Les feuilles sont persistantes ; recouvertes d’une cire protectrice. Elles portent de nombreux stomates (petits orifices sur l’épiderme) des deux côtés qui peuvent s’ouvrir uniquement la nuit afin de limiter l’évapotranspiration.
Elles sont de couleur bleue ou/et verte, certaines variétés ou cultivars sont panachés.
Les feuilles sont initiées en sous-sol à partir du méristème (tissu spécialisé dans la croissance) terminal d’un pseudo-bulbe qui va former un bourgeon foliaire. Les feuilles se développent en spirale à partir du cœur de la plante jusqu’à former une rosette. La structure en rosette permet de mieux lutter contre les herbivores mais aussi contre le froid ou le chaud, elle permet aussi de faire ruisseler l’eau vers le pied et aussi de protéger les éventuels bourgeons adventifs sous les premières feuilles, futurs rejetons prêts à s’exprimer au moindre déclin de la plante-mère.
Chez les agaves, la rosette est unique contrairement à certains yuccas et aloès qui peuvent, selon l’espèce, donner naissance à des bourgeons axillaires permettant une ramification avec de nouvelles rosettes. La rosette des aloès est en général plus ouverte.
Chez les yuccas et les aloès, chaque feuille se développe indépendamment dès sa sortie à l’air libre. Chez les agaves, le bourgeon terminal (formant une pointe centrale, un mucron) continue sa croissance à l’air libre enserrant les feuilles en formation ; ces dernières bien protégées ne se désolidarisent des autres qu’après avoir atteint un certain développement, ce sont donc les feuilles de la périphérie qui se développent en premier.
C’est le point primordial pour différencier les agaves : bourgeon terminal ou pas ? Toutefois, le bourgeon terminal des agaves à feuilles très effilées est moins facile à distinguer, la rosette étant moins ouverte et les feuilles plus nombreuses.
Avant de se développer, les feuilles de l’agave sont si fortement enserrées les unes contre les autres qu’au revers des feuilles on peut voir la marque laissée par les feuilles précédentes.
Les feuilles des Agave sont linéaires ou lancéolées, parfois en gouttière ; elles peuvent être dressées ou pendantes, parfois tentaculaires. Elles peuvent mesurer jusqu’à 1,50 m à 2 m de long sur 15 à 20 cm de large.
Certains agaves produisent des feuilles particulièrement charnues.
D’autres ressemblent aux feuilles de yuccas, mais sont souvent nettement plus épineuses.
Les feuilles des Yucca sont plus ou moins larges, en moyenne elles peuvent mesurer jusqu’à 70 cm sur 6 cm. Elles sont généralement linéaires en forme d’épée, parfois en forme de gouttière (facilite le ruissellement) ou ondulées (rupicola) ou rarement avec une section carrée ( queretaroensis). Les yuccas sont plutôt des semi-succulentes aux feuilles parfois un peu épaisses mais généralement assez fibreuses, érigées ou semi-pendantes ; chez les sujets arborescents, la rosette de feuilles peut être dressée puis avec l’âge pendante.
Chez les Yucca arborescents, les feuilles d’une rosette qui a fleuri finiront par se dessécher, mais à leurs aisselles, après la floraison, des bourgeons axillaires prennent la relève et développent de nouvelles rosettes qui tôt ou tard recouvrent la rosette initiale accélérant sa perte faute de lumière suffisante, toutefois ses feuilles persistent généralement très longtemps sur la plante, il n’est pas nécessaire de les enlever puisqu’elles protègent la tige, mais par esthétisme certains préfèrent les ôter.
Outre les bourgeons axillaires, la plante développent des rejets et/ou des drageons qui pérennisent son existence.
Les feuilles d’Aloe mesurent de 15 cm jusqu’à 80/100 cm de long. Selon l’espèce, les feuilles d’aloès présentent des formes différentes : linéaires ou compactes, dressées ou étalées, plus ou moins charnues. Certains aloès sont mouchetés, tachetés.
La marge du limbe (tissu végétal) des yuccas est lisse ou légèrement dentelée (souvent invisible à l’œil nu) ou filamenteuse (filamentosa, baccata, filifera), comme d’ailleurs certains agaves.
Selon l’espèce, les agaves et les aloès peuvent avoir la marge du limbe lisse (ou presque), mais ce n’est pas courant.
Les feuilles des aloès et des agaves contiennent un suc, une sorte de gel (pulpe de la feuille) qui, chez les aloès, suinte lorsque l’on coupe la feuille, ce n’est pas le cas chez les agaves plus fibreuses d’ailleurs on peut assez facilement détacher une feuille de la rosette d’aloès alors qu’il est impossible de le faire sans outil pour les agaves.
Ce gel est fortement convoité par les animaux, c’est pourquoi aloès et agaves sont souvent équipés d’armes fatales : de belles épines, plus ou moins acérées, en dents de scie, très impressionnantes chez certaines espèces. Les épines des aloès peuvent paraître très acérées mais elles sont nettement moins coriaces que celles des agaves.
La feuille des agaves se termine pratiquement toujours par une pointe très agressive (hormis quelques rares espèces : attenuata, ellemeetiana…) alors que celle des yuccas et surtout celle des aloès est beaucoup moins acérée et parfois même inoffensive (ex : Yucca gigantea, le yucca sans épine, propose des feuilles molles sans pointe acérée).
L’Agave albopilosa fait exception en terminant sa pointe par un petit aiguillon peu offensif formé d’un toupet plumeux lui donnant un aspect vaporeux très recherché, mais cette espèce est encore assez rare. On retrouve cet aiguillon en toupet chez d’autres succulentes tel le Dasylirion glaucophyllum.
Si les épines et l’aiguillon terminal sont moins agressifs chez les yuccas et les aloès en revanche certains rares aloès produisent aussi des épines sur la surface du limbe, c’est le cas, par exemple, de l’Aloe martholii et de l’Aloe ferox qui malgré son nom est nettement moins épineux que martholii, on distingue surtout ces deux espèces par des panicules dressées chez ferox et à l’horizontal chez marlothii.
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Mise à jour le 29 décembre 2022.