Une plante est une communauté d’individus qui participent tous à l’édification d’une structure d’apparence unitaire. Mais alors qui est l’individu ?
Très tôt, Aristote puis Théophraste pressentent, chez les êtres vivants, la notion d’unité de plan qui se répète modifié ou pas ; ce concept fut repris en botanique par Linné mais c’est surtout Goethe (romancier, dramaturge allemand) qui imposera la notion ‘d’unité foliaire fondamentale’, revendiquant sa théorie par l’observation ; passionné de botanique, il considérait que cette science appréhendait la nature intime des choses. À la recherche de la ‘plante primitive’, son deuxième thème de prédilection fut la métamorphose de l’unité foliaire, notion déjà évoquée par Linné qui écrivait « la fleur correspond à l’apparition des entrailles de la plante, dont l’état végétatif n’est que la larve » ce qui est, aujourd’hui, un fait indéniable.
L’union foliaire fondamentale, l’individu, est une trinité : racine – tige – feuille. De cette unité se développe une autre unité plongeant ses racines dans la première et ainsi de suite, puis à maturité (métamorphose progressiste), cette unité peut se transformer en fleur.
Comprendre une plante, c’est identifier son unité fondamentale. Au cours de l’évolution, l’unité s’est différenciée selon les conditions et les circonstances qui lui étaient offertes ; des lignées de plantes sont nées reconnaissables par leurs architectures primordiales, Francis Hallé a mis en évidence ces différentes architectures.
Observer une plante, c’est constater que vie et mort sont intimement liées : les individus d’un arbre meurent en assurant soit sa structure soit en enrichissant le sol sur lequel ils échouent, offrant ainsi de la nourriture aux nouveaux individus émergeant : la boucle est bouclée, rien ne disparaît mais tout se transforme.