Cet hibiscus est sous les tropiques ce que la rose est en Europe.
Classification et Origines
Cette espèce du genre Hibiscus fait partie de la famille des Malvaceae, section Lilibiscus ; c’est l’espèce type de cette section.
Son origine fut longtemps supposée d’Asie du Sud-Est, et particulièrement en Chine du sud, mais des études récentes publiées en 2024 mettent en doute son origine, et même son statut. En effet, rosa-sinensis serait en fait un hybride très ancien issu d’un hibiscus originaire de Polynésie orientale, appelé kaute en ces régions, et de l’Hibiscus cooperi originaire de l’île d’Erromango au Vanuatu (au nord de la Nouvelle-Calédonie).
L’Hibiscus kaute est une espèce en danger d’extinction, mais autrefois il aurait été important pour les peuplades par ses vertus médicinales et son aspect culturel sacré, ce qui justifierait un transport probable jusqu’au Vanuatu, pourtant très éloigné ! Cet hibiscus a-t-il voyagé d’île en île, quand et comment ?
L’Hibiscus kaute a été reconnu comme espèce à part entière en 2022 par deux des auteurs de l’étude sur l’origine de rosa-sinensis, l’australien/fidjien Lex Allan James Thomson et le polynésien français Jean-François Butaud ; c’est un hibiscus aux pétales se chevauchant, de forme arrondie, et de couleur orange au cœur rouge orangé. L’espèce cooperi fut décrite et nommée en 1863 par James Veitch Junior (1815-1869) ; c’est un hibiscus rouge aux feuilles panachées, aux pétales qui ne se chevauchent pas, il est souvent dénommé rosa-sinensis ‘Cooperi’.
Introduction
Lors de la ‘Mission de Pékin’ en 1677, des jésuites auraient fait parvenir au roi Louis XIV différentes plantes recueillies dans la région dont l’Hibiscus rosa-sinensis.
Noms
– Hibiscus rosa-sinensis L.
Décrit et nommé par Carl von Linné en 1753.
Rosa du latin désignant la rose, et sinensis soulignant son origine chinoise.
– Zhu Xi (Zhujin) -朱槿 est un de ses noms chinois, ainsi que Fusang et bien d’autres… Dans les temps anciens, en Chine, seule l’espèce type de couleur rouge s’appelait Zhu Xi.
– Fille des îles (particulièrement pour cette espèce).
Habitat
En France, on ne le trouve en pleine terre que sur la Côte d’Azur au vu de sa tolérance au gel jusqu’à -5°C.
On l’installe à l’abri des courants d’air sur un sol riche et drainé.
Particularités de cette espèce
– Cet arbuste de 1 à 3 m peut atteindre 4 à 7 m dans sa région d’origine ; ses tiges sont éparsement poilues.
– Les feuilles alternes, aux stipules poilus, sont persistantes ou semi-persistantes selon la région, simples, plus ou moins ovales, à l’apex acuminé (pointu), au bord crénelé, vert brillant, aux nervures pubescentes sur le revers.
– Les fleurs solitaires, pendantes ou érigées, nectarifères, rouge-rosé brillant pour l’espèce type, sont en position axillaire au bout d’un très long pédoncule (axe portant une fleur ou une inflorescence) portant un calicule (ensemble de bractées) à 6 ou 9 petites bractées (organes intermédiaires entre la feuille et le pétale) lancéolées. Éphémères, elles ne durent qu’un à deux jours de l’été à la fin de l’automne mais, dans ses régions d’origine, il peut fleurir toute l’année.
Pollinisation par les papillons et les colibris.
– Les fruits sont des capsules sèches, déhiscentes (ouverture spontanée) contenant de nombreuses graines pubescentes (poilues).
– De nombreux hybrides et cultivars
Les cultivars à fleurs doubles sont parfois considérés comme des variétés, par exemple var. rubroplenus Sweet, problème récurrent dans l’identification des hibiscus, et particulièrement pour rosa-sinensis, lui-même étant un ancien hybride, il a donné naissance à d’autres hybrides, il est alors difficile de vraiment connaître leurs identités.
Certains cultivars peuvent développer des fleurs très grandes tel le ‘Red planet’.
– Ennemis : pucerons principalement.
Utilisations
– Alimentaire
Les fleurs sont consommées crues ou cuites, ou comme pickles.
– Colorant alimentaire et cosmétique.
– Médicinales : en cataplasmes soulageant divers problèmes cutanés.
Digestif – anti-inflammatoire – antioxydant – contre le diabète…
Les racines traitent la toux, les fleurs soignent certaines infections intestinales, et les feuilles sont laxatives.
Feuilles et fleurs auraient des propriétés aphrodisiaques.
– Cosmétologie : peau – cuir chevelu.
– Cirage : les pétales broyés donnent un jus noir d’où le nom de ‘Shoeblackplant’ donné parfois à cette plante.
Anecdotes
– Cette ‘rose chinoise’ est cultivée de puis 2 000 ans en Chine.
– Largement utilisé dans les rituels d’offrande, les fleurs illuminent les chevelures des participantes. En Inde, on les attache au linceul des morts.
– Emblème floral de Malaisie ; la fleur apparaît aussi sur les armoiries.
Mise à jour mai 2025.
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