Autrefois, ce genre était regroupé dans la famille des Tiliaceae, mais la classification phylogénétique est passée par là et a regroupé cette famille dans celle des Malvaceae dont elle est assez proche ; le genre Tilia a été particulièrement classé dans la sous-famille Tilioideae comprenant les genres Craigia et Mortoniodendron.
30 à 45 espèces selon les auteurs, les hybridations naturelles rendent la détermination difficile.
Présent sur terre depuis 55 millions d’années, ce genre faisait partie de la flore Éocène (56 à 33,9 millions d’années).
Zones tempérées de l’hémisphère boréal. Le tilleul ne se rencontre pas dans les pays au sud de la Méditerranée.
En Europe, trois espèces poussent spontanément : cordata – platyphyllos – x europaea.
L’espèce cordata est le tilleul le plus commun dans nos contrées, particulièrement à l’est et dans les Pyrénées, elle se révèle hygrophile (qui aime les lieux humides) en région méditerranéenne.
La plus méridionale du genre est platyphyllos, et si elle peut vivre en Corse, on ne la rencontre pas sur le littoral méditerranéen.
– Tilia L.
Nom donné par Linné en 1753 probablement en référence au nom cité par Virgile pour le désigner.
Nom issu du grec ’tilos’ en référence à la fibre de l’écorce, le liber (tissu conducteur de la sève élaborée) utilisé à l’époque pour faire du papier.
De là, on trouve plusieurs versions latines :
∙ du latin populaire tiliolus du grec signifiant ‘aile’ en référence aux bractées (organe intermédiaire entre la feuille et le pétale) des inflorescences (ensemble de fleurs).
∙ du latin telum – javelot – bois servant à fabriquer des javelots.
∙ du latin tilius issu du grec ‘ptelea’ désignant l’orme en ressemblance aux feuilles larges, nom issu de l’indo-européen.
– Tilleul vient du diminutif latin tilius.
Autrefois appelé tilluel, on le trouve sous le nom de tilleul dès la Renaissance.
Le mot tilleul définit une couleur jaune-vert très pâle, en référence à la couleur de la bractée.
De nombreuses localités françaises et des noms de familles portent son nom dérivé : Tillay – Tille – Tilleux – Tilly – Delteil – Duteil – Chantilly…
– On trouve aussi l’hybride Tilia x europaea sous le nom de ‘théier d’Europe’.
– Basswood est dérivé de bastwood, bast étant l’écorce interne utilisée pour fabriquer des cordages ; ce nom est utilisé pour les espèces d’Amérique du Nord, et particulièrement dans les états des Grands Lacs à la frontière du Canada et des USA. Le bois de l’espèce americana est commercialisé en Amérique du Nord sous le nom de basswood ou bois blanc ; il est parfois confondu avec le bois du tulipier.
– Linden est le nom anglophone utilisé en Amérique, et Lime tree en Angleterre.
Linden est issu du mot suédois lind désignant le tilleul ; il a la même origine que le nom du fameux botaniste Carl von Linné.
Le nom lime n’a rien à voir avec les agrumes qui portent le même nom.
Plaines et basses montagnes de l’Eurasie et de l’Amérique du Nord.
On trouve rarement les tilleuls en peuplement pur mais plus souvent en peuplement mixte avec le hêtre – Fraxinus, le chêne – Quercus et l’érable – Acer.
La mi-ombre leur convient, même si certaines espèces préfèrent le plein soleil. Une certaine humidité est appréciée, mais certaines espèces résistent bien à la sécheresse.
Ils se développent sur des sols riches et profonds en général, calcaires à neutres, certaines espèces tolèrent un peu d’acidité (Tilia henryana) et des sols médiocres.
Tolérance au gel de -17°C à -20°C, jusqu’à -28°C pour l’espèce mongolica.
Certaines espèces (americana) sont intolérantes à la pollution mais d’autres, telle tomentosa, y sont particulièrement résistantes d’où leur utilisation en arbres d’alignement dans les villes.
Leur particularité principale est de produire des fleurs odorantes utilisées en tisanes pour leur vertu apaisante.
– Leur croissance est de moyenne à rapide, mais parfois lente selon l’espèce. Longévité de 200 ans jusqu’à 400 selon l’espèce ; on parle, en Bavière, d’un tilleul âgé de 1 000 ans, mais c’est rarissime.
– Ces grands arbres de 15 à 30 m peuvent atteindre 40 m pour certaines espèces, les plantes américaines développent généralement de grandes dimensions, l’espèce chinoise Tilia henryana est une des plus petites avec ses 12 à 15 m. Le port est différent selon l’espèce. La cime est très ramifiée, les branches inférieures sont horizontales ou retombantes, les rameaux alternes.
