Cette plante à fleurs (angiospermes) fait partie de la grande famille des Leguminosae appelée plus souvent Fabaceae et de la sous-famille des Faboideae (ou Papilionoideae) caractérisée par des fleurs en papillon, irrégulières, à 5 pétales et aux étamines invisibles de l’extérieur. Contrairement à la majorité des genres de la famille des pois, le fruit du Tipuana n’est pas une gousse mais une samare.
Une seule espèce dans ce genre.
Amérique du Sud : Argentine et Bolivie.
Depuis fort longtemps acclimaté au Brésil, au Paraguay et en Uruguay, il est aussi largement cultivé aux USA, dans le sud de l’Europe et dans certaines régions africaines.
– Tipuana tipu (Benth.) Kuntze
Tout d’abord, cet arbre fut nommé en 1853 Machaerium tipu (basionyme, premier nom attribué) par George Bentham qui le reclassa en 1860 dans le genre Tipuana avec l’épithète speciosa ; Otto Kuntze en 1898 remplaça l’épithète par tipu.
∙ Tipuana est un dérivé du nom vernaculaire ‘tipu’ employé en Bolivie pour désigner cet arbre.
Une vallée bolivienne où de grands peuplements se sont développés porte le nom de Tipuana.
∙ L’épithète speciosa donnée par Bentham se réfère aux fleurs ‘voyantes’ – ‘de belle apparence’.
– Palo rosa est le nom commun en Argentine signifiant bois rose en référence à la couleur rougeâtre de sa sève. Par contre, ce n’est pas le seul arbre à porter ce nom vernaculaire (populaire) que l’on retrouve dans le nom anglophone ‘rose wood tree’.
– Tipa est le nom commercial de son bois.
– En Californie, il est appelé aussi Yellow jacaranda, jacaranda jaune.
Arbre de plein soleil, on peut le planter sans problème dans les zones climatiques des agrumes.
Il croît sur toutes sortes de sols profonds, même calcaires. Il tolère des sols salés et une certaine sécheresse mais il préfère des sols frais. Il supporte des gelées à – 5°C et jusqu’à -7°C sur une très courte période. Il n’apprécie pas le vent.
À première vue, il ressemble au robinier, le faux-acacia, surtout par ses feuilles mais avec les épines en moins.
– La croissance est rapide.
– Ce grand arbre de 10 à 20 m ne dépasse pas les 30 m. Il présente un port très étalé et une large cime en forme de parapluie.
– L’écorce fissurée est gris-brun à gris-rougeâtre.
– L’arbre blessé fait suinter une résine rouge sang.
– Son système racinaire très puissant le rend parfois très envahissant.
Comme la majorité des espèces de légumineuses, ses racines vivent en symbiose avec des bactéries qui forment des nodules fixatrices d’azote atmosphérique.
– Certaines de ses branches retombent presque jusqu’au sol.
– Le feuillage est généralement caduc mais il peut être parfois persistant uniquement en climat chaud et humide.
Les grandes feuilles opposées sont imparipennées (nombre de folioles impaires), composées de 4 à 12 paires de folioles (divisions d’une feuille composée) oblongues, vert foncé au revers glauque.
– L’abondante floraison se produit au début de l’été dans le sud de l’Europe, en inflorescences (grappes de fleurs) terminales ou axillaires, grappes pendantes de petites (2 à 4 cm) fleurs hermaphrodites (bisexuées), papilionacées, à l’aspect froissé, jaune vif orangé. Mellifère, la pollinisation est entomophile (insectes). Maturité sexuelle vers 8 à 10 ans.
Cette fleur à l’aspect de papillon est irrégulière – zygomorphe (pétales ou/et sépales disposés bilatéralement).
∙ Calice gamosépale (sépales soudés) dont les 5 sépales (pièces du calice) irréguliers ont les bords dentés.
∙ Corolle irrégulière à 5 pétales inégaux et indépendants; sur la partie supérieure le plus grand s’appelle l’étendard, il est tacheté de rouge au centre de la base, en dessous sont placés de manière symétrique les 2 plus petits pétales appelés les ailes et sur la partie inférieure se trouvent de manière symétrique 2 autres pétales encore plus petits, très proches l’un de l’autre, c’est la carène.
∙ 10 étamines dont 9 sont soudées (diadelphes), elles portent des anthères (extrémité fertile d’une étamine) blanches.
∙ 1 ovaire supère et unicarpellé (une loge).
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– Malgré qu’il fasse partie des légumineuses, son fruit n’est pas une gousse mais une samare (fruit ailé) de 3 à 5 cm (parfois 7 cm) à une graine (parfois 3). Les fruits indéhiscents (ne s’ouvrent pas tout seuls) se détachent de l’arbre en même temps que les feuilles ou bien après.
Les graines oblongues sont prolifiques. Dissémination anémophile, vent.
– Multiplication par graines.
– Ennemis
∙ Le psylle, Platycorypha nigrivirga est un insecte ravageur qui blesse les feuilles et les jeunes pousses. Aux USA, il a été remarqué que cette invasion d’insectes attiraient toutefois plusieurs oiseaux tels des fauvettes, des roitelets, des grives…
∙ Les nymphes de l’insecte Cephisus siccifolius aspirent sa sève en excrétant un liquide sucré qui forme une mousse finissant par couler : ce phénomène est appelé ‘les larmes des Tipas’.
– Sa principale utilisation est ornementale comme arbre d’alignement ou en isolé et surtout comme arbre d’ombrage ; il faut par contre le planter loin de bâtiments à cause de son étalement et de ses racines. Il est souvent associé avec des jacarandas.
Charles Thays a beaucoup participé à son implantation ornementale en Argentine.
– Amélioration et fixation des sols grâce à ses racines invasives.
– Bois tendre, blanc-jaunâtre, peu résistant, utilisé particulièrement en menuiserie.
Son bois très léger est réputé pour fabriquer des pendules de radiesthésistes.
– Mellifère.
– Fourrage.
– Médicinales
Laxatif – astringent – antibactérien – anti-inflammatoire.
Espèce invasive. En Australie et en Amérique du Sud, entre autres, il est sur la liste des plantes invasives.
Mise à jour décembre 2023.