L’inflorescence est un rameau spécialisé, ramifié ou pas. Les inflorescences peuvent être simples (conifères et certaines angiospermes) ou composées (certaines angiospermes), terminales ou axillaires. Elles portent des fleurs hermaphrodites ou unisexuées et dans ce cas les inflorescences mâles sont plus nombreuses que les femelles, certaines espèces développent des inflorescences portant des fleurs mâles et femelles, par exemple certains palmiers… mais ce n’est pas la majorité.
Chez certaines plantes tropicales, le rameau peut produire plusieurs inflorescences à la suite l’une de l’autre, cette réitération peut durer une année.
La structure des inflorescences est souvent caractéristique d’une famille.
Généralement, les inflorescences ne développent que des feuilles bractéales (feuilles modifiées) à la base de chaque fleur et leur apex ne se développe jamais en tige feuillée.
Il arrive que les fleurs ou les inflorescences axillaires soient regroupées en bouquet ou en épi de façon à former un agrégat mimant une seule inflorescence (particulièrement les conifères), mais cette dernière est trahie, tôt ou tard, par l’apparition éventuelle de feuilles et surtout par le développement végétatif du bourgeon terminal, néanmoins tant que ce dernier n’apparaît pas, on pourrait la confondre avec une inflorescence terminale, le terme de pseudo-terminale est approprié, mais il est peu utilisé.
Il est à noter que la distinction entre fleurs solitaires regroupées et inflorescence est un débat dans les écoles botaniques européennes.
– Chez les conifères, les organes sexués forment un agrégat compacte, on parle de strobiles (n.m), du grec ‘strobilos’ – toupie ; on emploie souvent, à tort, le terme de cône alors que ce dernier définit plutôt le strobile femelle arrivé à graines, équivalence d’une infrutescence (ensemble de fruits des angiospermes).
Le strobile est mâle ou femelle (unisexué) ; il a été trouvé des strobiles portant les deux sexes, mais ce sont des anomalies. Il est spiralé ou en spirales croisées, on le dit acyclique, ou en verticilles alternés, cycliques. Il n’est jamais composé mais les fleurs mâles, parfois les cônes femelles, sont souvent regroupés en bouquets. Le cône peut être en épi ou globuleux (galbule femelle) ou ovoïde. La forme du cône est un critère d’identification.
Certaines angiospermes, dont la fleur unisexuée est presqu’aussi réduite que les organes sexuels des conifères, développent des inflorescences de forme conique, on parle aussi de strobiles : la fleur femelle du houblon et de l’ostryer, l’aulne… D’autres produisent des chatons plus ou moins allongés en épi et le terme pour les définir reste chaton.
Les inflorescences de la majorité des conifères et de certaines angiospermes obéissent à la suite de Fibonacci : Leonardo Fibonacci (≃1175-≃1250) est un mathématicien italien de Pise qui découvrit une importante suite de nombres : les nombres suivants les deux premiers égaux à 1 sont toujours la somme des deux précédents : 0 – 1 – 1 – 2 – 3 – 5 – 8 – 13… Le rapport entre deux nombres successifs (+ grand / +petit) tend vers la valeur du nombre d’or : 1,61803, représenté par la lettre grecque Ø (Phi : du nom du sculpteur grec Phidias qui l’aurait utilisé pour bâtir la statue d’Athéna au Parthénon, rectangle longueur/largeur : nombre d’or).
Cette suite est observée en mathématiques mais aussi chez les plantes : en comptant le nombre de spirales d’une plante dans le sens horaire et le nombre de spirales anti-horaire, le rapport tend vers le nombre d’or, exemple l’ananas compte 13 spirales d’un côté et 8 de l’autre : 1,625. Des suites de 3 à 55 peuvent être observées chez les inflorescences des conifères, des suites, parfois plus importantes, se trouvent chez les organes (feuilles, fleurs, fruits) des plantes angiospermes, exemple : le capitule du tournesol compte 144 spires d’un côté et 89 de l’autre : 1,6179. Cet agencement des plantes optimise l’accès à la lumière et la place utilisée.
Termes spécifiques à l’inflorescence :
∙ Hampe (n.f) : c’est un axe dépourvu de feuilles (aphylle) supportant une inflorescence d’angiospermes ; il est issu d’une souche, d’une rosette, d’un rhizome… Une hampe florale comprend l’axe et les fleurs.
