perdent leur écorce, se desquament, afin de répondre à la croissance rapide du tronc; cette croissance est liée aussi aux conditions atmosphériques.
Généralement, la base du tronc d’un arbre adulte est plus ou moins rugueuse et les jeunes branches sont lisses, c’est pourquoi on ne se base pas sur ces caractéristiques pour déterminer le type d’écorce mais sur l’aspect au tiers de l’arbre.
∙ Écorce lisse dite écorce caduque :
Chaque année, toutes les espèces produisent une nouvelle écorce lisse et la couche externe meurt. La moitié des espèces rejettent l’écorce morte : c’est l’exfoliation en lambeaux, en écailles ou en plaques.
Avec l’âge, la plante perd son écorce externe tout au long de l’année ce qui peut lui donner un aspect marbré.
Le type ‘minniritchi’ de certaines espèces du Sud et du Centre a l’écorce vert pâle formant des bandes longitudinales qui s’enroulent vers l’extérieur. Les bandes âgées deviennent brun-rouge.
De nombreuses espèces ont une écorce lisse de couleur et de texture uniformes, d’autres sont tachetées. Certaines ont l’écorce qui vire de l’orange au gris et avec l’âge elles présentent un aspect granuleux.
Souvent avec l’âge, les eucalyptus à écorce lisse présentent un tronc ou le bas du tronc rugueux.
∙ L’autre moitié des espèces ont une écorce rugueuse : l’écorce morte se dessèche mais reste sur l’arbre. Les couches s’entrelacent, s’emboîtent, se sillonnent différemment selon les espèces. Chez certaines, la résine se mêle à l’écorce rugueuse et en séchant forme une écorce d’iron bark.
∙ Écorce gribouillée :
Les insectes, tels les larves du papillon Ogmograptis scribula squattent l’écorce des eucalyptus appelés ‘Scribbly Gum’; ils y laissent parfois des marques ressemblant à des gribouillis d’où leur nom.
– On constate fréquemment la présence de broussins (excroissances ligneuses formées par l’agglomération de nombreux bourgeons).
– Chez certaines espèces, les grosses branches peuvent se souder entre elles. En général, l’extrémité des branches les plus longues finit par se dessécher et tomber.
Les rameaux ont parfois la tige carrée et les ramilles peuvent être rouges.
– En général, les eucalyptus ont un feuillage persistant mais certaines espèces du nord de l’Australie sont caduques.
∙ Les feuilles juvéniles sont souvent différentes des feuilles adultes ; certains auteurs supposent que les feuilles juvéniles reproduisent des caractères ancestraux disparus mais une certitude s’impose : les feuilles juvéniles se développent bien à mi-ombre et ne supportent pas la sécheresse, elles doivent donc changer de forme afin de limiter l’évaporation et ainsi supporter l’altitude des arbres adultes.
Elles sont généralement opposées par paires, souvent de forme arrondie ou ovale, souvent larges et de couleur gris-bleu argenté, sessiles (directement sur un axe) ou pétiolées (axe reliant la feuille à la tige). Certaines feuilles juvéniles dites perfoliées donnent l’impression que la tige les transperce mais en fait il s’agit de deux feuilles opposées, sessiles, qui se sont soudées, d’autrefois, chez d’autres espèces, la base d’une feuille sessile s’élargit et engaine la tige.
À l’aisselle de chaque feuille se trouve un bourgeon prêt à se développer si accident.
∙ Les feuilles intermédiaires portent bien leur nom et sont des feuilles de position et de forme transitoire.
∙ Les feuilles matures, souvent vertes à vert-bleuté, prennent généralement la forme de faucilles ou de lances ; elles sont alternes, parfois asymétriques, toutefois certaines espèces présentent des feuilles adultes opposées. Leur taille et leur longueur varient selon l’espèce.
∙ Les feuilles sont odorantes car ponctuées de glandes aromatiques ; elles sont coriaces.
∙ Afin de se protéger du soleil, elles sont souvent pendantes et recouvertes d’une pruine cireuse. La verticalité et la constitution des feuilles permettent à certaines espèces d’optimiser la photosynthèse de chaque côté du limbe, on les dit alors concolores car le revers a la même couleur.
∙ Certaines espèces du Sud-Ouest australien gardent un aspect juvénile, rarement chez les Eucalyptus à l’Est de l’Australie. Majoritairement, les Eucalyptus du Sud-Est ont des feuilles vertes.
