La famille des Punicaceae était une famille à part entière avant que la classification phylogénétique ne la classe dans la famille des Lythraceae. Toutefois les caractéristiques différentes de l’ovaire des lythracées mettent en doute cette classification…
Le genre Punica n’est composé que de deux espèces :
– protopunica, le grenadier de Socotra aux fleurs roses et aux petits fruits âpres.
– granatum, le grenadier commun aux fleurs rouge-orangé et aux gros fruits.
– Punica L.
Le nom du genre Punica fut donné par Linné en référence au nom latin du grenadier attribué par Pline – Malum punicum signifiant ‘pomme carthaginoise’ (même si on trouve aussi le nom de Malum granatum).
∙ Malum était le terme employé pour l’ensemble des fruits à pépins ou à noyau et plus particulièrement pour la pomme, le coing et la grenade.
∙ Punica était le nom romain de Carthage issu du grec punicus signifiant de Tunisie ; Punica arbos désignait le grenadier; Puniceus signifie rouge carmin.
– Balaustier fut le nom donné par les anciens botanistes pour les arbres dont le fruit ressemblait botaniquement à celui du grenadier ; en pharmacologie, balauste est le nom de la fleur séchée du grenadier sauvage, du grec ancien ‘balaustion’ rappelant la couleur rouge des pétales et l’intérieur du fruit ; elle est aussi appelée ‘cytinoi’ pour les grenadiers cultivés.
– Pomegranate est le nom vernaculaire anglais et grenadier le nom français. Tous deux sont issus de l’origine latine médiévale pomum – pomme (signifiant fruit) et de granatum.
Certains botanistes pensent que c’est l’ancêtre du grenadier commun – Punica granatum, d’où son nom latin. Cette espèce viendrait de l’espèce fossile Punica planchoni datée du Pliocène (5,332 à 2,588 millions d’années).
Endémique de l’île de Socotra, île du Yémen en Afrique.
Protopunica vient du grec signifiant ‘premier – ancêtre de la grenade’. Nom donné en 1882 par le botaniste écossais Isaac Bayley Balfour, suite à une expédition à Socotra qu’il organisa en 1880.
Forêts tropicales ou régions subtropicales sèches. De 300 à 1 200 m d’altitude. Sur des sols humides, calcaires ou granitiques.
– C’est un arbuste souvent épineux de 2 à 4 m, à l’écorce brun rougeâtre devenant grise.
– Les feuilles de 3 cm sont persistantes, opposées, plus coriaces que l’espèce granatum, vert foncé brillant.
– Les fleurs roses sont en forme de trompette.
– Le petit fruit de 2 à 3 cm est acide et âpre.
– Le bois sert à fabriquer de petits outils ; les branches sont utilisées pour fabriquer des toitures rudimentaires.
Bon bois de chauffage et bois de charbon.
– Médicinales
La peau du fruit traite les lésions cutanées. Les graines soulagent les maux d’estomac.
Il est suggéré que l’ancêtre de cette espèce serait Punica protopunica.
Cette espèce compte deux sous-espèces se différenciant essentiellement par la couleur de leurs ovaires. Elles ont été largement cultivées donnant naissance à de nombreux cultivars.
∙ chlorocarpa originaire du Caucase du Sud (Géorgie – Arménie – Azerbaïdjan) : il s’agit de toutes les formes sauvages et de certaines formes cultivées.
∙ porphyrocarpa originaire d’Asie centrale : il s’agit de formes cultivées.
Asie occidentale et particulièrement de l’Iran à l’Himalaya au Nord de l’Inde.
Cultivé depuis fort longtemps sur le pourtour méditerranéen. Ce petit arbre se naturalise spontanément dans tous lieux adéquates.
Les Phéniciens, peuple de l’Antiquité originaire de la région du Liban, auraient introduit les grenades en Afrique du Nord et particulièrement à Carthage où ils fondèrent une importante et riche civilisation. Au 1er siècle, Pline, déjà, considérait le grenadier comme ‘l’arbre de Carthage par excellence’. Ce fruit a largement contribué à la richesse de la civilisation carthaginoise.
Les Romains ont découvert l’espèce granatum à Carthage où elle était largement cultivée, ce qui les conduisit à une erreur d’origine. Suite à leur victoire sur Carthage, ils ramenèrent la grenade à Rome.
Dès le IIe siècle avant J.-C., il fut introduit en Chine par des caravaniers arabes.
