En ce début de printemps, le jardin botanique de Nice s’est transformé, à certains endroits, en un ciel étoilé où s’épanouissent des Asteraceae.
La très grande famille des Asteraceae est comme son nom l’indique la famille des étoiles. C’est la famille des marguerites, des gaillardes, des tournesols, du pissenlit, des chardons…
Rien de plus simple qu’une fleur d’astéracées et pourtant cette fleur est bien plus complexe qu’il n’y paraît. En effet, cette fleur n’en est pas une mais plutôt un bouquet de petites fleurs regroupées en un capitule simulant l’aspect d’une grande fleur afin d’attirer le client : l’insecte. C’est pour cette raison que les astéracées sont aussi appelées composées. Selon le genre, les nombreuses fleurs réunies sur un réceptacle sont entourées soit de fleurs spéciales dites ligulées soit de bractées, sorte de feuilles modifiées (ex : le chardon).
Une marguerite est composée de deux types de fleurs :
∙ Sur le pourtour du capitule se développe des fleurs appelées fleurons ligulés, généralement stériles. La languette – la ligule est formée des pétales soudés d’un seul côté du fleuron (ou demi-fleuron).
∙ Le reste du capitule est constitué de fleurons tubulés. Ce sont des fleurs hermaphrodites dont la petite corolle est soudée formant un tube se terminant par des petites dents.
Les fleurons des Asteraceae se développent en suivant la loi de Fibonacci respectant l’angle d’or. Par exemple, une marguerite est agencée en 21 spirales : 13 tournent dans un sens et 8 dans un autre sens ; chaque fleuron se positionne à un angle de 137,5° par rapport au précédent.
Si on m’avait dit que les marguerites savaient compter, je ne l’aurais pas cru ! mais force de constater…
Pour compléter cette vision étoilée, au détour d’un chemin de ce jardin apparaît un fin nuage blanc qui semble flotté sur le sol.
Ce nuage couvre une belle superficie et je cherche donc le responsable. Il m’a suffi de lever les yeux pour découvrir un très élégant peuplier argenté – Populus alba qui vient de lâcher aux vents ses rejetons entourés d’aigrettes blanches et soyeuses. Joli spectacle !
Du côté de la partie réservée aux plantes méditerranéennes, je me suis enivrée du parfum de garrigue : des cistes, des églantiers… Il faut avouer que, même l’hiver, ce jardin sent bon et si le printemps et l’été sont les gages d’une explosion de parfum, l’hiver est loin d’être inodore et l’on peut se laisser envoûter par des odeurs mêlées de terre, d’écorce mais aussi de fleurs…
En ce début de saison et durant l’été, les plantes consacrent toute leur énergie à produire leur descendance. La reproduction est bien sûr un moment très important dans le monde végétal, il s’agit de l’avenir et les plantes en bons parents ne regardent pas à la dépense pour mener leur progéniture jusqu’à l’indépendance. Par contre, si des années néfastes en ensoleillement ou en pluies se cumulent, les arbres et arbustes n’hésitent pas à abandonner le projet de procréer ; ils se mettent en mode survie et gardent pour eux la nourriture disponible, espérant des années meilleures. Quelle sagesse !
À bientôt…
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