Cette espèce fait partie du genre Quercus de la famille des Fagaceae. Sous-genre Quercus – section Quercus.
Elle développe un polymorphisme important. De ce fait, Quercus rotundifolia et Quercus ballota furent considérés comme des sous-espèces ou selon les auteurs comme des variétés mais la classification de 2017 du collectif Denk et al. ont élevé rotundifolia au rang d’espèce (voir sa description à la fin du document).
Pour le découvrir, il est préférable de se rendre sur le pourtour méditerranéen.
La sous-espèce ballota est endémique de la péninsule ibérique et du Maghreb. En Espagne, elle représente 35% de la superficie arborée.
– Quercus ilex L.
Carl von Linné, en 1753, lui a attribué l’épithète Ilex, nom issu du latin désignant le houx, en référence à l’aspect des feuilles similaires.
– Le botaniste Jean-Louis Marie Poiret, en 1811, l’avait nommé calycina, du grec signifiant ‘calice persistant’ mais cette épithète n’a pas été retenue.
– Les noms vernaculaires font référence à l’aspect des feuilles de houx.
∙ Yeuse vient de l’occitan ‘euse’ issu d’elex qui est une variante d’ilex.
∙ Chêne faux-houx.
∙ Holly et Holm sont les noms anglophones du houx rappelant ainsi la ressemblance des feuilles de l’espèce type. Oak vient du sanskrit signifiant ‘porte’ en référence à la symbolique du chêne : » Porte ouvrant sur les deux extrémités de l’année, bouclant ainsi le cycle annuel » ou « Porte reliant le monde du haut par sa cime et le monde du bas par ses racines profondes. »
Arbre de garrigue, il s’installe aussi dans des bois jusqu’à 1 400 m, en plein soleil – héliophile, sur un sol pauvre, surtout bien drainé et de préférence calcaire.
C’est une espèce dominante de la garrigue avec le pin d’Alep – Pinus halepensis et le genévrier – Juniperus communis. Toutefois, si bien exposés, on peut admirer ailleurs qu’en méditerranée, de magnifiques spécimens et par exemple dans les jardins de Kew à Londres.
Sa tolérance au gel atteint jusqu’à -16°C à -18°C.
Son feuillage est très inflammable mais après un incendie, la plante repart rapidement de la souche.
– Elle bénéficie d’une grande longévité, au moins jusqu’à 1000 ans.
– De tailles variées selon l’habitat, de 5 à 20 m, cet arbre est souvent presque aussi haut que large; il a un tronc court souvent tortueux et des branches très ramifiées.
– L’écorce grise reste longtemps lisse puis devient fendillée.
– Les feuilles persistent plus de 2 ans sur l’arbre avant d’être renouvelées. Elles sont alternes, lancéolées ou elliptiques, entières, dentées ou épineuses, au pétiole (axe reliant la feuille à la tige) court, vert foncé brillant sur le dessus, pubescentes, blanchâtres sur le revers, parfois au bord enroulé vers l’intérieur, environ 10 paires de nervures. Espèce xérophile (amie de la sécheresse), les feuilles dans un habitat très sec seront dentées et dans un milieu plus humide seront ovales et entières.
– Cette plante monoïque (fleurs mâles et femelles séparées sur la même plante) développe de nombreux chatons mâles. La pollinisation est anémophile – le vent, toutefois, les fleurs femelles (insignifiantes) de cette espèce sont généralement pollinisées par les insectes. Maturité sexuelle vers 10 à 20 ans selon les conditions de culture.
– Les fruits sont des glands, bruns à maturité 6 mois après la pollinisation, de 1 à 3 cm, au pédoncule (axe portant une fleur ou une inflorescence) assez court.
– Ennemis : les larves de l’insecte bupreste du chêne – Coroebus florentinus laissent des taches marrons sur les feuilles en les sectionnant.
– Sous-espèces et variétés
Les sous-espèces poussent dans des milieux plus chauds et plus secs que l’espèce type ilex, de la péninsule ibérique à l’Afrique du Nord, le Maghreb.