∙ Rachis (n.m) : cet axe est la continuité du pédoncule d’une inflorescence, c’est la partie sur laquelle les fleurs sont insérées ; pour une inflorescence composée, on parle de rachéoles mais ce terme est surtout utilisé pour les axes secondaires des épillets. Le terme rachis peut aussi définir la partie du pétiole d’une feuille composée.
– Les angiospermes développent des inflorescences unisexuées ou bisexuées, seules de rares inflorescences comme le spadice regroupent des fleurs hermaphrodites et des fleurs unisexuées, ou des fleurs unisexuées de sexe différent, ou encore le cyathe avec des fleurs unisexuées mâles et femelle.
Une inflorescence d’angiosperme peut être simple ou composée. Si elle est composée, elle peut être de type homogène, exemple une ombelle porte des ombelles, ou hétérogène, on la dit mixte, exemple un racème peut porter des ombellules.
Certaines inflorescences miment une fleur unique entourée d’une ou plusieurs bractées, c’est le pseudanthium dont les fleurs généralement petites sont nommées fleurons. On retrouve ce caractère chez plusieurs familles et le pseudanthium est remplacé par un autre terme précisant la forme : chez les Apiaceae on parle d’ombelle, les Araceae un spadice, les Euphorbiaceae un cyathium, les Asteraceae un capitule.
L’inflorescence peut être définie (cyme) ou indéfinie (racème).
– Inflorescence définie
Le rameau se termine par une fleur. En-dessous de cette fleur, une ou des ramifications secondaires peuvent se développer, c’est un développement sympodial (par bourgeons axillaires).
La cyme est une inflorescence définie.
∙ Unipare : une seule ramification (simple) pouvant développer aussi une autre ramification… (composée). Selon la disposition des ramifications, on parle de cyme hélicoïde pour des ramifications alternées ou cyme scorpioïde pour des ramifications d’un seul côté.
∙ Bipare : développement de deux axes secondaires sous la fleur terminale, les secondaires peuvent se ramifier. Famille des caryophyllacées, bégoniacées… Une cyme bipare composée peut porter des cymes unipares.
∙ Multipare : développement de plusieurs axes secondaires sous la fleur terminale. Exemple : la valériane, toutefois certains botanistes ne reconnaissent pas les cymes multipares.
∙ Particularités de cymes
Anthèle : cyme composée dont les axes latéraux sont plus grands que l’axe principal (ex : les juncacées et les cyperacées).
Verticillastre : cymes bipares opposées et sessiles (les lamiacées).
– Inflorescence indéfinie
Le rameau ne se termine pas par une fleur mais par un bourgeon floral qui continue son développement monopodial (par bourgeon terminal), les fleurs de base s’ouvrent généralement en premier.
⁎ Inflorescence indéfinie à fleurs pédicellées
∙ Racème (n.m) ou grappe : inflorescence simple, dressée ou pendante, portant des fleurs pédicellées (petit pied) qui s’échelonnent le long d’un axe, alternativement ou en spirale. Généralement les fleurs se développent de la base du racème vers la pointe, floraison basifuge, mais elles peuvent aussi commencer par les plus jeunes au sommet, floraison acropète.
Par extension, le terme racème peut s’appliquer à d’autres types d’inflorescences simples portant, par exemple, des fleurs sessiles.
∙ Un ensemble de racèmes (racème composé) forme un panicule.
Panicule (n.f) : inflorescence lâche et irrégulière, composée d’axes secondaires en racèmes simples ou qui décroissent de la base au sommet ce qui leur donne une forme conique ou pyramidale. Par extension, le terme panicule peut s’appliquer à d’autres types d’inflorescences composées y compris les cymes et les inflorescences mixtes.
∙ Corymbe (n.m) : variante du racème dont tous les pédicelles de tailles différentes portent les fleurs sur un même plan. Les corymbes peuvent être composés.
∙ Ombelle (n.f) : variante du racème dont tous les pédicelles de tailles différentes sont reliés à un même point de l’axe, formant souvent une inflorescence en partie sphérique ou en bouquet, on la dit sertulée. Une ombelle peut être simple ou composée (ombellules). L’ombelle est parfois protégée par un involucre (collerette d’écailles ou de bractées libres ou soudées), la famille des ombellifères (Apiaceae) fait partie des familles les plus connues à présenter cette caractéristique.
