Avant l’arrivée des européens en 1788, cet Araucaria dominait les forêts de Norfolk. À l’heure actuelle, il en resterait 10% !
Classification
Cette espèce fait partie de la famille des Araucariaceae.
Section Eutacta.
Origines
Endémique de l’île de Norfolk – île à 1 500 km à l’est de l’Australie (entre l’archipel de la Nouvelle Calédonie et la Nouvelle Zélande), et de la petite île Phillip au sud de Norfolk.
Découverte
L’île de Norfolk et ses araucarias ont été découverts en 1774 par le Capitaine Cook qui a nommé cette île en honneur à la Duchesse de Norfolk.
Noms
Araucaria heterophylla (Salisb.) Franco
– Décrit en premier, en 1807, par Richard Anthony Salisbury et nommé Eutassa heterophylla – c’est son basionyme (premier nom attribué à une espèce végétale par celui qui l’a découverte).
∙ Le genre Eutassa a été créé par le botaniste britannique Richard Salisbury, farouche opposant à la classification de Linné, pour désigner l’Araucaria columnaris.
∙ L’épithète heterophylla est issue du grec signifiant ‘feuilles différentes’ en référence à ses feuilles qui présentent un aspect différent sur les arbres juvéniles et les adultes.
– Il a été reclassé dans le genre Araucaria en 1952 par le botaniste portugais Joäo do Amaral Franco.
Le nom de genre Araucaria a été créé en 1789 par le botaniste français Antoine Laurent de Jussieu en référence au nom de la 9éme région du Chili, l’Arauco ou Araucania dont le blason et le drapeau représentent des araucarias.
– Le botaniste écossais Robert Brown lui a donné l’épithète de excelsa issue du latin signifiant haut, avec grandeur mais ce nom n’a pas été retenu.
Habitat
Cette espèce apprécie le plein soleil dans des forêts subtropicales ou dans des plaines, sur toutes sortes de sols y compris très acides et salés. Elle apprécie l’eau mais avec un sol bien drainé.
Elle ne tolère pas vraiment le gel et à 4°C le feuillage commence à souffrir.
Particularités de cette espèce
À l’état juvénile, son aspect est très proche de l’espèce columnaris d’ailleurs elles sont souvent confondues, on peut toutefois les distinguer par leur port à l’âge adulte et par leurs écorces qui, pour columnaris, a tendance à se desquamer.
– Sa croissance est lente.
– Ce grand arbre résineux atteint de 50 à 60 m. Il a un tronc vertical atteignant un diamètre de 1,50 m jusqu’à 3 m, et un port pyramidal.
– L’écorce brune s’écaille.
La résine qui s’écoule a une odeur de térébenthine.
– De nombreux rejets sont prêts à se développer.
– Les branches symétriques se développent à l’horizontal en verticilles (organes insérés autour d’un axe).
– Les petites feuilles juvéniles sont en forme d’aiguilles cunéiformes (en forme de coin), vert clair; les adultes sont en petites écailles vert plus foncé et se chevauchent en spirales.
– Cet arbre est monoïque, fleurs mâles et femelles séparées sur la même plante.
Les strobiles (inflorescences compactes en écailles) mâles cylindriques sont regroupés au bout des rameaux.
– Les strobiles femelles sont globuleux mais plus larges que hauts, de 12 à 15 cm sur 10 à 12 cm.
– À maturité, le cône se désagrège afin de libérer les graines triangulaires, de 2,5 à 3 cm sur 1,2 cm, largement ailées.
Utilisations particulières
– Horticulture
C’est l’Araucaria le plus utilisé dans le monde comme plante d’intérieur et vendu aussi comme sapin de Noël.
– Ornementale dans les parcs.
– À Norfolk, on utilisait son bois de qualité entre autres pour la construction navale.
Anecdotes
– Drapeau de l’île de Norfolk.
– Introduite dans la région des Doukkala au Maroc, cette espèce en est devenue l’arbre emblématique. Certains pensent que Norfolk devrait être jumelée avec la ville d’El Jadida, tant elle lui a fourni de nouvelles essences tel le magnifique Lagunaria.
– Avant l’arrivée des européens en 1788, cet Araucaria dominait les forêts de Norfolk. À l’heure actuelle, il en reste 10% !
Les plus grands, les plus vieux n’existent plus. L’exploitation du bois est désormais très réglementée voire interdite.
– Sur l’île Phillip, les Araucaria ont été décimés par l’introduction d’animaux et en particulier les lapins, les chèvres et les porcs. Suite à l’élimination de ces animaux, la végétation naturelle commence à reprendre ses droits…
Mise à jour le 14 septembre 2022.