Atelier Bonaparte
Rencontre avec un artisan… magique !
Si elle se voulait discrète et sans tape-à-l’œil, la vitrine de l’Atelier Bonaparte interpelait avant d’attirer le regard et provoquer, selon l’humeur de chacun, curiosité, interrogation, émotion ou… enchantement. C’est là qu’officia David Mournard, ébéniste, restaurateur de meubles anciens et créateur de baguettes magiques, pendant de nombreuses années puis il migra quelques rues plus loin dans un nouveau lieu, 9 rue Emmanuel Philibert.
L’interview a été réalisée en 2019 rue Bonaparte.
« Cela fait maintenant 17 ans que je sculpte des baguettes magiques », révèle l’artisan . Posément, il explique le déclic pour cet accessoire de sorcier par une conjonction d’éléments : une phrase dans une chanson d’un bluesman français, l’engouement déjà puissant autour d’Harry Potter, et aussi/surtout la volonté de mettre en valeur sa vitrine, de la présenter sous un jour nouveau, original.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les baguettes font de l’effet ! Sa première création est restée exposée une semaine seulement avant de trouver preneur.
« En général, c’est un achat « coup de cœur » pour faire un cadeau original, inédit, constate David Mournard. Un cadeau fait toujours plaisir, mais offrir une baguette magique a une valeur ajoutée : l’objet induit une intention positive. »
Une de ses créations est exposée dans le musée de la franc-maçonnerie en Allemagne.
« On trouve l’existence des baguettes magiques 2 000 ans avant J.-C. », indique l’ébéniste en montrant un ouvrage du XVIIIe siècle qu’on lui a offert et intitulé « Traité de la baguette divinatoire ».
Si au début de son activité, la fabrication de ces accessoires ésotériques était une parenthèse dans son métier, la restauration de meubles anciens lui prend aujourd’hui la majorité de son temps. Et de préciser : « Je remet en état les vieux meubles en utilisant si possible les techniques de restauration de l’époque. »
Ce qui ne l’empêche pas de continuer de façonner des badines de sorciers dans les essences les plus diverses, parfois associées : buis, palmier, olivier, mélèze … Certaines sont en corail, issues d’un stock cédé par un particulier et d’autres se parent de marbre, cuir, corne ou laiton. L’une d’elles, cassée, a même été rafistolée avec une prothèse métallique ! Que des pièces uniques, polies très finement à la main, sans vernis, ce qui restitue le velouté et la brillance du bois et donne un cachet inégalable à ses créations.
« Le buis est mon bois préféré. Il est facile à travailler, dense, confesse l’artisan émérite. Je crée les baguettes au feeling. »
Niçois, David Mournard avait pris possession de sa boutique rue Bonaparte en 2001 dans un local qui abritait auparavant les cuisines d’un immeuble où vécut Bonaparte (d’où le nom de la rue – Bonaparte – qui s’appelait à l’époque route de Villefranche).
Dans son atelier, entre outils, machines et produits divers, il conservait les échantillons à sécher et des sticks bruts, déjà formés, qui attendent la mue finale.
« Un objet inutile met en valeur l’essence, on y prête plus attention. Rien à voir avec un couvert à salades !, souligne-t-il. De plus, fabriquer un tel objet, singulier et chargé d’imaginaire, fait du bien. »
Alors, si vous souhaitez offrir un objet insolite, mystérieux, … abracadabrantesque, l’échoppe de David Mournard comblera vos vœux et ceux de vos proches !
Texte de Marc Delbos.
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