En méditerranée occidentale, il aurait tout d’abord été introduit en Espagne, au VIIIe siècle, par les Arabes.
En France, en Provence, les premières cultures remonteraient au XVIIIe siècle.
Les espagnols l’introduiront en Amérique au XVe siècle.
Le nom de Punica granatum lui a été attribué par Linné en 1753.
Granatum signifie ensemencé – rempli de graines, ce terme étant issu de granum – la graine. En français, on retrouve les dérivés de granum dans les mots égrener, engrenage, grenier…
Idéalement, il se développe bien dans la zone des agrumes, climat méditerranéen, et ce jusqu’à 1 500 m d’altitude.
Plein soleil, sur un sol profond et riche. Il tolère le calcaire et la salinité.
Il préfère les climats un peu secs mais il a besoin de chaleur et d’un hiver un peu froid et de bons arrosages pour favoriser la production de fruits.
La tolérance au gel atteint de -10°C jusqu’à -15°C.
Depuis toujours, cette espèce s’est diversifiée selon l’environnement et le climat, elle est polymorphique ; les nouvelles formes ont été cultivées depuis au moins 5 000 ans et ont donné de très nombreuses sélections.
– La croissance est relativement lente et la longévité peut atteindre jusqu’à 200 ans.
– C’est un arbuste très ramifié ou un petit arbre de 3 à 8 m.
– Le tronc est noueux et l’écorce gris brunâtre se crevasse et se desquame (s’écaille) avec l’âge.
– Il a tendance à développer de nombreux drageons, tiges souterraines pouvant développer des bourgeons aériens.
– Les rameaux portent plus ou moins des épines ou sont parfois inermes (dépourvue d’épines) pour les cultivars.
– Les feuilles peuvent être persistantes ou caduques selon le climat et les cultivars. Les arbustes caducs débourrent assez tardivement. Les jeunes pousses sont rougeâtres.
Les feuilles sont opposées, soit solitaires soit en touffes verticillées (organes insérés autour d’un axe) sur des pousses courtes, oblongues à lancéolées, de 3 à 7 cm, légèrement pétiolées (axe reliant la feuille à la tige), vert brillant. À l’automne, le feuillage caduc prend une jolie coloration dorée.
– Le grenadier est mature sexuellement vers l’âge de 3/4 ans.
Les fleurs se développent du printemps à l’été, en solitaires ou regroupées (2-5), à l’aisselle des feuilles ; elles sont généralement sessiles (directement sur un axe), nectarifères et inodores.
Les fleurs sont andromonoïques : 2/3 de mâles et 1/3 d’hermaphrodites (bisexuées) pour l’espèce sauvage ; on peut aussi trouver des fleurs intermédiaires qui se développent plus tardivement mais qui ne produiront pas de fruits ou ne les mèneront pas jusqu’à maturité. Les bisexuées s’épanouissent avant les fleurs mâles afin d’éviter la consanguinité mais une auto-compatibilité est possible.
Elles présentent une forme en cloche pour les mâles (plus petits) ou en trompette pour les hermaphrodites.
Généralement, les fleurs mâles se développent sur les pousses de l’année et les bisexuées sur les rameaux de 2 à 3 ans, c’est pourquoi les fruits ne se développent que sur ce vieux bois (indication intéressante pour une taille si nécessaire).
∙ Le calice persistant est campanulé ou tubulaire, formé de 4 à 8 sépales partiellement soudés, charnus et coriaces, vert-orangé ou rouges-rosâtres.
∙ L’espèce sauvage présente de 4 à 8 pétales rouges à rouge-orangé, à l’aspect chiffonné mais cet arbuste polymorphe a permis de sélectionner des formes aux pétales doubles, blancs ou jaunes.
∙ Les nombreuses (30 à 100) étamines (pièces florales mâles) ont les filets rouges et les anthères (extrémités fertiles d’une étamine) jaunes. La pollinisation est entomophile (insectes) et particulièrement par les abeilles qui viennent récolter le pollen et le nectar.
∙ L’ovaire infère est surmonté d’un long style (tige de l’organe femelle reliant l’ovaire au stigmate) – longistylées – pour les hermaphrodites et d’un style court – brévistylées – pour les mâles. Il compte 8 à 9 (15) carpelles (loges) soudés, superposés sur deux niveaux, formant des cloisons blanches.
