Cette plante à fleurs (angiospermes) fait partie de la famille des Bignoniaceae de la tribu des Tecomeae et comprend un peu moins de cinquante espèces.
Amérique du Sud et particulièrement Brésil, Argentine, Paraguay et Uruguay.
L’espèce la plus connue Jacaranda mimosifolia est originaire du Brésil et de l’Argentine.
Introduite comme plante ornementale un peu partout dans le monde, elle est toutefois considérée comme envahissante.
– Jacaranda Juss.
Nom donné en 1789 par le botaniste français Antoine-Laurent de Jussieu.
Jacaranda est le nom populaire au Brésil qui signifie ‘parfumé’. Il a été attribué par les guaranis, population amérindienne d’Amazonie pour désigner particulièrement l’espèce cuspidifolia. Ce nom qualifie aussi des arbres au bois de qualité.
– L’espèce la plus commune est Jacaranda mimosifolia qui a été décrite et nommée en 1822 par David Don.
L’épithète mimosifolia fait référence à ses feuilles ressemblant au mimosa (Acacia) alors qu’il n’appartient pas à la même famille.
– Le terme ‘flamboyant’ désigne certains plantes d’origine tropicale dont la floraison est lumineuse et souvent abondante. Afin de les différencier, on ajoute souvent au nom vernaculaire un adjectif les qualifiant.
Dans la famille des Fabaceae et particulièrement des Caesalpiniaceae :
∙ Le flamboyant est un arbre à floraison rouge originaire de Madagascar : Delonix regia.
∙ Le petit flamboyant ou Fleur de paon est un arbuste d’Amérique : Caesalpinia pulcherrima. Cela peut être aussi le Caesalpinia gilliesii.
∙ Le flamboyant jaune ou Arbre de feu est un arbre d’Asie et d’Australie : Peltophorum pterocarpum.
Dans la famille des Bignoniaceae :
Le flamboyant bleu est cet arbre d’Amérique tropicale, le Jacaranda mimosifolia.
– Arbre à huîtres en référence à la forme de ses fruits.
– Arbre fougère en référence à la ressemblance du feuillage.
– Dans certains pays, il est connu sous le nom de ‘applaudissement de singes’ du fait de l’entrechoquement de ses fruits par temps venteux.
– Connu sous le nom de faux-palissandre en référence à son bois veiné recherché en ébénisterie. Le palissandre est du genre Dalbergia dont le bois est utilisé en marqueterie; ces arbres au bois exotique sont à l’heure actuelle souvent protégés.
On le trouve dans les zones ouvertes ensoleillées et abritées des forêts tropicales, sur des sols riches frais et bien drainés.
La tolérance au gel peut atteindre de -5°C à -7°C sur une très courte durée en situation très abritée mais le feuillage souffre dés -2°C. Il n’apprécie pas le vent.
Il résiste à la pollution atmosphérique.
– La croissance est très rapide mais la longévité ne dépasse pas les 80 ans.
– Cet arbre de 10 à 15 m peut atteindre les 20 m, avec un port très étalé.
– L’écorce est gris-brun s’écaillant avec l’âge.
– Le système racinaire est superficiel et étalé, très virulent.
– Le feuillage à l’aspect plumeux, vaporeux est caduc parfois semi-persistant selon l’habitat, dans son pays d’origine les feuilles tombent à la saison sèche.
Les feuilles sont opposées, composées de folioles (divisions d’une feuille composée) bipennées (double rangée) dont les foliolules sessiles (directement sur un axe), très fines, elliptiques, sont imparipennées (nombre de folioles impaires), elles ressemblent un peu à des frondes de fougères ; la foliolule terminale est plus longue et particulièrement acuminée (la pointe s’amenuise fortement).
– Les inflorescences axillaires et terminales sont en grandes panicules (inflorescences composées d’axes secondaires) retombantes jusqu’à 40 cm de long, elles se développent en même temps que la formation des feuilles.
En Europe du sud, les fleurs se développent à la fin du printemps/début d’été vers juin, en Afrique du Sud et en Amérique du Sud c’est aussi au printemps ce qui correspond de septembre jusqu’en décembre ; on peut admirer une deuxième floraison mais beaucoup moins abondante vers février en Amérique du Sud et en début d’automne pour le sud de l’Europe.
Pollinisation entomophile (insectes) mais dans ses pays d’origines ce sont les oiseaux tels les colibris gourmands de nectar qui s’en chargent.
