Famille Acanthaceae – Sous-famille Acanthoideae – Tribu Justicieae.
Fidèles aux autres membres des Acanthaceae, les 2 à 4 espèces, plus ou moins reconnues, de ce genre furent classées dans différents genres : Adelaster – Eranthemum – Gymnostachyum et comme d’habitude dans cette famille, les classifications reconnues divergent quant au nombre d’espèces et à leur statut.
La plupart des auteurs ne reconnaissent que albivenis et gigantea, l’espèce verschaffeltii est alors considérée comme une forme de albivenis ou son synonyme, mais d’autres ne valident que albivenis et verschaffeltii ; même problème avec argyroneura et pearcei parfois considérées comme des espèces à part entière ou comme synonyme de albivenis concernant argyroneura ou, la plupart du temps, vues comme des cultivars, rarement des variétés.
Bref, dans cette famille, l’incertitude règne en maître et le restera longtemps chez les Fittonia dont le seul intérêt horticole fait la part belle aux cultivars.
Sous-bois des forêts tropicales et pluvieuses de la Colombie jusqu’à la Bolivie.
Ne pas confondre : en 1870, dans l’Index of Generic Names of Fossil, William Carruthers fait mention du Fittonia squamata, un fossile daté du Crétacé supérieur (100,5 à 66 MA) trouvé sur l’Isle de Wight en Angleterre mais la présence de la famille des Acanthaceae est estimée à l’Oligocène (33,9 à 23,3 MA), soit beaucoup plus tard ; de plus les Fittonia ne sont pas originaires d’Europe. Gaston de Saporta, lui aussi, parle de fossiles de Fittonia en France dans le Jura mais, en fait, il s’agit d’un synonyme (erroné) d’un genre de gymnospermes (graines à ovules nus) depuis longtemps éteint, les Williamsonia.
Fittonia gigantea aurait été découvert au Pérou par Gustave Wallis, nommée et décrite par Jean Jules Linden. Elle aurait été introduite en Europe en 1867 et présentée lors de l’Exposition Universelle de Paris mais s’agissait-il vraiment de cette espèce ?
En 1869, dans le Bon Jardinier, almanach horticole, les espèces verschaffeltii et argyroneura sont mentionnées comme nouvelles plantes décoratives provenant d’Amérique du Sud et pouvant n’être, d’ailleurs, qu’une seule et même espèce.
Certains attribuent l’introduction en Europe aux sœurs Fitton à qui le genre a été dédié mais ces sœurs n’ont apparemment pas voyagé en dehors de l’Europe !
– Fittonia Coem.
Nom attribué en honneur aux sœurs Fitton par Henri Coemans en 1865, probablement en reconnaissance de leur vulgarisation de la botanique et particulièrement auprès des femmes.
– Noms vernaculaires (populaires)
∙ Fittonie.
∙ Plante mosaïque, plante nerveuse – nerv plant en référence à ses feuilles colorées et nettement nervurées.
∙ Drama queen est le nom humoristique parfois donné à l’espèce albivenis mais il pourrait convenir à tous les Fittonia qui, lorsqu’ils sont assoiffés, semblent parfaitement morts mais revivent une heure après un bon arrosage : une diva comédienne ! Néanmoins, il est très risqué de les laisser assoiffés trop souvent ou trop longtemps.
Chaleur constante de 18 à 24°C, elle commence à souffrir mortellement en dessous de 13°C.
Mi-ombre et humidité mais sol bien drainé, léger, neutre. Ne tolère pas le gel et les courants d’air.
Fittonia albinevis est reconnue comme l’espèce type.
– Plante vivace, rampante, tapissante pour l’espèce type de 15 à 50 cm ou sous-arbuste jusqu’à 60 à 80 cm de haut pour gigantea.
– Racines courtes mais développement de stolons (tiges aériennes issues d’une multiplication végétative donnant naissance à une nouvelle plante) à la base de la plante.
– Feuilles de 6 à 10 cm pour l’espèce type, jusqu’à 20 à 25 cm pour gigantea, persistantes, opposées, décussées (par paires à angle droit sur l’axe avec les organes suivants), courtement pétiolées (axes reliant la feuille à la tige), ovales, colorées par leurs nervures particulièrement décoratives.
F. albivenis : veines blanches à rose pâle.
F. gigantea : feuilles vert foncé, gaufrées par des veines rouge carmin, fines pour les secondaires et parfois blanches pour les principales.
F. verschaffeltii : veines principales rouge carmin et épaisses.
– Inflorescences (grappes de fleurs) estivales, terminales, en petits épis à 4 faces (id. Pachystachys) recouvertes de bractées (organes intermédiaires entre la feuille et le pétale) vertes protégeant de petites fleurs tubulaires blanc jaunâtre à la corolle bilabiée (deux lèvres) dont la lèvre inférieure est trilobée.
Certains jugent les fleurs insignifiantes et conseillent de retirer les épis à l’émergence mais tous les goûts sont dans la nature et il me semble dommage de nous priver des petites chandelles estivales ?!
– En culture, les fruits en capsule n’arrivent pas à maturité.
– Nombreux cultivars qui seraient souvent issus de l’espèce verschaffeltii.
Pearcei : vert clair nervures rouge carmin.
Argyroneura : nervures blanches à roses.
Mosaïc Kings Cross : feuilles blanches ponctuées de vert sur le limbe ondulé et dentelé, 10 cm.
Frankie : feuilles rose clair et vertes.
Fortissimo : vert veiné rouge et rose.
Red star : veiné de rose rouge vif…
– Multiplication
Marcottage et bouturage.
– Ennemis
Pucerons particulièrement, cochenilles et araignées rouges.
L’excès et le manque d’eau nuisent au feuillage et peuvent entraîner la mort.
Cultivée en intérieur dans nos régions, elle habille un coin un peu sombre de nos intérieurs ne supportant pas la pleine lumière mais, attention, elle nécessite un environnement tropical donc chaud et très humide, elle trouvera alors son emplacement idéal dans une salle de bain munie d’une fenêtre ; elle s’associe à merveille avec les fougères.
Plante idéale pour un terrarium.
Mise à jour le 20 mai 2023