– L’écorce lisse, gris-brun pâle, devient plus foncée et irrégulièrement striée, parfois bosselée avec l’âge. Certaines espèces (heterophylla – americana…) ont une écorce juvénile fine qui les rend vulnérables aux incendies.
– La base du tronc développe de nombreux rejets lui donnant un aspect broussailleux ; de plus cet arbre supporte bien la taille et peut repartir de plus belle de toutes parts.
– La racine principale est pivotante, mais au fil du temps des ramifications denses se développent.
– Les bourgeons sont ovoïdes et protégés par 2 ou 3 écailles rougeâtres ; 2 pour les tilleuls à petites feuilles et 3 pour les grandes feuilles.
Le tilleul préfère une croissance sympodiale (développement à partir des bourgeons axillaires), et de ce fait, dans un second temps, les bourgeons terminaux ne se développent pas.
– Les feuilles simples sont caduques, à phyllotaxie (disposition des feuilles) alterne, distique (2 rangées longitudinales) ; elles sont acuminées (la pointe s’amenuise fortement) ou parfois arrondies, stipulées (appendices membraneux), au pétiole (axe reliant la tige à la feuille) plus ou moins long. La base est souvent en forme de cœur de manière asymétrique. Les feuilles de Tilia mongolica ressemblent à des feuilles de vigne ainsi que celles de la variété Tilia platyphyllos var. vitifolia.
Leur taille généralement de 5 à 8 cm atteint parfois 15 à 20 cm chez certaines espèces. Americana est l’espèce ayant les feuilles les plus grandes du genre présent en Amérique du Nord.
L’abondant feuillage vert tendre à vert foncé prend souvent de belles couleurs jaunes à l’automne ; le revers est parfois plus clair et pubescent, poilu.
Le bord des feuilles est finement ou grossièrement dentelé, l’espèce henryana est particulièrement décorative au débourrement des jeunes pousses jaune rosé puis avec ses dents fines et longues.
Au revers, les nervures sont souvent pubescentes ; à la base des nervures, la présence d’une touffe de poils blanchâtres (Tilia x europaea) ou roussâtres (cordata) peut aider à l’identification.
– Considéré comme un arbre relativement récent dans l’échelle de l’évolution, les fleurs sont donc hermaphrodites (bisexuées). Elles sont protandres – organe mâle mature avant l’organe femelle, ce qui favorise la fécondation croisée. Maturité sexuelle vers l’âge de 10 à 15 ans.
La floraison est courte mais abondante, et surtout très odorante. De nombreux insectes comme les abeilles et les bourdons sont attirés par l’odeur, et se régalent de nectar et de pollen assurant ainsi la pollinisation entomophile (insectes) ; la couleur très claire de la bractée de certaines espèces attire aussi des pollinisateurs nocturnes ; la pollinisation peut être aussi effectuée par le vent – anémophile.
Attention, le nectar de certaines espèces et particulièrement du tilleul argenté – Tilia tomentosa peut se révéler toxique pour certaines abeilles, et surtout pour les bourdons, particulièrement Bombus terrestris ; au pied de l’arbre, on peut y découvrir de nombreux insectes morts.
Les équipes de Kew Gardens entreprennent encore des recherches afin de déterminer la cause réelle de cette toxicité, et ci-dessous, voici le panneau explicatif qu’ils proposent au pied d’un Tilia tomentosa.
Certaines espèces exhalent des parfums aux touches inattendues :
∙ Tilia henryana (Chine) sent le jasmin.
∙ Tilia tuan (Chine) sent la violette.
Les inflorescences (grappes de fleurs) axillaires, en début d’été, ou parfois plus précoces au début du printemps (Tilia x euchlora et Tilia platyphyllos…), ou à la fin (cordata…), ou bien tardives en fin d’été (Tilia henryana), se développent en corymbes (fleurs sur un même plan) pendants de 2 à 15 fleurs.
∙ Présence d’une bractée persistante ressemblant à une longue feuille vert tilleul légèrement translucide, soudée au pédoncule (axe portant une fleur ou une inflorescence) de taille et de forme différentes selon l’espèce.
∙ (4) 5 sépales (pièces du calice).
∙ 5 pétales jaune-vert très pâle à blanchâtres.
∙ Nombreuses étamines jaune d’or regroupées en faisceaux. Le pollen peut être allergisant.
∙ Ovaire supère à 1 style (tige reliant l’ovaire au stigmate) terminé par 5 stigmates (extrémité supérieure du style) correspondant aux 5 carpelles (loges) contenant chacun 2 ovules.
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– Les fruits sont mûrs au début de l’automne et se développent en une petite capsule globuleuse et cotée (5 côtes) au bout plus ou moins pointu, groupés par 2 et rattachés à la bractée qui favorise leur dissémination anémophile. Chaque capsule indéhiscente (intervention de germes dégradateurs pour l’ouverture) renferme 1 à 2 graines.
