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Acer section Rubra

Cette section créée par Ferdinand Albin Pax en 1885 est considérée comme une section évoluée. Elle est proche de la section Hyptocarpia et certains souhaiteraient les regrouper.
3 espèces :  rubrum et saccharinum d’Amérique du Nord – pycnanthum du Japon.
L’espèce type est Acer Rubrum.

Caractéristiques du genre

Avant de découvrir cette section, nous vous invitons à consulter les informations générales du genre de ces plantes.

En savoir plus

Acer rubrum – Acer saccharinum – Acer pycnanthum

Les trois espèces de cette section sont assez proches ; Acer pycnanthum est d’ailleurs considéré par le botaniste japonais Tomitarō Makino (1862-1957) comme une variété de rubrum.
Il ne faut pas confondre l’espèce saccharinum avec saccharum, une espèce d’érable de la section Acer qui fournit principalement le sirop d’érable.

Origines

Rubrum et saccharinum : Est du Canada et des USA ; pycnanthum : Japon.

Introductions

Rubrum serait le premier érable américain introduit en Europe ; le botaniste et collectionneur britannique John Tradescant le Jeune l’aurait introduit vers 1650 de Virginie en Angleterre dans son jardin près de Londres. Des archives attesteraient de sa présence dans les pépinières de Tradescant le Jeune dés 1656 toutefois certains auteurs préfèrent parler d’une introduction européenne en 1835 ?
Saccharinum fut introduit en Europe en 1725 par l’officier de marine britannique Sir Charles Wager (1666-1743) ; il fut d’ailleurs appelé à une époque ‘l’arbre de Wager’, et connu parfois sous le nom latin de Acer tomentosum.
Pycnanthum serait arrivé en Europe en 1971 par l’intermédière des pépinières hollandaises van Gelderen, et particulièrement propagé en Angleterre par un spécialiste des érables, James Harris.

Noms

Lors de l’identification de rubrum, il y eut confusion sur le nom avec l’espèce saccharinum, confusion qui se répercuta sur des noms populaires similaires, érable de Virginie et érable de Wager.
– Acer rubrum L.
Nom donné par Linné en 1753.
Rubrum du latin désignant une couleur du rouge au brun-roux en référence à ses fleurs.
Plaine rouge et érable de plaine sont les noms canadiens en référence à son habitat privilégié le distinguant de l’érable à sucre, Acer saccharum (section Acer) qui croît en forêts.
Autrefois les Canadiens l’auraient nommé érable femelle en opposition à l’érable ‘dit’ mâle – Acer saccharum.
Au Japon, on peut le trouver sous le nom de beni-kaede, érable rouge.
– Acer saccharinum L.
Nom donné par Linné en 1753.
Saccharinum dérivé du nom de Saccharum du grec signifiant sucre. Saccharinum produit moins de sève que l’espèce saccharum, et le sirop se révèle moins sucré.
Au Canada, on le nomme plaine blanche ou érable blanc, en France érable argenté.
– Acer pycnanthum K.Koch
Nommé en 1864 par le botaniste allemand Karl Koch.
Pycnanthum signifie ‘en amas dense’ en référence à ses nombreuses fleurs.
Hananoki ou hanakaede sont ses noms japonais signifiant érable à fleur pour l’aspect flamboyant de ses nombreuses fleurs sur les branches nues.

Habitat

Rubrum et saccharinum se trouvent dans les plaines des vallées en-dessous de 900 m, sur des terrains possiblement inondés, ou aux bords de rivières, ils peuvent aussi s’adapter à des sols plus secs, ce qui n’est pas le cas pour pycnanthum qui a une prédilection pour le voisinage des marais de montagnes.
Ils apprécient une exposition mi-ombre ou ensoleillée sur des sols variés, mais un sol calcaire peut provoquer la chlorose des feuilles. Tolérant à la pollution. Tolérant à des gels de -35°C.

Caractéristiques particulières

Les caractéristiques de rubrum sont très variables.
– Croissance moyennement rapide pour rubrum, rapide pour saccharinum, plus lente pour pycnanthum.
La longévité est évaluée à 100 ou 200 ans, mais parfois plus, toutefois saccharinum n’atteindrait pas plus de 150 ans.
– Ces arbres peuvent atteindre 15 à 30 m, jusqu’à 35 m pour saccharinum, mais ils sont plus petits en culture, avec un tronc de 0,50 à 1,50 m, une couronne arrondie ; pycnanthum est le plus petit des trois.
– L’écorce est gris foncé et lisse, elle finit par se crevasser ; celle de saccharinum est gris argenté.