⁎ Inflorescence indéfinie à fleurs sessiles
∙ Capitule (n.m) : variante d’un racème dense, composé de petites fleurs sessiles (sans pied), appelées fleurons, portées par un réceptacle élargi en plateau, en dôme ou en cuvette. C’est la caractéristique de la famille des Asteraceae, les composées ; d’autres familles peuvent présenter cette caractéristique. L’inflorescence est protégée par un involucre ; elle peut être solitaire ou rarement composée, par exemple l’edelweiss.
Chez les asteracées, on distingue 3 types de capitules :
∙ Capitule à fleurons en forme de tube : tubulés.
∙ Capitule à fleurons dont les pétales soudés forment une languette : ligulés.
∙ Capitule à fleurons tubulés fertiles au centre et ligulés stériles à la périphérie.
∙ Épi (n.m) : racème simple à fleurs sessiles ou subsessiles. Le terme épi peut aussi évoquer une forme d’inflorescence.
Variantes de l’épi
∙ Chaton (n.m) : inflorescence en épi souple, généralement pendant, portant de petites fleurs unisexuées généralement incomplètes (apérianthe), sessiles ou courtement pédicellées. Autrefois, une plante à fleurs qui portait des chatons était appelée plante amentifère, terme créé par Antoine Laurent de Jussieu, mais ce nom n’est plus trop usité.
Chez les angiospermes, ce caractère est archaïque. Ex : chêne, saule, peuplier, noisetier…
∙ Épillet (n.m) : petit épi de fleurs incomplètes enveloppées dans des bractées scarieuses (membraneuses, desséchées, translucides). C’est le cas des familles des graminées, des cypéracées, de certains palmiers… Les épillets peuvent être simples (froment) ou composés (avoine, cyperus, certains palmiers).
À la base de l’épillet des graminées se développe deux sortes de bractées appelées glumes, la supérieure nommée paléole et la secondaire lemme ; on trouve aussi des bractées à la base des axes secondaires, on parle alors de glumelles ; l’axe est nommé rachillet.
∙ Spadice (n.m) : épi de fleurs sessiles protégées par une grande bractée – la spathe. Caractéristique des familles Araceae et Arecaceae.
Il peut être simple (Araceae) ou composé en panicule, on le dit rameux (majorité des Arecaceae, les palmiers). L’axe central est charnu et porte selon l’espèce soit des fleurs hermaphrodites (ex : anthurium… et la majorité des palmiers), soit des fleurs unisexuées mâles et femelles (ex : arum… et certains palmiers) constituant ainsi une inflorescence androgyne, soit des fleurs mâles et femelles séparés sur deux pieds (certains palmiers). Chez les Araceae, les fleurs peuvent s’échelonner tout au long de l’axe (anthurium…) ou sur une partie (arum) dont l’apex appelé massue est dépourvu de fleurs.
⁎ Inflorescences mixtes
Les inflorescences d’un certain type portent des inflorescences secondaires de type différent : cymes, ombellules et épillets peuvent être en panicule – cymes et glomérules en épi – cymes et capitules en corymbe – ombelles et glomérules en épillet -glomérules en cyme.
Exemples :
∙ Racème d’ombellules
∙ Panicule de cymes en tresse
Thyrse (n.m) ‘couronne, tresse, guirlande’. Inflorescence mixte formé d’un panicule portant des axes secondaires de structure en cymes fusiformes, tels le lilas, la vigne, le marronnier, le catalpa… C’est une panicule thyrsoïde.
∙ Racème de cymes unipares scorpioïdes
⁎ Inflorescence de forme particulière ne correspondant à aucune architecture particulière :
∙ Glomérule (n.m) ‘petite pelote’ : inflorescence globuleuse ou en épi, souvent dérivée d’une structure en cyme, simple (acacia) ou composée (urticacées). C’est un regroupement de fleurs sessiles ou à axes très courts, très rapprochées les unes des autres.
∙ Sycone (n.m.) ‘syconium’ : inflorescence quasi fermée en une cavité, c’est le cas des figuiers.
∙ Cyathe ou cyathium (n.m) : inflorescence en coupelle, euphorbes et genres voisins. Elle est composée d’un involucre, de glandes nectarifères, d’une fleur femelle entourée de 5 groupes de fleurs mâles. Les cyathes peuvent être solitaires ou composés de cymes en ombelle.
Cyathiforme : qualifie un organe en forme de gobelet telle une corolle dont le tube cylindrique se dilate vers la partie supérieure.
Mise à jour octobre 2024.
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