Chez les cultivars dits ‘à fleurs’ le style est court, ils sont stériles et ne produisent donc pas de fruits.
En savoir plus sur leur Sexualité.
– Mûr à l’automne jusqu’au début de l’hiver, le gros fruit lisse est considéré comme une ‘baie’ sphérique de 12 cm, au péricarpe (paroi du fruit) coriace. La fleur étant épigyne (pièces florales insérées au-dessus de l’ovaire), on retrouve nettement les sépales en bas du fruit ainsi couronné.
Il est dit qu’une grenade est un secret car les caractéristiques externes du fruit ne prédisent pas ses qualités ; en effet l’épaisse consistance de la peau et la couleur n’annoncent pas une éventuelle maturité, la couleur du fruit mûr varie du jaune-vert au rouge-orangé et jusqu’au pourpre presque noir. Seule indication, un fruit mûr est lourd, soit de 200 à 300/350 g. Certains disent qu’en tapotant sur une grenade mûre, on doit entendre un bruit métallique.
– Le fruit contient de nombreuses graines (20 à 50 et de 400 jusqu’à 800 pour les cultivars) ressemblant un peu à des grains de maïs que l’on appelle pépins comme pour les agrumes. Chaque graine est entourée d’un sarcotesta (enveloppe externe recouvrant l’ovule) pulpeux – la future grenadine. Les oiseaux raffolent des grains de grenadier et participent à la dissémination.
– Dès le XIIIe siècle, il est déjà fait état de nombreux cultivars. L’espèce sauvage est souvent utilisée comme porte-greffe.
À Garrygala au Turkménistan, depuis 1934 il est cultivé plus de 1 100 cultivars. C’est la plus grande collection mondiale.
Au Moyen-Orient, depuis l’Antiquité il était déjà cultivé des grenades sans pépins.
À des fins ornementales, il a été créé des cultivars stériles aux fleurs doubles très attrayantes.
Le cultivar nain ‘Nana’ est parfois considéré comme une troisième espèce du genre mais ce n’est pas probant.
– Multiplication par graine, bouture, marcotte, drageon, greffe.
– Ennemis : araignées rouges – pucerons – oïdium. Le lépidoptère Ectomyelois ceratoniae – la teigne du caroube se révèle être un ravageur considérable de ses fruits.
Le grenadier est cultivé par l’homme depuis au moins 5 000 ans. C’est un fruit antique comme la datte, la figue, l’olive et le raisin.
En culture, un arbre est exploité de 50 à 60 ans. Il atteint son maximum de rendement vers l’âge de 7 à 10 ans et ce pendant une trentaine d’années. Un arbre adulte peut produire de 50 à 70 kg de fruits et jusqu’à 1 kg d’écorce de grenade séchée.
– Alimentaire
Les caravaniers arabes ont largement contribué à la dissémination de ce fruit grâce à son écorce résistante et son pouvoir de longue conservation (2 à 3 mois).
Il faut le cueillir juste avant la complète maturité afin d’éviter qu’il ne se fende mais pas avant car il ne mûrit plus après la cueillette.
Magon, le célèbre agronome carthaginois du III° ou II° siècle av. J.-C., connu et réputé pour son Traité sur l’agriculture, conseillait de conserver les grenades dans de l’argile ou/et de la sciure.
Le fruit est riche en vitamines B et C, en oligo-éléments et en minéraux. Il est consommé frais ou en jus ; un fruit à maturité contient 75% de jus.
Les fruits sauvages sont plus petits et plus aigres que les fruits cultivés.
Il est cultivé deux groupes de grenadiers à fruits mais en fait, il s’agit de la même plante, seul le stade de développement du fruit est différent : grenades douces pour une consommation fraîche – grenades acides pour la transformation alimentaire.
∙ La pulpe est utilisée pour les confitures ou les sirops telle la grenadine mais aussi en cuisine comme sauce ou comme épice. À l’heure actuelle, le sirop de grenadine industriel n’a souvent plus rien à voir avec le grenadier et se limite à un assemblage de fruits rouges mais sans grenades.
∙ Dans certains pays comme l’Arménie, on fabrique du vin de grenade parfois mélangé avec du vin de raisin. Ce vin de grenade était déjà consommé par les anciens Égyptiens. À l’heure actuelle, ce serait surtout la Chine qui serait producteur de ce vin.
∙ Les grains peuvent être consommés en farine par le bétail et la volaille.