Acer rubrum 'October Glory'

– Système racinaire très développé, les racines fibreuses sont superficielles, et invasives.
– Les bourgeons sont recouverts d’écailles brun-rouge ; les rameaux glabres sont rouges pour rubrum, plutôt gris-brun pour les deux autres. Saccharinum développe des bourgeons plus gros, et ses rameaux sont parfois légèrement pendants, les branches particulièrement cassantes.
– Les feuilles caduques sont aussi larges que longues, de 5 à 10 cm voire plus, le bord du limbe est inégalement denté.
Celles de rubrum sont divisées en 3 lobes avec parfois 2 latéraux plus petits souvent peu marqués, parfois elles sont entières ; rouge luisant au débourrement puis devenant vertes au revers blanchâtre et pubescent, et enfin magnifiquement rouge vif à pourpre à l’automne avant de chuter, parfois elles finissent jaune-orangé. Les pétioles sont relativement courts et souvent rouge vif.
Celles de saccharinum sont plus grandes et présentent généralement 5 lobes profondément découpés, vertes au revers argenté, jaune orangé à l’automne, parfois rouge selon la température ou le sol ; le cultivar laciniatum propose des lobes effilés. Les pétioles sont plus longs que ceux de rubrum, et vert ou rosé.
Celles de pycnanthum n’ont que 3 lobes peu marqués leur donnant une forme triangulaire, parfois elles sont entières, à l’automne elles deviennent jaunes à rouge orangé, parfois rouges, avant de tomber. Les pétioles sont rougeâtres.

Acer rubrum 'October Glory'

– Floraison de la fin de l’hiver ou tout début du printemps, avant la feuillaison. La maturité sexuelle interviendrait vers 4 à 10 ans.
Inflorescences généralement axillaires, ou terminales, en corymbes pour rubrum et saccharinum, en ombelles pour pycnanthum. Elles sont composées de 4 à 10 petites fleurs unisexuées soit sur le même pied (monoïque), soit, plus généralement, sur deux pieds différents (dioïque), pycnanthum serait particulièrement dioïque ; en fait, les espèces monoïques des érables ont souvent des inflorescences unisexuées qui ne sont pas matures en même temps, c’est pourquoi ces plantes sont considérées comme dioïques.
Il a été observé sur certains spécimens un changement de sexe au cours de leur vie.
. Les fleurs mâles sur de courtes pousses développent 5 à 8 étamines jaunes entourées d’un périanthe plus ou moins rouge ; elles sont insérées au milieu ou à l’extérieur d’un disque nectarifère.
. Les femelles au bout d’un long pédicelle ont 5 sépales oblongs, rouges pour rubrum et rouges à rouge-orangé pour pycnanthum, jaune verdâtre pour saccharinum, plus longs que les 5 pétales très petits, voire même absent pour saccharinum ; chaque pédicelle serait muni d’une bractée à la base.
– Les fruits matures de la fin du printemps au début d’été sont en disamares rouges pour rubrum, rouge-brun pour pycnanthum, et brun clair pour saccharinum ; les samares sont à angle rapproché de 50° à 60°, celles de saccharinum seraient un peu plus ouvertes.
La germination est immédiate car toutes les graines de cette section n’ayant pas de temps de dormance ont une durée de vie très courte (hormis dans certaines régions froides où elles ne germent que l’année suivante).
– Rubrum s’hybride naturellement avec saccharinum : Acer x freemanii, l’érable de Freeman, nommé ainsi en hommage à Oliver M. Freeman, l’assistant botaniste de l’Arboretum National des États Unis, connu pour ses travaux d’hybridations d’espèces indigènes, qui les hybrida en culture.
– De très nombreux cultivars pour rubrum et saccharinum, et leur hybride. Le cultivar ‘October Glory’ de rubrum est remarquable en automne par ses feuilles rouge intense.

Utilisations  particulières

– Bois compact, blanc-jaunâtre, souvent ondé et jaspé pour les cultivars ; généralement assez tendre, particulièrement pour saccharinum qui, de ce fait, n’est pas très utilisé.
. Fabrication de chaises, de lits et divers meubles ainsi que des boiseries… Toutefois, il est difficile à travailler et on le réserve plutôt pour fabriquer des palettes ou de la pâte à papier.
. En Pennsylvanie, on utilisait l’écorce bouillie de rubrum pour obtenir une teinture bleue foncée.
L’écorce fournit aussi une bonne encre noire.
– Alimentaire
Avec l’espèce saccharum, ce sont des érables dont la sève fournit un sucre exploitable (voir la fiche de saccharum de la section Acer). Les Canadiens obtiennent ce sucre en recueillant la sève avant la feuillaison à partir d’entailles faites sur le tronc. Le sucre obtenu de la sève de rubrum est appelé ‘sucre de plaine’, il est plus fort en goût et moins sucré que celui de l’espèce saccharum, de plus comme saccharinum, le débit de sève est peu élevé, donc peu rentable.
– Médicinales
Une décoction d’écorce et de feuilles de rubrum et de pycnanthum est utilisée en bain oculaire.
– Écologie
Les écureuils raffolent des bourgeons.
Attention : les feuilles de rubrum sont très toxiques pour les chevaux.
– Ornementales
Ce sont des arbres à exploiter particulièrement en isolé.
Au Japon, on peut trouver pycnanthum en bonsaï.

Acer pycnanthum - Jardin botanique de Kyoto

Anecdotes

– Rubrum est l’arbre emblème de Rhode Island, l’état le plus petit et le plus densément peuplé des USA.
– Pycnanthum est l’arbre officiel de municipalités japonaises et de la préfecture de Aichi ; il est toutefois menacé d’extinction dans son habitat naturel qui, à l’origine, était déjà très restreint.

Acer rubrum 'October Glory' - Jardin de Meise Belgique

Mise à jour Octobre 2025.

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