Cette espèce fait partie de la famille des Myrtaceae.
Australie, et particulièrement dans l’état de Victoria – Est de la Tasmanie.
En 1792, le médecin botaniste français Jacques Julien Houtou de la Billardière fait partie de l’expédition à la recherche des bateaux de l’expédition de La Pérouse en Océanie. Lors de ce voyage, il découvre dans le Sud-est de la Tasmanie de nombreux eucalyptus et particulièrement l’Eucalyptus globulus. Après quelques péripéties, il revient en France en 1796. Un peu plus tard, il récupérera (grâce au célèbre Joseph Banks) ses collections de plantes qui avaient été envoyées en Angleterre. L’histoire dit qu’il aurait planté des Eucalyptus globulus en 1804 à la Malmaison.
Celui qui imposera cette espèce en Algérie en 1854 et dans le midi de la France en 1860 est l’horticulteur botaniste Prosper Ramel ; cette initiative sera largement soutenue en Provence par Charles Naudin.
– Eucalyptus globulus Labill.
Décrit et nommé en 1799 par Jacques Julien Houtou de la Billardière à partir de spécimens récoltés un peu plus tôt en Tasmanie.
Globulus du nom latin signifiant ‘ comme une boule’ ou ‘sphérique’ en référence à la forme du fruit.
– Gommier bleu en référence à la pruine bleutée qui recouvre les feuilles juvéniles. Certains Eucalyptus, d’une manière générale, sont connus sous le nom de gommier – gum tree, même si d’autres genres d’arbres héritent aussi de ce nom. Ce nom vient de la résine qu’ils exsudent en cas de blessure.
– Fever tree nom anglais signifiant ‘arbre à fièvre’ en référence à sa capacité d’assécher les marais où se développe le moustique anophèle, vecteur de la transmission du paludisme – la malaria.
C’est une plante colonisatrice.
En compagnie des espèces regnans et obliqua, on la trouve en plein soleil, en forêts ouvertes jusqu’à 600 à 1 000 m sous des climats tempérés et de 2 000 à 3 000 m en régions tropicales. Elle préfère un sol neutre, fertile, sablonneux-argileux et frais mais bien drainé.
Elle supporte des gelées de -10° à -12°C.
– Cet arbre rectiligne de 15 à 25 m peut atteindre 70 m ; dans des conditions difficiles, il se développe en arbuste. Son tronc est droit, sa cime conique.
– L’écorce est différente selon la sous-espèce ; elle peut être persistante sur tout l’arbre mais parfois uniquement sur le tronc inférieur s’exfoliant en longs rubans sur la partie supérieure et laissant ainsi l’écorce lisse ; parfois même le tronc est lisse.
Même si cette espèce propage facilement le feu, l’écorce interne des sujets âgés les protègent efficacement contre les incendies.
– Présence de lignotubers (organes de réserve à la base du collet racinaire).
En cas d’accident, cet arbre développe un excellent pouvoir de régénération par ses rejets et ses semis.
– Les tiges juvéniles sont carrées.
– Le feuillage est persistant. Les feuilles juvéniles sont opposées, sessiles (directement sur un axe), grandes, oblongues à ovales, 6 à 15 cm, et bleutées ; les feuilles matures sont alternées, pétiolées (axe reliant la feuille à la tige), étroites, en forme de faucilles, 15 à 30 cm, du vert foncé brillant au glauque.
– Les bourgeons floraux sont reconnaissables par leur couleur blanc-bleuté, sessiles ou pédicellés (axe portant la fleur d’une inflorescence), aux formes différentes selon la sous-espèce. Étant donné que deux protections valent mieux qu’une, cet arbre protège ses organes sexuels par deux opercules.
– Les fleurs hermaphrodites (bisexuées) sont généralement solitaires, à l’aisselle des feuilles. Elles développent un abondant nectar attirant les oiseaux et les petits et gros insectes ; la visite de perroquets telle la perruche de Latham assure une bonne pollinisation ce qui augmente significativement la production de graines.
Les étamines (pièces florales mâles) sont blanc crème.
– Les fruits sont en capsule ligneuse très dure, sessile ou pédicellée, au disque nectarifère recouvrant partiellement les 4 à 5 valves.
– Les graines sont aplaties.
4 sous-espèces qui interfèrent entre elles rendant l’identification difficile :
∙ subsp. globulus – Tasmanian blue gum est un arbre de grande taille jusqu’à 70 m, aux longues feuilles adultes, aux boutons floraux généralement solitaires rarement par 3, sessiles, et aux fruits glauques de grande taille.
∙ subsp. bicostata – fruit à 2 nervures – Southern blue gum est un arbre pouvant atteindre 45 m, aux boutons floraux et aux fruits généralement sessiles regroupés par 3.
∙ subsp. pseudoglobulus est un arbre pouvant atteindre 45 m, aux boutons floraux, et aux fruits fortement pédicellés.
∙ subsp. maidenii est un arbre pouvant atteindre 45 m, aux inflorescences au long pédoncule, en ombelles (en partie sphérique) de 7 fleurs, aux boutons floraux pédicellés et aux fruits moins glauques.
– À Geeveston au sud-est de la Tasmanie, en 2013, un spécimen âgé de 400 ans mesurait 82 m pour un diamètre de 6 m.
– Au Mont Helen en Tasmanie, un spécimen mesuré en 2006 mesurait 43 m avec un diamètre de 2,50 m.
– Dans l’arboretum de Nannup dans l’état de Washington, en 2009, un spécimen âgé de 88 ans mesurait 48 m pour un diamètre de 1,30 m.
C’est un des arbres les plus cultivés en Australie ainsi que dans le monde où, en 2012, on évaluait son implantation sur 3 millions d’hectares.
– Production de pâte à papier et de rayonne dans le monde entier. Il est le plus utilisé avec l’espèce grandis.
L’hybride Eucalyptus nitens x globulus est apprécié pour la rusticité de nitens et la qualité de pâte à papier de globulus.
– Bois de constructions légères et de chauffage.
En Tasmanie, il est utilisé pour fabriquer des pilotis, des ponts…
– L’implantation de cet arbre lutte contre l’érosion des sols ; il est utilisé comme brise-vents, et sert à l’assèchement des marais.
– Huiles essentielles et médicaments homéopathiques.
Cette espèce est réputée pour avoir l’huile essentielle la plus efficace et la plus puissante au niveau respiratoire ; de ce fait, c’est la plus importante production du monde.
Elle est aussi utilisée dans des parfums et dans la fabrication de savons.
– Alimentaire : miel très parfumé au goût de raisin muscat.
– Dans son pays d’origine, le feuillage juvénile est utilisé pour des arrangements floraux.
– On peut faire des cigares avec les feuilles.
– Feuilles, fruits et tiges offrent un fort parfum caractéristique des eucalyptus, et sont utilisés dans des pots-pourris.
– Ornementales dans les parcs et les jardins, et particulièrement la sous-espèce bicostata.
– Eucalyptus globulus subsp. globulus fut proclamé ‘Emblème floral de Tasmanie’ en 1962.
– Eucalyptus globulus est probablement l’espèce d’Eucalyptus la plus répandue dans le monde.
∙ A partir de 1850, cette espèce devint très populaire en France pour ses qualités ornementales dans le Midi et pour les qualités pharmaceutiques de ses feuilles.
∙ En Afrique, c’est l’espèce la plus plantée pour ses vertus anti-paludisme.
– En Californie, il est considéré comme une plante invasive. Sur les îles de Lérins dans le sud de la France où il est très présent, il a tendance à asphyxier les autres plantes !
Mise à jour octobre 2024.
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