Le Peuple d'À Côté

  • Accueil
  • Trouver une plante
  • C’est quoi une plante ?
    • La Fleur
    • Inflorescences
    • Sexualité des Spermatophytes
  • Blog
  • Contact

Acer section Acer

 

La section Acer a été créée selon la classification de Piet de Jong en 1976.
Cette section comprend 3 groupes : Acer – Monspessulana – Saccharodendron.
10 espèces – 26 sous-espèces. Selon les auteurs, les espèces et les sous-espèces définies dans chaque section sont parfois différentes et il faut encore attendre pour avoir une classification reconnue de tous.
L’espèce type du genre Acer et de cette section est Acer pseudoplatanus.

∙ Arbustes ou arbres.
∙ Bourgeon protégé par 5 à 13 paires d’écailles.
∙ Feuilles caduques rarement persistantes (Acer obtusifolium), de 3 à 5 (7) lobes, au bord du limbe denté ou crénelé ou parfois lisse.
∙ Inflorescences en panicules ou en corymbes de fleurs à 5 pièces et à 8 (en général) étamines insérées sur un disque nectarifère à la base de l’ovaire.
∙ Fruits aux disamares à angle obtus ou légèrement plus large.
∙ Graines ovoïdes.

Caractéristiques du genre

Avant de découvrir cette espèce, nous vous invitons à consulter les informations générales du genre de ces plantes.

En savoir plus

Espèces présentées : pseudoplatanus – opalus – monspessulanum – obtusifolium – saccharum.

 

*

Acer pseudoplatanus

Érable sycomore – Faux platane – Érable blanc

Great Maple – Sycamore Maple

 

Origines

Régions montagneuses et collinéennes de l’Europe centrale et orientale dans des forêts de hêtres, de chênes, d’ormes, d’aulnes, de peupliers, de saules…
En France, il est fréquent dans les Alpes du Nord, rarement dans les Pyrénées et dans le Sud-Ouest et encore moins en région méditerranéenne.

Noms

– Acer pseudoplatanus L.
Décrit et nommé par Carl von Linné en 1753.
Pseudoplatanus nom en référence à la ressemblance des feuilles avec celles du platane (mais beaucoup moins que celles de l’Acer platanoides) hormis leur position opposée contrairement à celle du platane qui est alternée. On retrouve cette référence dans le nom populaire de faux-platane.

– Noms vernaculaires (populaires)
∙ Sycomore vient du grec désignant le Ficus sycomorus, un figuier d’Afrique centrale qui ne lui ressemble absolument pas ! ? On retrouve cette référence dans le nom anglophone ‘Sycamore Maple’ avec une différence orthographique ; à savoir qu’autrefois le nom ‘sycamore’ désignait certaines espèces d’arbres sauvages.
∙ Érable blanc pour la couleur de son bois.
∙ Son nom anglophone ‘Great maple’ nous rappelle que c’est le plus grand des érables européens et un des plus grands dans le monde.
∙ En Allemagne, les ailes des fruits ont été assimilées aux ailes des anges d’où le nom vernaculaire engelköpfchenbaum soit littéralement arbre à têtes d’ange.

Habitat

Dans divers ouvrages, on apprend que cet arbre est commun en Europe et pour d’autres qu’il est assez rare, en fait il est commun dans de nombreuses forêts mais en petites parcelles.
Il croît dans les montagnes (souvent sur l’ubac, versant nord) jusqu’à 1 500 à 1 800 m d’altitude, le long des cours d’eau. C’est une essence de mi-ombre qui souffre de trop de concurrence, il apprécie une ambiance relativement humide. Un sol riche, frais et plutôt calcaire lui convient.
Il supporte très bien le vent mais il est peu adapté à la pollution qui favorise les attaques de champignons, par contre il tolère assez bien le sel des routes déneigées.
Si sa tolérance au gel atteint de -20° à -30°C, il craint par contre les fortes chaleurs et la sécheresse.

Caractéristiques particulières

Groupe Acer.

Il est proche de l’Acer opalus de la même section et de l’Acer platanoides de la section Platanoidea. L’équivalent américain du pseudoplatanus européen est l’espèce macrophyllum.

– Sa croissance juvénile est rapide mais moins que l’érable plane. Sa longévité de 300 ans peut même atteindre jusqu’à 500 ans.

– Ce grand arbre peut s’élever jusqu’à 30 à 35 m, avec un tronc rectiligne pouvant être impressionnant (1 à 2 m de diamètre) et une cime en coupole.

– L’écorce lisse et grisâtre devient avec l’âge gris rougeâtre en s’écaillant par plaques.

Écorce juvénile Acer pseudoplatanus
Écorce âgée Acer pseudoplatanus

– Après une coupe ou un accident, les rejets de souche sont très importants.