La sous-espèce ballota a tout d’abord été considérée comme une espèce à part entière et nommée Quercus ballota, en 1791, par René Desfontaines puis elle fut reclassée en sous-espèce, en 1909, par Gonçalo Sampaio. Quant à Augustin Pyrame de Candolle, en 1864, il l’a considérée comme une variété.
Ses noms vernaculaires sont chêne ballote et chêne à glands doux. La référence du nom ballota n’est pas évidente car il était utilisé par Dioscoride pour désigner les plantes de la famille des lamiacées et particulièrement Ballota nigra; le nom ballota vient du grec signifiant ‘rejeter’ du fait de l’odeur fétide de cette lamiacée. Une autre version parle d’une traduction en ‘petite balle’ ?
C’est la principale essence forestière en Espagne. Elle est de taille plus élevée que l’espèce type ; ses feuilles sont pubescentes sur le dessus avec 5 à 8 paires de nervures et ses glands sont plus allongés et effilés.
Selon les auteurs, les sous-espèces présentent plusieurs variétés :
∙ var. planifolia : feuilles planes de 4cm, rondes, vert sombre dessus-dessous, écorce lisse.
∙ var. ballota : feuilles ovales-elliptiques, 1,5 x 1cm.
∙ var. parviflora : feuilles lancéolées, entières, revers pubescent blanc-jaune.
∙ var. grandiflora : grandes feuilles de 6 sur 4 cm.
∙ var. macrocarpa : gros glands allongés, comestibles.
– Les forêts du Quercus ilex sont des yeuseraies.
C’est une espèce post-pionnière, utile pour stabiliser les dunes.
– Bois
∙ Son bois de chauffage et de charbon sont très appréciés ; autrefois utilisé en charronnage.
∙ Construction d’automobile à traction animale.
∙ L’écorce est un bon tanin pour le cuir.
– Alimentaire
∙ Trufficulture.
∙ Les glands de Quercus ilex sont astringents mais les glands doux de la sous-espèce ballota sont très prisés pour leur goût de noisette ou de châtaigne, ceux de rotundifolia sont aussi moins amers que ceux d’ilex. En Tunisie et en Algérie, ils sont vendus sur les marchés, cuits ou grillés.
∙ De ses glands, une huile est produite.
∙ En Turquie, les glands sont réduits en poudre – le racahout qui associé à d’autres ingrédients sert à confectionner des soupes et des bouillies.
∙ À l’heure actuelle, les glands sont beaucoup plus utilisés pour l’alimentation animalière.
∙ Les jambons italiens et particulièrement le Serrano proviennent de porcs blancs nourris aux glands de la sous-espèce ballota. Les jambons espagnols proviennent de porcs noirs et sont appelés ‘pata negra’, jambon iberico. L’espèce rotundifolia peut être aussi utilisée.
– Ornementales
Se prête bien au bonsaï.
– Au Portugal, le chêne vert (ilex et rotundifolia) et le chêne liège sont des espèces protégées.
– L’espèce rotundifolia est mise à l’honneur près du sanctuaire de Fatima au Portugal depuis que l’apparition de la Vierge Marie eut lieu au-dessus d’un spécimen aujourd’hui disparu mais dont certains morceaux sont devenus des reliques.
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La sous-espèce rotundifolia a tout d’abord été considérée comme une espèce à part entière et nommée Quercus rotundifolia, en 1785, par Jean-Baptiste de Lamarck puis elle fut reclassée en sous-espèce par Anton Karl Otto Schwarz, quant à Louis Charles Trabut, en 1905, il l’a considérée comme une variété mais la classification de 2017 l’a élèvée à nouveau au rang d’espèce : Quercus rotundifolia.
Cette espèce se développe en péninsule ibérique mais aussi en Afrique du Nord.
Elle est plus petite que l’espèce ilex et atteint de 10 à 15 m.
Le nom vernaculaire est ‘chêne à feuilles rondes’ (5 à 8 paires de nervures) en référence à sa caractéristique.
Les feuilles sont petites souvent ovales ou lancéolées, sur un arbre jeune elles sont souvent épineuses parfois dentées ; le revers est glauque.
Mise à jour le 13 octobre 2022.
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