∙ Les botanistes considèrent que les feuilles vivent et se renouvellent environ tous les trois ans.
– Les eucalyptus sont assez précoces et leur maturité sexuelle se fait dans les 4 à 8 ans suivant leur semis et parfois même plus tôt telle l’espèce camaldulensis qui parfois fleurit dés ses 1 an et demi ou 2 ans.
∙ En général, les fleurs nectarifères se développent sur les nouveaux rameaux en position axillaire, regroupées de 3 à 7 (parfois plus) ; certaines espèces ont des fleurs solitaires telles les espèces globulus et macrocarpa mais ce n’est pas la majorité.
Les inflorescences (grappes de fleurs) peuvent être simples en ombelle (en partie shérique) pour les Eucalyptus ou en corymbe (inflorescence dont les pédoncules ont des tailles différentes ) simple, rarement composées pour les Corymbia et les Angophora.
∙ En Australie, la floraison se produit en général pendant l’été (ce qui correspond aux mois d’hiver européen) et en Europe généralement durant l’été jusqu’à la fin de l’automne mais chaque espèce a sa propre période.
∙ Les fleurs sont bisexuées – hermaphrodites ; leurs organes sexuels sont matures avec un léger décalage afin d’éviter l’autofécondation ; je ne cesserai de dire que les plantes n’aiment pas la consanguinité.
∙ La plante en développant son bourgeon floral produit un hypanthium – un réceptacle floral issu de l’élargissement du pédoncule, qui enveloppe l’ovaire de manières différentes selon l’espèce. À la formation du fruit, cette structure, ce tissu de soutien – hypanthium et ovaire – se lignifie et est incombustible.
∙ Généralement, les 4 à 5 sépales des fleurs sont soudés, persistants, tronqués et souvent peu visibles. Ils sont recouverts d’un opercule, un petit chapeau aux formes variées qui tombe à l’épanouissement des étamines souvent nombreuses se développant à la périphérie intérieure. Robert Brown fut le premier à s’intéresser à l’opercule qui est en fait issu des 4 à 5 pétales modifiés ; c’est pourquoi dans le genre Angophora, l’opercule absent est remplacé par des pétales.
Les espèces de l’ancien sous-genre Eudesmia ainsi que d’autres espèces ont des sépales non soudés qui persistent en 4 petites dents au sommet de l’hypanthium jusqu’à la fructification, parfois ils sont rapidement caducs.
Une centaine d’espèces ne présentent pas de traces de sépales et il est supposé que l’opercule pourrait provenir d’une fusion des sépales et des pétales.
Certaines espèces ont des boutons floraux à deux opercules : un externe dérivé des sépales unis et un interne dérivé des pétales unis. Les opercules tombent parfois ensemble ou parfois chacun leur tour.
∙ La disposition des étamines (pièces florales mâles) est un critère d’identification. Par exemples, dans l’ancien sous-genre Eudesmia, les étamines sont regroupées par 4 à chaque coin de la fleur carrée, d’autres espèces ont les étamines repliées sur elles dans l’opercule ou pas…
L’aspect des anthères (extrémités fertiles de l’étamine) est aussi pris en compte pour l’identification. Certaines espèces présentent des staminodes.
La couleur des ‘fleurs’ vient de la couleur des nombreuses étamines.
Les Eucalyptus du Sud-Est ont des fleurs blanches à blanc-crème mais elles peuvent aussi être très colorées telles les espèces sideroxylon – rose et leucoxylon – rose très foncé. Dans le Sud-Ouest, Corymbia ficifolia a des fleurs rouges, Eucalyptus erythrocorys possède un opercule rouge vif et des étamines jaune vif et Eucalyptus caesia offre des fleurs spectaculaires virant du rose au rouge. Au Nord, l’espèce phœnicea développe des étamines orange.
∙ L’ovaire infère (pièces florales insérées au-dessus) est constitué de 2 à 5 carpelles (loges) ; le style (axe reliant l’ovaire au stigmate) au centre des étamines est plus ou moins long. L’ovaire est surmonté et plus ou moins entouré d’un disque nectarifère de formes variées ; parfois le nectar est produit en une telle abondance qu’il déborde. À maturité, le sommet de l’ovaire se fend en valves.