– Médicinales
À son époque déjà, Hippocrate le signalait pour divers traitements médicaux, Pline vantait ses qualités astringentes et antioxydantes ; Dioscoride mentionnait ses qualités médicinales et particulièrement pour l’estomac et les yeux, il aurait précisé que les qualités d’une fleur sauvage ou cultivée sont les mêmes ; au Moyen-âge, c’est Sérapion le jeune dans son ouvrage ‘Livre des médicaments simples’ qui, sous le nom de ‘iulinar’ fait état de son emploi ; en France, il rentrera seulement dans la pharmacopée au début du XIXe siècle.
Étrangement, malgré toutes ses qualités, il n’existe aucun médicament à base de grenade mais le regain pour ce fruit pourrait contribuer à des recherches pour le traitement de cancers. D’ailleurs Michel Cymes, l’animateur TV/médecin à la mode, va jusqu’à dire que « la Sécu devrait penser à rembourser la consommation de grenades ».
On utilise aussi bien les fleurs, les feuilles, l’écorce du fruit, des branches ou du tronc mais la plus efficace serait l’écorce du fruit.
En pharmacie, l’écorce du fruit une fois séchée est appelée malicorium – peau de pomme. Dans la pharmacopée chinoise, elle porte le nom de Shi Liu Pi.
En médecine ayurvédique, on utilise l’écorce comme vermifuge, entre autres contre le ténia.
La macération des fleurs en fait un bon anti-diarrhées. Contre l’asthme, on utilise une infusion de fleurs séchées.
– Cosmétologie
L’huile des graines est particulièrement conseillée pour les peaux sèches et fragiles des adultes. C’est un bon soin après soleil. Ses antioxydants en font un excellent produit anti-âge.
– Teinture
Avec l’écorce de racines, on confectionne un pigment noir pour l’encre et les teintures. Des feuilles, on utilise un pigment jaune, des pétales un colorant rouge. De l’écorce du fruit et des fleurs, on obtient une teinture jaune à marron/rouge utilisée pour les tapis orientaux et les tissus comme la soie, le coton ou la laine.
– Les fleurs séchées sont appréciées dans les bouquets de fleuristes.
– Bois dur, jaune pâle utilisé pour fabriquer des cannes ou divers petits mobiliers.
– Écologie
Il est utile dans la restauration et la consolidation des sols.
Les graines sont un met apprécié des oiseaux et particulièrement des perroquets.
– Ornementales
Les grenadiers ‘à fleurs’ développent une floraison abondante et spectaculaire.
Le cultivar Nana est apprécié pour les haies ; il est aussi conseillé en bonsaï.
– Noms
∙ Lors de son introduction en Espagne, cet arbre fut largement cultivé en Andalousie dans la province de Grenade et de sa capitale – anciennement Elvira. Lors de leur arrivée dans la ville d’Elvira, les Maures lui auraient attribué le nom de Garnat Al-Yahud – la grenade des juifs mais l’origine de ce nom ne fait pas l’unanimité et reste discutée.
∙ Au cœur des Caraïbes, on trouve l’état de Grenade composé d’une île principale – Grenade et des îles grenadines ; ne pensez pas y trouver une importante culture de grenadiers car ce nom lui a été attribué uniquement en souvenir de la ville espagnole du même nom.
∙ En France, en Haute-Garonne, la ville de Grenade fut une des nombreuses bastides fondées par Eustache de Beaumarchais – Sénéchal du Roi de France, qui les baptisa du nom de villes étrangères influentes où il mena des campagnes guerrières.
∙ Le nom de grenade (le fruit) par extension a été donné pour sa forme et ses nombreuses graines – nombreuses minutions – au projectile militaire.
Petit clin d’œil à l’excellente chanson de Clara Luciani ‘La Grenade’ : ♫ Sous mon sein, la grenade ♫
∙ Sa couleur rouge a donné le nom de grenat à la pierre semi-précieuse.
– Armoiries de Grenade en Espagne.
– Monnaie
Dans une ancienne colonie grecque, à Side en Turquie, ont été retrouvées des pièces de monnaie avec au recto le buste d’Athéna et au verso une grenade.
– Textes religieux et philosophiques
Le grenadier est cité dans les textes de l’Ancien Testament, dans le Coran et dans le Talmud. Dans le Coran, il est considéré comme un don d’Allah ; dans la Bible comme un don de Dieu ; dans le Cantique des cantiques il est écrit : « …la joue de la bien-aimée est comme une moitié de grenade… ».
