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Acer section Ginnala

Acer tataricum

Érable de Tartarie – Tatar maple

 

La section Ginnala a été créée par le botaniste japonais Takenoshin Nakai en 1915.
Ginnala vient du nom vernaculaire chinois qui signifie thé d’érable – 茶条槭 en référence aux utilisations de la sous-espèce ginnala (autrefois considérée comme l’espèce type).
Cette section comporte une seule espèce Acer tataricum, elle-même composée de 2 variétés : slendzinskii et torminaloides, et de 4 sous-espèces :
. Tataricum : du Caucase à la Russie de l’Est.
∙ Ginnala : Japon, Corée, Mongolie, Est de la Russie ; son origine chinoise peut porter le nom de theiferum et parfois considérée comme une sous-espèce à part entière.
∙ Aidzuense : Sakhaline (île russe), sud de la Corée, et Japon ; parfois considérée comme une sous-espèce de ginnala, cette dernière en tant qu’espèce.
∙ Semenovii : Afghanistan, Sud de la Russie, Asie du Sud-Ouest ; espèce plus rare.
Caractéristiques générales :
∙ Arbustes ou arbres.
∙ Bourgeon protégé par 5 à 10 paires d’écailles.
∙ Feuilles caduques entières ou trilobées, dentelées.
∙ Inflorescences après les feuilles, en corymbe de fleurs à 5 pièces florales, aux 8 étamines insérées sur l’extérieur du disque nectarifère.
∙ Graines plates.

Caractéristiques du genre

Avant de découvrir cette espèce, nous vous invitons à consulter les informations générales du genre de ces plantes.

En savoir plus

Introduction

Philip Miller, le Prince des jardiniers, serait le premier à l’avoir cultivé en Europe vers 1759.

Noms

– Acer tataricum L.
Décrit et nommé par Linné en 1753.
Tataricum du latin Tartaria nom moyenâgeux donné à la région du centre de l’Asie à l’océan Pacifique en passant par les montagnes de l’Oural, en référence à son habitat d’origine.
– 鞑靼槭 – dá dá qì est son nom chinois signifiant érable tartare.
– черноклен – Shernoklen est son nom russe. On le trouve sous les noms d’érable tartare et d’érable noir pour la couleur parfois de l’écorce.
– Les sous-espèces présentes au Japon sont dénommées Kanokogi kaede (kanakogi) en référence à l’écorce qui en se desquamant devient marbrée comme le motif kanoko.
– Sous-espèces
. Ginnala
Tout d’abord nommé Acer ginnala et considéré comme une espèce à part entière par Carl Johann Maximowicz, elle fut reclassée en tant que  sous-espèce par Alfred Wesmael en 1890.
Érable du fleuve Amour ou en anglais Amur maple est son nom populaire qui rappelle sa présence le long du fleuve Amur, fleuve qui sépare la Russie et la Chine. Les Français romantiques ou ne pensant qu’à ça ? ! ont traduit Amur par amour !
. Le nom vernaculaire japonais de aidzuense – カラコギカエデ – 鹿子木楓 – est en référence à son écorce desquamée formant des motifs kanoko, d’où son nom populaire kanokogi, érable kaenoko.
. Semenovii, l’érable du Turkestan, nom en hommage au géographe, explorateur russe Petr Semenov-Tian-Shansky (1827-1914).

Habitat

En isolé ou en petits groupes, il croît dans des zones forestières, ou en lisières de forêts, ou sur des terrains perturbés, souvent le long des rivières (particulièrement aidzuense), de 100 à 2 200 m d’altitude dans son habitat, en pleine lumière, ou à mi-ombre (sauf ginnala), sur des sols riches, neutres, mais il est assez indifférent à la nature du sol, tolérant au calcaire, à l’ombre, à la sécheresse, au sel et à la pollution. Très tolérant au gel au-delà de -30°C, l’espèce type tataricum pousse même en Sibérie.

Jardin botanique de Nice

Caractéristiques particulières

Les sous-espèces ginnala et aidzuense sont très proches.
– Croissance plutôt rapide à l’état juvénile, puis plus lente. Longévité d’une centaine d’années jusqu’à 300 ans.
– Arbre ou grand arbuste de 4/6 m à 9 m, au tronc court souvent multiples, à la couronne aérée.
La sous-espèce tataricum se développe de 6 à 8 m,  ginnala ne dépasse pas les 4 à 6 m, aidzuense peut atteindre jusqu’à 10 m, quant à semenovii elle ne dépasse pas les 4 m avec un port arbustif.
– L’écorce brun-gris parfois presque noire, lisse se fissure avec l’âge. Présence de lenticelles (pores servant aux échanges gazeux).
Le nom vernaculaire (populaire) japonais de la sous-espèce ginnala évoque des tâches blanches sur l’écorce, comme des taches de faon, cette caractéristique s’applique aussi aux autres sous-espèces ainsi d’ailleurs qu’à d’autres érables, mais quelle en est la cause ? maladie ou pas, je n’ai pas encore résolu l’histoire, mais cela pourrait être dû à un chancre non pathogène.