Les fleurs hermaphrodites (bisexuées) de 5 cm, du bleu au bleu-violet sont relativement éphémères, leur odeur n’est pas forcément très agréable, elles peuvent parfois dégager un exsudat qui se révèle très salissant au sol.
∙ Petit calice campanulé à 5 dents étroites.
∙ Corolle gamopétale (pétales soudés) à 5 pétales bleu-violet soudés au 3/4 et formant comme un entonnoir, une trompette, caractéristique de la famille des Bignoniaceae. La corolle finit par s’évaser en 3 lobes sur le dessus et 2 dessous formant ainsi 2 lèvres.
∙ 4 étamines + 1 staminode (étamine atypique stérile) alternent avec les pétales. Le pollen peut être allergène.
∙ 1 ovaire à 2 loges – 1 pistil au style (tige de l’organe femelle reliant l’ovaire au stigmate) bilabié (2 parties).
L’extrémité des pétales et du pistil sont pubescents, poilus.
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– Les fruits sont des capsules ligneuses (caractères et aspect du bois) au bord ondulé. Ce sont des cosses (fruit en gousse s’ouvrant en 2 valves) arrondies ressemblant à des castagnettes ou à des coquilles d’huîtres qui restent parfois longtemps sur l’arbre, on les dit marcescentes (demeurent sur la plante pendant l’hiver).
– Nombreuses graines plates et ailées. Les graines sont considérées comme toxiques par ingestion.
– Le cultivar ‘White Christmas’ a comme son nom l’indique des fleurs blanches.
– Multiplication par semis et par boutures.
– Bois tendre et parfumé recherché en ébénisterie, idéal pour les sculptures, il est aussi travailler pour de petits objets et même pour confectionner certaines pièces de piano.
À l’heure actuelle en Amérique du Sud, la flûte de quena autrefois faite en roseau, en os ou en terre et la guitare charango faite avec une carapace de tatou, sont souvent fabriquées avec du bois de jacaranda.
– Médicinales
En pharmacopée sud-américaine, il est utilisé comme antibactérien, antiseptique et pour soigner les maladies vénériennes.
– Ornementales
Souvent planté aux bords de routes pour son port élégant et sa floraison abondante. Les fleurs non encore fanées qui tombent au sol, forment un magnifique tapis violet ; souvent associé au Tipuana tipu avec ses fleurs jaunes.
Bonsaï : toutefois il fleurit rarement car les fleurs ne se développent que sur les rameaux âgés d’un an et non taillés.
– Composition florale chez les fleuristes et objet de décoration de Noël avec les cosses.
– À Buenos Aires en Argentine, il n’y aurait pas moins de 11 000 jacarandas plantés. Cet arbre est sorti de sa jungle en montagnes afin d’être implanté dans cette ville par l’architecte paysagiste français Charles Thays à la fin du XIX° siècle et sa fleur y est devenue aussi importante que le ceibo – Erythrina crista-galli, la fleur nationale de l’Argentine.
L’écrivain Nilda Mileo écrit :
« Jacaranda! Il y a du bleu dans le ciel ! C’est le printemps ! Il y a du bleu sur l’arbre, il y a du bleu sur le sol, sur le trottoir ! »
– Il est souvent planté en Afrique depuis son introduction en 1829 ; d’ailleurs Pretoria porte le surnom de ‘ville des jacarandas’ par le nombre impressionnant de jacarandas, de 60 000 à 70 000. Lors de la floraison de septembre à novembre, la ville se teinte en mauve.
Nelson Mandela a écrit :
« Ces moments sous l’ombre des jacarandas sur le gazon du vicaire étaient les plus agréables du procès… »
– Peinture
La couleur étonnante des fleurs du jacaranda a inspiré les artistes, pour preuve le très beau tableau peint en 1903 par Richard Godfrey Rivers intitulé ‘Under the Jacaranda’; cet arbre serait le premier jacaranda planté en Australie en 1864.
– Très représenté à Lisbonne au Portugal, cet arbre donne lieu à un rituel. En effet les habitants de Lisbonne s’adonnent à la recherche de la première fleur de jacaranda et la signale aux services municipaux afin d’être reconnu comme ‘fin observateur’ !
On peut s’étonner que les portugais, grands explorateurs à travers le monde, ne soient pas plus réputés dans le monde de la botanique. L’explication vient peut être de leur histoire : en effet, ils ramenèrent beaucoup de nouveautés végétales de leurs voyages qui émerveillèrent le pays mais cet engouement fut momentanément stoppé lors de l’inquisition qui considérait l’art botanique comme satanique !
Mise à jour le 2 janvier 2023.