∙ La pollinisation est assurée par les insectes et les oiseaux. La visite de perroquets telle la perruche de Latham assure une bonne pollinisation des fleurs au nectar abondant et augmente significativement la production de graines.
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– Les grands arbres ont souvent des petites fleurs et des petits fruits et les arbres plus petits peuvent avoir de grosses fleurs et de gros fruits telles les espèces macrocarpa et pyriformis.
Les fruits sont des capsules sèches devenant brunes, de formes variées (critères d’identification), lisses ou côtelées ou carrées, contenant de nombreuses petites graines mûres l’année suivante.
En Australie, on les appelle les ‘gumnuts’.
∙ Le fruit est constitué de l’hypanthium soudé à l’ovaire dont on voit le toit lorsque les étamines sont tombées ; étamines qui laissent d’ailleurs souvent une cicatrice sur le bord interne de l’hypanthium ; sur le bord externe, on peut aussi voir la cicatrice laissée par l’opercule. Le toit de l’ovaire est plus ou moins recouvert du disque dérivé du nectaire ; il peut se développer différemment selon l’espèce jusqu’à recouvrir partiellement les valves, c’est un critère d’identification.
∙ Quand le fruit mature tombe, les valves qui protégeaient les nombreuses graines s’ouvrent et ainsi les libèrent. Tant qu’il n’y a pas de rupture entre l’arbre-mère et la capsule, les valves ne s’ouvrent pas. Les capsules restent parfois plusieurs années sur l’arbre-mère.
Sous l’effet du feu, les valves s’ouvrent toutes en même temps ; les fourmis friandes de ces nombreuses graines tombées au sol ne les consommeront pas toutes et après les premières pluies, les graines pourront germer.
∙ Certaines espèces comme lehmannii ont les hypanthiums qui se soudent, la partie supérieure restant libre.
– Selon l’espèce, les nombreuses petites graines peuvent être très différentes : aplatie – pointue – pyramidale – ellipsoïdale – sphérique – linéaire – du brun au noir foncé – ailée ou pas…
– On trouve de nombreux hybrides.
– Ennemis : charançon – Gonipterus scutellatus, chancre, champignons, termites, colonies de fourmis.
Ils peuvent être parasités par une sorte de gui du genre Dendrophthoe dont les feuilles ressemblent à celles de l’eucalyptus (juvéniles ou adultes).
– Le bois et les fibres sont exploités commercialement dans de nombreux pays.
∙ Il est étonnant de constater que la majorité des reboisements industriels ne comptent en général qu’une dizaine d’espèces sélectionnées : grandis – saligna – globulus – camaldulensis – tereticornis – urophylla – robusta – maculata – paniculata – viminalis.
Largement implantées en Afrique, et particulièrement en régions semi-arides, les espèces commerciales fournissent du combustible et des essences issues des feuilles.
Dans les régions fertiles, on plante l’espèce grandis, dans les régions sèches c’est camaldulensis et dans les régions tropicales c’est robusta.
∙ Le bois est solide, dur, lourd, aux grains fins, aux belles couleurs.
Certaines espèces ont un bois si lourd que l’on ne peut pas les transporter par voies d’eau.
Précieux en ébénisterie, meubles et parquets…
Utile en constructions, particulièrement Eucalyptus sideroxylon très riche en silice donc très dur. Confection de panneaux.
Poteaux de lignes de transport d’énergie.
∙ Combustible avec le bois mais aussi avec les lignotubers appelés ‘racines de mallee’ – charbon de bois.
∙ Pâte à papier, particulièrement avec les espèces globulus et grandis. À l’heure actuelle, l’eucalyptus est considéré comme un arbre stratégique : le nouvel ‘or vert’ qui permet de produire différentes qualités de papier qui représenteraient 24% de la production mondiale.
∙ L’écorce produit une forte quantité de tanins ; celle de l’espèce astringens en contient jusqu’à 40%.
– Arbre forestier
Reboisement de zones désertiques et assèchement des marais – fixation du sol – brise-vents.
– Écologie
Les oiseaux, les hiboux, les perroquets, selon le lieu, nichent dans les cavités des troncs des vieux arbres.
De nombreux insectes s’y métamorphosent et/ou s’y nourrissent.
Le nectar, le pollen, les bourgeons, les feuilles et les graines sont des nourritures importantes pour la faune.