Acer tataricum
Acer tataricum subsp. aidzuense

– Feuilles opposées, souvent entières et largement ovales pour tataricum, ou présentant 3 (5) lobes plus ou moins profonds selon la sous-espèce, la base est cordée, le limbe irrégulièrement ou doublement denté, le fin pétiole est souvent rosé ; vert mat devenant rouges à l’automne ou parfois jaunes, le revers est plus clair et pubescent aux nervures. Le feuillage juvénile est rosâtre.
Les feuilles des sous-espèces sont souvent trilobées contrairement à tataricum plutôt ovales, ainsi que ses variétés. Le lobe central de la sous-espèce aidzuense est long, les latéraux nettement plus petits, voire absents, rouge vif à l’automne  ; le lobe central de ginnala est long, les latéraux presque horizontaux, ils peuvent être parfois un peu panachés, rouges à l’automne ; theiferum peut présenter des feuilles ovales entières ou lobées ; les feuilles de semenovii sont ovales entières ou à 3 ou 5 lobes ovales, plus petites que les autres sous-espèces, jaunes à l’automne.
Pourquoi un même spécimen présente soit des feuilles entières, soit lobées, soit les deux ? Certains auteurs avancent que les feuilles lobées apparaissent plutôt chez les plantes juvéniles de ce genre, mais cela parait étonnant car dans le monde végétal, c’est plutôt l’entiereté qui est juvénile, ne serait-ce d’ailleurs que par les cotylédons.

Acer tataricum, version feuilles entières
Acer tataricum subsp. aidzuense, version feuilles lobées

– Maturité sexuelle vers l’âge de 6 à 8 ans.
Floraison vers la fin du printemps en mai/juin après le débourrement des feuilles. Inflorescences terminales, andromonoïques (fleurs mâles et bisexuées se développent sur la même plante), en corymbes érigées de fleurs aux sépales vert jaunâtre et aux pétales blancs. Fait rarissime chez les érables, les fleurs sont parfumées (légèrement), le nectar est abondant.

Fleurs d'Acer tataricum

– Fruits en disamares jusqu’à 2,5 cm, rouge vif devenant brunâtres, à angle plus ou moins aigu, les samares de aidzuense et ginnala sont presque parallèles, celles de theiferum peuvent être à angle droit, comme semenovii.

Acer tataricum

– Les graines sont très fertiles en début d’automne, et ce pendant environ 2 ans, ce qui peut le rendre envahissant.

Utilisations particulières

– Alimentaire
Même s’il n’est pas aussi productif que l’espèce saccharum, on peut toutefois utiliser sa sève comme boisson ou en sirop.
C’est une bonne plante mellifère – 100 kg de miel au goût acidulé par hectare, mais la commercialisation semble assez limitée car la durée de floraison est courte. En Russie, il est apprécié pour la nourriture apportée aux abeilles après la floraison des vergers et pour son miel qu’ils considèrent équivalent au miel d’acacia.
Les graines torréfiées sont comestibles.
Substitut de thé vert, le thé Ku-jin avec les bourgeons et les jeunes feuilles.
– Médicinales
En tisane, les jeunes feuilles des sous-espèces ginnala et theiferum ont un pouvoir antioxydant et anti-inflammatoire.
Les feuilles contiennent un tanin utilisé pour la fatigue occulaire en collyre ou en tisane de feuilles (ginnala et theiferum). Ce même tanin est aussi utilisé comme teinture.
Le thé Ku-jin présenterait un effet de chimioprévention du cancer colorectal.
En Corée, la sève est utilisée pour les maux d’estomac et la diarrhée.
En Russie, il fait partie de la médecine traditionnelle traitant différents maux. Les tribus Kalmouks (mongoles occidentaux) fabriquaient une boisson à base de graines, d’épices, de lait ou d’eau ; une décoction d’écorce était supposée restaurer la force, l’estomac, et guérir les problèmes digestifs.
– Ornementales
Idéal pour un petit jardin ou en arbre de rue. Apprécié en bonsaï.
– Parfois traité en haie comme brise-vents. Il est efficace contre l’érosion des sols.

Mise à jour le septembre 2025.

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