– De nombreux cultivars et hybrides.
L’hybride naturel Tilia x europaea est aussi appelé Tilia x intermedia en référence à la grandeur intermédiaire de ses feuilles par rapport à ses deux parents : cordata est le parent A, tilleul mâle aux petites feuilles et platyphyllos est le parent B, tilleul femelle aux grandes feuilles.
– De nombreux ennemis
∙ Souvent attaqué par les pucerons – Eucallipterus tiliae qui fournissent alors du miellat envahi de fumagine.
∙ Le scarabée japonais – Popillia japonica, introduit malheureusement en Amérique, se nourrit des feuilles de l’espèce americana en grignotant le limbe entre les nervures des feuilles leur donnant alors un aspect dentelé.
∙ Les acariens tel Eotetranychus tiliarum s’en nourrissent provoquant un dessèchement des feuilles.
D’autres acariens provoquent des anomalies du feuillage et des galles tel Eriophyes tiliae, phytopte du tilleul de belle couleur rouge.
∙ Divers insectes telles les cochenilles et la punaise nommée ‘gendarme’ – Pyrrhocoris apterus, provoquent des dégâts sur les feuilles.
∙ Les chenilles des papillons se nourrissent de ses feuilles.
∙ Des champignons provoquent la pourriture des racines.
Le tilleul est une essence secondaire et n’est pas employé en foresterie.
– Médicinales
Depuis l’Antiquité on connait les bienfaits des tisanes de tilleul.
Au XVIe siècle, en France, le médecin du roi préconisait des décoctions de bois.
Au XVIIe siècle, une ordonnance royale en fit planter le long des routes françaises afin de fournir en fleurs les hôpitaux.
Au XIXe siècle, on le plantait à côté des riches demeures.
L’espèce cordata est la plus prisée en médecine et particulièrement en phytothérapie, ainsi que l’espèce platyphyllos ; certains préfèrent utiliser le bourgeon de l’espèce tomentosa considéré plus sédatif, mais ses fleurs ne sont pas adaptées aux tisanes.
En France, la capitale du tilleul se trouve dans la Drôme provençale à Buis-les-Baronnies. La production a commencé début du XIXe siècle suite à l’abandon de la sériciculture et de la production de la garance. On y produisait de 75 à 90% du tilleul français, mais à l’heure actuelle, cette région subit une forte concurrence de la Chine et des pays de l’Est, et tente de se convertir en tilleul ‘Bio’. Le troisième samedi de juillet a lieu le ‘marché du tilleul’. Une confrérie des ‘Chevaliers du Tilleul’ a vu le jour en juillet 1986.
∙ La cueillette des fleurs et de leurs bractées ne se déroule que sur deux ou trois jours durant l’été.
Les bractées, les fleurs et les feuilles, en infusion, ont des vertus apaisantes mais pas seulement et sont utilisées pour : indigestion – rhumes – migraines – états d’excitation et troubles nerveux – fièvres – sommeil…
L’espèce tomentosa est appréciée en homéopathie pour traiter les crises d’angoisse et les troubles du comportement.
Attention, les tisanes deviennent toxiques en vieillissant.
Autrefois, on utilisait les fleurs pour confectionner un sirop relaxant.
∙ L’écorce, et spécifiquement l’aubier (bois jeune en périphérie parcouru par la sève brute), est utilisée en phytothérapie pour améliorer le relâchement des muscles du squelette, en cas d’insuffisance hépatique, contre les calculs biliaires et les ballonnements.
∙ Les feuilles bouillies calment les brûlures et les ulcères.
∙ Utilisé aussi en lotion en dermatologie.
– Teinture et savon avec les fleurs.
– Bois blanc ou brun pâle présentant parfois des veines rougeâtres en séchant, tendre et très homogène, à grain très fin ; facile à travailler, il ne se fend pas.
∙ En Égypte, on fabriquait des masques de sarcophage avec son bois.
∙ Le bois de tilleul est le plus adapté pour réaliser les icônes orthodoxes.
∙ Les figures de proue des vaisseaux étaient souvent sculptées dans son bois.
∙ En France, les marionnettes étaient confectionnées avec du bois de tilleul ; la plus connue est celle de Guignol créée vers 1808 par Laurent Mourguet à Lyon.
∙ Ébénisterie : fabrication en placage pour les meubles de qualité.
L’utilisation en menuiserie est limitée au vu de sa mauvaise résistance à l’humidité.
∙ Différents objets : tasses, louches, jouets, cadres de tableaux, sabots, allumettes, boutons, bobines de fils…
Le bois de Tilia x europaea était connu pour la fabrication de montants d’échelles.
∙ Cordages, paniers, nattes et sandales avec les fibres de l’écorce ainsi qu’avec les rejets.