∙ Généralement, la pomme est le symbole du fruit défendu d’Adam et d’Ève mais ce statut est controversé et revient parfois à la grenade ce qui paraît beaucoup plus réaliste car les pommiers n’existaient pas en Palestine en ce temps-là…
∙ La grenade fait partie des fruits conseillés par le prophète Muhammad dont les conseils sont compilés dans l’ouvrage ‘At tib an nabawy’ – ‘Médecine prophétique’ de Ibn al qayyim. Le prophète aurait dit : « Mange des grenades car elles débarrassent le corps du mal et de l’envie ».
∙ Les trois fruits bénis du Bouddhisme sont la grenade, la pêche et le citron. Il est raconté qu’une vieille femme pauvre offrit une grenade à Bouddha. Ce dernier l’offrit à Hariti, une mangeuse d’enfant qui, conquise, délaissa la chair humaine pour le fruit du grenadier.
∙ La grenade a une valeur symbolique dans la représentation maçonnique par ses grains liés les uns aux autres dans un même ensemble, la cohésion du groupe étant renforcée par la protection de l’épaisse peau du fruit.
– Symboles
∙ En Perse, il était considéré comme l’arbre du paradis ou l’arbre de vie.
∙ En Égypte, la grenade était le fruit des dieux.
∙ En Grèce, les amoureux s’échangent une grenade comme preuve de leur amour. Autrefois, la grenade était un symbole de fertilité et dédiée à la déesse de l’amour et des plaisirs – Aphrodite et à la déesse du mariage – Héra.
Proserpine est une déesse romaine, dans la mythologie grecque on la nomme Perséphone, la déesse des enfers. Fille de Déméter (déesse de l’agriculture) et de Zeus, elle est enlevée par Hadès, le dieu des enfers et de la mort. Déméter rentre dans une sombre colère et cesse de faire fructifier la terre. Zeus tente alors une conciliation avec son frère Hadès qui consent à rendre Perséphone à la condition qu’elle n’ait mangé aucune nourriture des Morts. Hélas, la déesse a goûté sept grains de grenade et est contrainte par Zeus à vivre six mois en enfer et six mois sur terre, respectant ainsi l’été et l’hiver.
∙ En Chine, c’est un symbole de fertilité.
∙ En Arménie, c’est un symbole national de fertilité, d’abondance et de mariage. La grenade est supposée contenir 365 graines, une pour chaque jour de l’année.
∙ En Turquie, une jeune mariée se doit de jeter à terre une grenade d’où sortira quelques graines indiquant le nombre d’enfants qu’elle aura.
∙ Avec le pigeon et le lion, la grenade est un des symboles de la déesse de Carthage – Tanit (Oum).
∙ Dans le langage des fleurs, la grenade représente un amour ardent.
– Festival et jeux olympiques
∙ À Téhéran en Iran, le festival annuel de la grenade propose des grenades, d’autres produits alimentaires et de l’artisanat.
∙ En 2015, l’Azerbaïdjan a accueilli les jeux européens et le logo des jeux représentait cinq éléments : l’art de la tapisserie – le feu – l’eau – l’oiseau mythologique perse, le Simurgh – la grenade symbolisant la fertilité et l’abondance.
– Conte et poème
∙ La grenade est parfois considérée comme le ‘Roi des fruits’ d’où ce conte oriental sous forme de devinette :
« Je ne suis ni roi, ni reine, je porte la couronne, qui suis-je ? »
Personne ne répond et le conteur s’exclame : « C’est la grenade ! »
∙ Dans un des poèmes de son ouvrage ‘Les orientales’, Victor Hugo fait l’éloge de la grenade :
« Soit lointaine, soit voisine,
Espagnole ou sarrazine
Il n’est pas une cité
Qui dispute sans folie
À Grenade la jolie
La pomme de la beauté
Et qui, gracieuse, étale
Plus de pompe orientale
Sous un ciel plus enchanté. »
– On retrouve la symbolique de la grenade sculptée sur des fresques égyptiennes très anciennes.
– Peinture
L’esthétique de ce fruit ne pouvait qu’inspirer les artistes.
Salvador Dali l’évoque dans son tableau intitulé : « Rêve causé par le vol d’une abeille autour d’une pomme-grenade une seconde avant l’éveil ».
Ou encore honoré par de magnifiques artistes chinois.
Mise à jour février 2024.