Les koalas se nourrissent presque exclusivement de feuilles d’eucalyptus mais ils ont leurs préférences pour seulement 35 espèces. À savoir aussi que les koalas ne sont pas présents naturellement en Australie occidentale alors que de magnifiques eucalyptus s’y développent.
– Médicinales
Antiseptique – anti-inflammatoire – antirhumatismale.
Feuilles séchées – huile essentielle – essence – nectar sont utilisés.
∙ Certaines huiles essentielles contiennent jusqu’à 90% d’eucalyptol, composé naturel organique appelé aussi cinéol.
On utilise l’huile provenant de la distillation des feuilles et des rameaux pour soigner, entre autres, les troubles respiratoires et les maux de gorge. L’huile la plus efficace serait celle de l’Eucalyptus dives – eucalyptus mentholé. La commission européenne valide les qualités d’Eucalyptus globulus.
50 kg de feuilles sèches : 1 litre d’essence !
En 1995, la Chine dominait le marché mondial des huiles et particulièrement avec l’espèce globulus.
∙ Corymbia citriodora fournit la citronnelle ; à ne pas confondre avec la citronnelle herbacée – Cymbopogon citratus.
∙ Une des premières exportations d’huiles d’Australie vendues à Londres provenaient de sécrétions d’eucalyptus – la manne (voir à alimentaire) qui soignait la dysenterie.
∙ Une superstition ancestrale conférait aux eucalyptus le pouvoir magique d’assainir l’air des germes de la fièvre – la malaria. En fait, ce pouvoir vient de la capacité de cet arbre à assécher les marécages et ainsi à réduire la population de moustiques.
– Tabac
∙ L’eucalyptol est utilisé pour améliorer le goût des cigarettes.
∙ Vincent Prosper Ramel est un commerçant et voyageur parisien du XVIIIe siècle. Dans le Bulletin des Lois de la République Française de 1844, on peut découvrir qu’il avait déposé et obtenu une demande de brevet d’invention ‘pour un procédé propre à rendre aux légumes décortiqués leur couleur naturelle et à les préserver de l’humidité’. Ce procédé visait particulièrement les eucalyptus et les myrtes. Avec les eucalyptus, il transforma les feuilles en cigares. Dans la collection d’archives de Kew Gardens, il existe des cigares faits en Eucalyptus globulus – gomme bleue de Tasmanie, ramenés par Ferdinand Mueller et Vincent Prosper Ramel.
– Alimentaire : miel et liqueur.
∙ En Australie, les Eucalyptus sont la source la plus importante de nectar pour la production de miel.
∙ La manne : après blessure, la sève s’échappe et forme des gouttes qui en séchant tombent au sol : délicieusement sucrées !
Une autre sorte de manne nommée lerp – mot indigène, provient des insectes et surtout de leurs larves qui piquent le dessous des feuilles produisant ainsi une sécrétion protectrice, gommante et qui peut être sucrée.
Lerp est parfois délicieux ! L’espèce incrassata est d’ailleurs nommée ‘lerp mallee’ pour sa production importante mais l’espèce camaldulensis est aussi une source conséquente de cette manne.
Ces productions commerciales ont été abandonnées mais cela reste un aliment important pour des millions d’oiseaux.
– Parfumerie
C’est Eugène Rimmel, le célèbre parfumeur, qui imposera l’eucalyptus en parfumerie et en particulier l’espèce globulus.
– Insecticide : pot-pourri avec les fruits pour les armoires.
– Musique : instrument à vent, le didgeridoo.
Les meilleurs didgeridoos proviennent de branches d’Eucalyptus creusées par les termites ; ces derniers ont laissé la meilleure partie du bois qui est plus dure.
Les didgeridoos fabriqués avec les espèces d’Eucalyptus dites ‘bloodwood’ ont une couleur rouge sang et une sonorité fort appréciées.
Les aborigènes Bundjalung utilisaient le bois pour confectionner divers instruments mais ils se servaient aussi, tout simplement, d’une feuille dans laquelle ils soufflaient reproduisant ainsi le son d’un oiseau.
– Chasse : les Bundjalung se servaient traditionnellement des didgeridoos lors de leurs chasses.
– Ornementales
Isolé – arbre d’alignement – gros bonsaï.
