Cette espèce du genre Quercus, fait partie de la famille des Fagaceae. Sous-genre Quercus – section Cerris.
Originaire d’Afrique du Nord. Certains pensent que cette espèce proviendrait de la péninsule ibérique.
Elle se serait installée en France depuis au moins 6 500 ans.
– Quercus suber L.
Nom donné en 1753 par Linné : suber du nom latin ancien suberis désignant le chêne-liège.
– Corcier de corc désignant le liège, issu de l’espagnol corcho du latin cortex – écorce.
– Surier ou suvrier sont les noms provençaux issus de suber.
Plante de climat doux, cette espèce est héliophile (amie du soleil) et thermophile (amie de la chaleur). Toutefois, elle se développe mieux dans des régions à hivers froids, de -5°C (pour les feuilles) jusqu’à -12°C selon l’exposition, et à étés chauds avec une bonne humidité atmosphérique (climats maritimes). On la trouve de 300 à 600 m et jusqu’à 1 000 m d’altitude, en voisinage avec le chêne vert, le chêne kermès, l’olivier sauvage et le pin maritime. Calcifuge, elle croît bien sur un sol pauvre et sablonneux.
C’est une plante pyrophyte : lors d’un incendie, la couche supérieure du liège se consume empêchant l’air de passer aux couches plus profondes : pas d’air, pas de feu !
– Sa croissance est lente. Sa longévité de 150 à 200 ans peut atteindre 800 ans.
– Cet arbre monoïque (fleurs mâles et femelles séparées sur la même plante) de 12 à 15 m peut atteindre 20 m ; son port est aussi large que haut ; ses branches sont massives et tortueuses, ses rameaux pubescents (poilus).
– Sa racine est pivotante, il n’apprécie pas la transplantation. Des racines superficielles peuvent apparaître à fleur de sol.
– L’écorce appelée liège est épaisse, jusqu’à 25 cm, composée de cellules mortes imprégnées de subérine (substance cireuse et hydrophobe), imperméable, hydrophobe, spongieuse et crevassée. Elle permet à la plante de limiter ses besoins en eau, elle le protège des parasites et des incendies.
Dans le monde végétal, l’écorce, comme la peau, est le lien entre l’intérieur et l’extérieur, entre ce qui vit et ce qui meurt, l’écorce externe morte s’effrite au sol et contribue aux substances nutritives nécessaire à la plante : le passé devient avenir. Chez les plantes, rien ne se perd, tout est recyclé !
– Ses petites feuilles persistantes (2 à 3 ans) sont alternes, de 3 à 5 cm, entières, ovales à oblongues, au limbe (tissu végétal) bordé de petites dents, au revers pubescent.
– Ses fleurs printanières sont insignifiantes, en conformité avec le genre.
– Ses fruits oblongs, rouge brique, de 2 à 3 cm, se développent par paire, au bout d’un pédoncule (axe portant une fleur ou une inflorescence) court et renflé; la cupule (petite coupe) à écailles inégales recouvre à moitié le gland. Ils sont matures en 2 ans.
– Multiplication uniquement par semis et rapidement car ce gland ne posséderait pas une longue viabilité.
– Hybrides : Quercus suber s’hybride naturellement avec Quercus cerris : Quercus x pseudosuber et Quercus x hispanica.
– Une forêt de chêne-liège s’appelle une suberaie.
∙ Le bois est utilisé pour la menuiserie et surtout comme un excellent bois de chauffe.
∙ L’écorce : le tronc d’un arbre de 25 ans atteint une circonférence de 70 cm, il est alors prêt pour l’utilisation de son écorce. Les périodes de sécheresse favorisent la production de liège.
Pour obtenir une bonne qualité de liège, il faut tout d’abord enlever (le démasclage) le liège appelé liège mâle, produit spontanément par l’arbre ; le nouveau liège, le liège femelle qui se reforme, possède les qualités attendues ; à la 3ème récolte, on obtient la meilleure qualité. Ce liège de 3 cm est enlevé durant l’été, tous les 9 à 15 ans. En général, la durée de vie d’un plant permet 16 écorçages.
Un des grands ennemis, considéré comme un ravageur économique, est la ‘fourmi du liège’ – Crematogaster scutellaris qui creuse de longues galeries dans l’écorce afin de s’y installer.
Le liège est un matériau extraordinaire qui, par sa faible densité, allie des propriétés de compression et d’élasticité ; il est imperméable et imputrescible.
Il a été retrouvé des traces de son utilisation en Orient et en Asie 3 000 ans avant J.-C. Le liège permettait surtout de confectionner des objets pour la pêche ; les Romains l’utilisaient aussi comme bouées pour leurs filets de pêche. En France (Corse – Var – Sud-Ouest), la culture du liège s’est vraiment développée à partir du XVIIe siècle.
À l’heure actuelle, les 4 pays principaux producteurs seraient le Portugal (54%), l’Espagne, l’Algérie et le Maroc (15%). La plus grande suberaie mondiale se trouve au Maroc au nord-est de Rabat, dans la forêt de Maâmora (signifiant ‘la fructifère’). L’exploitation du chêne-liège couvre la moitié des 133 000 hectares de cette forêt ; il est en concurrence avec l’eucalyptus cultivé pour la cellulose et la pâte à papier. Outre le liège, la suberaie permet l’exploitation annuelle des glands (5 000 tonnes), des champignons (115 tonnes dont 85 de truffes), de miel (2 000 tonnes), de bois de chauffe quand il n’est pas pillé pour la revente aux hammams (source afrikapied.fr).
Désormais, on fabrique surtout des agglomérats, des bouchons et des semelles de chaussures.
∙ Le liège mâle est utilisé concassé pour fabriquer des panneaux d’isolation ; les granulés s’agglomèrent avec leur propre résine.
∙ Le liège femelle permet de fabriquer des bouchons de bouteilles. Utilisé autrefois par les romains pour fabriquer des sandales, le liège est encore à la mode pour les semelles compensées féminines.
– Médicinales
∙ L’écorce est astringente.
∙ Le liège calciné produit une cendre utilisée comme pigment, c’est le ‘noir d’Espagne’ qui est utilisé en chimie et en médecine (hémorroïdes entre autres).
– Alimentaire : truffes et miel.
– Écologie
∙ Source de nourriture pour de nombreux animaux.
∙ Une forêt de chêne-liège offre un impact important sur la biodiversité. En Espagne, on peut y surprendre le lynx ibérique ou l’aigle impérial et découvrir un cèpe protégé – Boletus mamorensis.
– Ornementales
Bonsaï : son bois dense et dur permet de réaliser des bois morts.
– Planté comme brise-vent pour protéger diverses cultures ou pâturages.
Mise à jour le 13 octobre 2022.
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