À l’heure actuelle selon la classification phylogénétique, la famille des Sterculiaceae dont ce genre faisait partie, est regroupée dans la famille des Malvaceae et considérée comme la sous-famille des Sterculioideae.
Cette famille compte des plantes comme le cacaoyer – Theobroma cacao et le cola – Cola acuminata.
On dénombre plus de 30 espèces dans ce genre de plante à fleurs – les angiospermes.
Des fossiles attestent leur présence sur terre dans les régions australiennes il y a 50 millions d’années.
Toutes les espèces sont originaires des régions tropicales de l’Australie et une seule espèce – Brachychiton carruthersii ne pousse que dans son pays natal en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
– Brachychiton Schott & Endl.
Nom donné en 1832 par les botanistes autrichiens Heinrich Wilhelm Schott et Stephan Endlicher.
Ce nom vient du grec ‘brachys’ – court et ‘chiton’ – tunique en référence à l’enrobage fait de fins filaments de soie collants qui entourent chaque graine comme un manteau et qui restent autour même quand la graine tombe au sol.
– Certaines espèces ont tout d’abord été classées dans le genre Sterculia.
Sterculia vient de stercus en romain qui signifie fumier, engrais en rapport avec le dieu romain Sterculius, dieu des engrais qui aurait enseigné aux hommes l’utilité de fumer la terre.
Sterculius est le surnom de Saturne.
L’emploi de ce mot Sterculia est en référence à l’odeur nauséabonde des fleurs et des feuilles de certaines espèces.
– Kurrajong est un mot ‘dharuk’ – langue de Sidney – signifiant fibres ou lignes de pêche en référence aux fibres de l’écorce utilisées pour fabriquer des filets de pêche et des paniers…
Kurrajong est une petite ville d’Australie où à une certaine époque ce genre d’arbre s’est bien développé et la fabrication de filets était intensive. À l’heure actuelle, c’est une ville touristique appréciée pour son environnement calme; chaque année à l’automne s’y déroule le festival des épouvantails.
– L’appellation ‘sycomore australien’ vient de la ressemblance des feuilles de certaines espèces avec celle de l’érable sycomore – Acer pseudoplatanus.
– Arbre bouteille est le nom vernaculaire utilisé pour différentes espèces d’arbres dont le tronc stocke l’eau et apparaît renflé comme une bouteille; on les dit ‘plantes à caudex’ et dans ce cas particulier plantes pachycaules.
Chez les Brachychiton ce nom est surtout attribué à l’espèce rupestris.
Zones arides ou forêts humides le long des côtes ou dans des sols rocailleux.
À l’âge adulte, le Brachychiton supporte une certaine sécheresse. Il a une tolérance aux gelées jusqu’à -5°C à -7°C.
Il apprécie le plein soleil sur tous les sols frais, humides et profonds, de préférence neutres ou acides mais surtout bien drainés; l’espèce populneus supporte bien le calcaire.
– De l’arbuste de 4 m (Brachychiton bidwillii – kurrajong nain) à l’arbre de 30 m, au tronc épais parfois à multi-troncs. Certaines espèces ont un tronc bombé jusqu’à plus de 2 m de diamètre pour stocker l’eau dans les climats chauds et secs tel l’Arbre bouteille – Brachychiton rupestris, d’autres ne gardent ce tronc épais que durant leurs premières années de croissance.
– L’écorce fissurée est verte en lacets gris ou verte ponctuée de brun-gris ou grise et légèrement sillonnée.
– Les racines sont profondes et pivotantes et aussi souvent tubéreuses, résistantes à la sécheresse et au feu.
– Les feuilles sont généralement caduques ou semi-persistantes ou persistantes, alternes, simples ou lobées palmées. Souvent polymorphes, l’identification des espèces par les feuilles n’est pas probante pour certaines espèces telles discolor, acerifolius ou bidwillii au vu des formes variées qui se développent sur un même individu. Généralement les jeunes arbres présentent des feuilles plus lobées et sur un arbre mature les feuilles moins lobées se trouvent plus en hauteur.