Vers 1865, des Eucalyptus globulus ont été introduits sur la plus grande des îles de Lérins, l’île Sainte-Marguerite. Vers 1936, de nombreuses graines d’un arbre tombé se développèrent, ces semis naturels furent chouchoutés et permirent le remplacement d’anciens sujets mis à mal par le vent et la sécheresse.
– Il est raconté que les soldats de la première et seconde guerre mondiale, qui arrivaient en Australie par bateaux, sentaient l’arôme des eucalyptus avant que la terre ne soit visible à l’horizon.
– Au sud de l’Australie, on peut admirer de grandes forêts d’eucalyptus dans les Blue Mountains – les montagnes bleues, en Nouvelle-Galles du Sud à l’ouest de Sydney. Cette chaîne de montagnes tient son nom des vapeurs bleues des huiles volatiles de certains Eucalyptus tel le gommier bleu – Eucalyptus globulus.
– Tourisme : dans toute l’Australie, les magnifiques forêts d’eucalyptus attirent de nombreux visiteurs. Outre les randonnées, dans le Sud-Ouest de l’Australie occidentale, dans la vallée des géants, des Eucalyptus diversicolor de plus de 60 m – nommés karris – ont été aménagés afin de les escalader ; ou bien encore, on peut visiter des forêts où poussent l’espèce jacksonii en traversant une passerelle de 600 m et s’élevant à 40 m, taille de ces arbres !
Les Angophora sont plus étroitement apparentés aux Eucalyptus que les Corymbia.
Le nom Angophora est issu du grec ‘angos’ de ‘aggeion’ signifiant ‘qui porte’ et ‘phora’ – jarre en référence à la forme du fruit. Genre créé en 1797 par Antonio José Cavanilles. Les colons européens les surnommaient ‘pommes’ – ‘apples’.
Une douzaine d’espèces et sous-espèces de l’Est de l’Australie : bakeri et ses sous-espèces bakeri et crassifolia – floribunda – woodsiana – inopina – melanoxylon – subvelutina – robur – hispida – costata et ses sous-espèces costata, euryphylla et leiocarpa.
La classification des espèces bakeri subsp. paludosa et exul est encore à l’étude.
Les principales différences entre Eucalyptus et Angophora sont les feuilles adultes opposées, l’absence d’opercule sur le bouton floral et le fruit généralement côtelé et pubescent en forme de jarre.
Du buisson à l’arbre de 30 m, à l’écorce rugueuse et écailleuse hormis l’espèce costata, aux feuilles lancéolées vert foncé et aux fleurs blanches à blanc-crème en inflorescences terminales de corymbes de 3 à 7 fleurs, présentant des sépales verts, persistants, ligneux, pointus et se chevauchant, et 5 petits pétales par fleur à la place de l’opercule, verts marginés de blanc et insérés sur le bord du calice avec les nombreuses étamines, l’ovaire est à 3 carpelles.
Le nom Corymbia est issu du grec ‘corymbium’ en référence à l’inflorescence en corymbe. Nom donné en 1995 par les botanistes Kennet D.Hill et Lawrence Alexander Sidney Johnson.
2 sous-genres : Corymbia et Blakella.
∙ Corymbia : bois rouge – bloodwood.
∙ Blakella : gommier fantôme – ghost gum, gommier tacheté et gommier au bois jaune.
113 espèces poussent en Australie ; 80 étaient autrefois classées dans le genre Eucalyptus.
La majorité des Corymbia est originaire de la moitié nord de l’Australie, dans des régions arides arrosées de pluies de mousson.
On trouve souvent les Corymbia dans les lits de ruisseaux asséchés et tout particulièrement dans la chaîne montagneuse de Flinders en Australie méridionale.
Pour la plupart, ils sont moins rustiques que les eucalyptus.
De tailles plus petites que les eucalyptus, la plupart du temps, ils ne dépassent pas les 20 m et parfois sont de type mallee.
Généralement, seule l’écorce du tronc reste rugueuse et craquelée.
Les feuilles adultes comme celles des eucalyptus sont alternes.
Les inflorescences de 3 à 7 fleurs sont souvent très ramifiées et terminales. La ramification des pédicelles leur a donné le nom de corymbe. Ces espèces présentent 2 opercules.
Les fruits sont ligneux et plus ou moins en forme d’urne.
Mise à jour janvier 2024.