∙ Ce bois qui ne se déforme pas est apprécié des sculpteurs et des luthiers qui l’utilisent pour fabriquer les touches de piano et les corps des guitares électriques, particulièrement avec les espèces americana, glabra et l’hybride europaea.
∙ Charbon de bois pour le dessin et pour ses propriétés filtrantes ; autrefois utilisé comme poudre à canon.
∙ Localement, il sert de combustible.
∙ Pâte à papier – tissu grossier.
– Alimentaire
Autrefois au Canada, les jeunes pousses et les rameaux étaient consommés crus ou cuits. L’écorce cuite et broyée était ajoutée aux bouillons.
Les anglophones se servaient des fruits rôtis comme succédané de café.
Les fleurs sont un substitut de thé. Succédané de chocolat avec les fleurs et les fruits immatures. Édulcorant.
Pendant la seconde guerre mondiale, on tamisait les feuilles séchées pour obtenir une farine nutritive que l’on ajoutait à des céréales.
Les jeunes feuilles peuvent être consommées en ajout dans une salade, les fleurs dans une salade de fruits.
Sa sève peut fournir un sirop, mais cette activité est rarement utilisée car peu productive.
Nourriture pour les abeilles, elles fabriquent un miel très apprécié par l’homme pour sa saveur délicate.
Fourrage.
– Écologie
Lieux de nidification pour les oiseaux tels le canard, le pic et les petits mammifères.
Les graines sont consommées par les écureuils et les souris. Les brindilles, l’écorce, les fruits sont appréciés de certains animaux sauvages, lapins, campagnols… C’est une nourriture appréciée des cerfs, des chevreuils.
Les feuilles nourrissent de nombreuses chenilles de papillons.
Visité par les abeilles pour le nectar.
Le bois mort alimente les coléoptères xylophages, et offre des trous de nidification pour les oiseaux.
Litière riche.
– Ornementales
Arbres d’alignement ou en isolé. Bonsaï.
Arbres plantés au XVIe siècle en France sous l’impulsion de Sully comme arbres de jardins publics et de rues.
L’hybride europaea est largement planté comme arbre d’alignement.
Au vu de leur capacité à se régénérer après une taille sévère, les jardiniers du XVIIe siècle n’hésitèrent pas à les utiliser pour créer les ‘jardins à la française’.
Dans les villes ou dans les parcs, ils sont souvent fortement taillés en rideau ou en tête de chat (tailles répétées à l’extrémité d’une branche provoquant une excroissance). Toutefois, la plantation en milieu urbain est de moins en moins pratiquée du fait des salissures occasionnées par le miellat sécrété par les cochenilles ou les pucerons, et des nombreux rejets qui se développent sans fin au pied de l’arbre, ce qui est bien dommage car cet arbre assainit l’air.
– À la frontière est de la Pologne, Tilia cordata est l’espèce dominante de la forêt primaire de Bialowieza. Classée au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, c’est la dernière forêt primaire d’Europe qui abrite bisons, ours, loups, lynx et chevaux sauvages (les tarpans). Forêt où l’on peut découvrir aussi de très vieux chênes.
– En grec, le tilleul est appelé Philyra en hommage à la mère de Chiron. Le roi des dieux, Cronos était marié à Rhéa ; un jour, il la trompa avec la nymphe des mers, Philyra. Surpris par Rhéa, Cronos s’enfuit sous la forme d’un étalon à longue crinière, Philyra quant à elle s’enfuit aussi, et plus tard donna naissance à Chiron qui avait l’apparence d’un centaure, mi-cheval et mi-divin. De honte, Philyra demanda à être transformée en tilleul. Les dieux l’exaucèrent, et c’est sous cette forme d’arbre qu’elle éleva Chiron.
– Autrefois, le tilleul donnait lieu à des pratiques superstitieuses et des rituels.
– Arbre populaire en Allemagne, les germains rendaient la justice sous la protection du Tilia platyphyllos. Dans les villages était aménagée une piste de danse sous ses branches.
– Symboles
∙ Symbole d’amitié et de tendresse. Ces références proviennent probablement de sa feuille en forme de cœur. Cet arbre est dédié à la déesse Vénus.
∙ Certaines régions nordiques l’associent à Frigga, déesse de l’amour éternel et de la fécondité.
∙ Dans l’astrologie celtique, il est l’emblème de la douceur et de la flexibilité.
∙ Symbole de fidélité pour les Français et les Suisses qui les ont largement plantés pour célébrer leurs batailles.
∙ Parfois nommé ‘arbre de la justice’, il peut être un symbole de liberté.
En France, en 1792, il fit partie des arbres qui incarnaient la révolution française et fut planté dans chaque village.
– Chansons et poèmes lui sont dédiés.
En haut de cet article, l’évocation du tilleul par Rimbaud, et maintenant voici celle de Colette :
Mise à jour octobre 2024.