Pour l’exemple, ci-dessous les trois premières photos pourraient identifier indifféremment les trois espèces différentes.
– Les inflorescences axillaires, terminales ou cauliflores (directement sur les branches et aussi sur le tronc) sont en panicules (inflorescence lâche et irrégulière, composée d’axes secondaires) de fleurs monoïques – unisexuées sur le même plant.
La floraison se déroule avant ou parfois en même temps que la formation des feuilles pour les espèces caduques. Plutôt printanière, elle est parfois étalée du printemps à l’été.
Les fleurs nectarifères sont en forme de cloche comme des campanules et actinomorphes (en forme de rayon comme une étoile). Les plus grandes sont celles de l’espèce discolor avec leurs 5 cm.
Apétales, elles présentent des sépales soudés, souvent très colorés ; on les trouve souvent sous le nom de tépales (sépales et pétales se ressemblant) mais ce n’est pas tout à fait juste et on devrait plutôt parler de calice pétaloïdes. La corolle cyathiforme (en forme de gobelet) est plus ou moins longue ou large et les 5 lobes finissent par se séparer en se recourbant vers l’extérieur. À l’intérieur de la corolle émergent 10 à 30 étamines soudées par leurs filets, au pollen pouvant être allergisant, avec présence de staminodes (étamine atypique et surtout stérile) pour les fleurs pistillées (fleur unisexuée femelle).
Les 5 styles (colonne portant le stigmate) courts aux 5 stigmates (tige reliant l’ovaire aux stigmates) sont aussi soudés aux filets des étamines (caractéristique des malvacées, le tube staminal est toutefois assez petit) ; ils sont bien sur , reliés à l’ovaire supère (rudimentaire pour les fleurs staminées, fleurs mâles) aux 5 carpelles contenant de nombreux ovules.
La pollinisation est particulièrement assurée par les oiseaux nectarivores ainsi que par les insectes.
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– Les fruits secs sont en follicules (fruit sec s’ouvrant d’un seul côté) coriaces, en forme de navette (barque), pendants, déhiscents (ouvrerture spontanée), souvent poilus, matures à l’automne, contenant de fines soies collantes, irritantes, entourant de nombreuses graines dures et pubescentes (poilues).
– Les espèces peuvent s’hybrider entre elles et particulièrement acerifolius et populneus.
– Multiplication lente par les graines viables de 3 à 5 ans, aux cotylédons plats et fins – bouturage peu facile mais faisable – greffage. On peut aussi obtenir des jeunes plants à partir des racines-tubercules.
– Ornementales.
En isolé – en bonsaï et particulièrement les espèces rupestris et bidwillii.
Brise vent et ombrage.
Certaines espèces supportent le recépage en taillis.
– Autrefois l’écorce était utilisée pour faire des cordages mais aussi de jolis chapeaux.
Les cordages servaient à faire des filets de pêche pour capturer par exemple des oiseaux d’eau effrayés par des boomerangs envoyés dans leur direction.
– Le bois servait à fabriquer des boucliers.
À l’heure actuelle, ce bois léger et peu durable permet de fabriquer de petites choses, des boites, des allumettes, des jouets… mais aussi des instruments de musique et des panneaux de bois contreplaqué.
– Alimentaire
∙ En période de sécheresse, les autochtones peuvent toujours trouver de l’eau dans les troncs (Brachychiton rupestris).
∙ Les graines rentraient dans la fabrication de boisson. On peut les utiliser comme substitut de café. Les graines grillées sont consommées par les aborigènes.
∙ Les racines et l’intérieur des tiges sont aussi consommés.
∙ Fourrage.
– Écologie
Nourriture importante pour de nombreux animaux.
– Huile essentielle (particulièrement avec Brachychiton acerifolius) pour le traitement psychologique du sentiment de rejet, d’abandon et de trahison.
Mise à jour décembre 2023.