– Le système racinaire est ramifié et étendu ; en cas de problème il développe rapidement des racines adventives (à partir d’une position atypique).

– Gros bourgeons ovoïdes et pointus protégés par 5 à 8 paires d’écailles lisses.

– Les feuilles caduques de 8 à 18 cm sont portées par un long pétiole généralement rougeâtre de 5 à 10 cm, la base des feuilles est en forme de cœur. L’aspect général de la feuille est beaucoup plus arrondi comparé à la feuille des espèces platanoïdes ou saccharum mais moins qu’opalus. Elles sont palmées en 5 lobes plutôt obtus ou parfois acuminés, séparés par des échancrures aiguës, 3 lobes principaux sur la partie supérieure et 2 secondaires latéraux plus petits, la marge du limbe est dentelée irrégulièrement. Elles sont de couleur vert sombre et glabre, au revers pubescent sur les nervures, à émergence elles peuvent être ‘rose crevette’, la coloration automnale est plutôt jaune. Une feuille coupée n’exsude pas de sève laiteuse.

– La maturité sexuelle est atteinte vers 20 à 25 ans. Les inflorescences terminales se développent d’avril à mai en longs racèmes de cymes unipares scorpioïdes pendantes avec ou juste après la feuillaison (en savoir plus sur les Inflorescences) pendantes avec ou juste après la feuillaison. Les fleurs andromonoïques dans une même inflorescence sont verdâtres et pubescentes.

Racème de cymes unipares scorpioïdes
Racème de cymes unipares scorpioïdes de l'érable sycomore

– Fruits en disamares aux ailes assez rapprochées, angle à 90°, de vertes à brun clair à maturité.

– Graines bombées au bon pouvoir germinatif.

– Acer pseudoplatanus et Acer platanoides sont souvent confondus malgré certaines caractéristiques bien différentes :
∙ pseudoplatanus vit en montagnes – platanoides est moins montagnard
∙ pseudoplatanus supporte mieux la sécheresse que platanoides
∙ pseudolplatanus a une écorce gris foncé se détachant par plaques, celle de platanoides se fissure en formant des crêtes
∙ pseudoplatanus a des lobes dentelés, séparés par des échancrures aiguës, pas de sève laiteuse alors que platanoides a des lobes acérés, séparés par des échancrures arrondies, avec une sève laiteuse
∙ pseudoplatanus a des fleurs en panicules tombantes avec ou après les feuilles, celles de platanoides sont en corymbes dressées avant les feuilles
∙ pseudoplatanus a des disamares en accent circonflexe, celles de platanoides sont assez écartées

– S’hybride naturellement avec heldreichii, l’érable des Balkans : Acer x pseudoheldreichii qui présente les bourgeons de pseudoplatanus et les feuilles de heldreichii.
– Cultivars à feuillage panaché ou à revers rouge, aux lobes des feuilles plus ou moins découpés. Le cultivar le plus répandu est ‘Atropurpureum’ avec ses feuilles vert foncé au revers pourpre.

Acer pseudoplatanus 'Atropurpureum'

– Ennemi : il est particulièrement attaqué par Rhytisma acerinum, un champignon parasite qui provoque la ‘tâche goudronneuse’ sur les feuilles mais sans réel danger pour l’arbre.

Utilisations particulières

– Ornementales
Arbre d’alignement le long des routes – dans les parcs en isolé – en haies. Il se révèle souvent invasif.
– Sylviculture
∙ Espèce post-pionnière : boisement – restauration de terrains montagneux – stabilisation de berges.
∙ Bois dur et homogène au fût bien cylindrique.
Ce bois précieux, blanc jaunâtre, nacré et veiné, souvent teinté d’une couleur tabac fut très utilisé au XVIIIe siècle pour les fonds de marqueterie, il fut aussi à la mode durant la période ‘Art-Déco’ (1910-1939).
Ébénisterie : coffrets – parqueterie – placages – tabatières avec les loupes du bois…
Lutherie : instruments à cordes (violon, guitare) et à vent (flûte, basson).
Tournerie : en Savoie, il reste peu d’artisans à tourner ‘L’argenterie des Bauges’. Autrefois très réputée, cette vaisselle en bois d’érable était appelé ‘argenterie’ par ironie pour cette vaisselle de pauvres.
Fabrication de sabots.
Bois de chauffage : bon combustible mais brûle vite.
– Alimentaire
Fort potentiel mellifère.

Anecdotes

– Une croyance populaire encourageait les habitants à orner les portes des maisons et des étables avec des branches d’érable susceptibles de défier les sorcières.
– Arbre particulier
Dans le jardin botanique d’Édimbourg sur la colline de Corstorphine un spécimen aurait été planté en 1600.
– Des recherches sont effectuées pour déceler si ses graines sont bien responsables de la maladie mortelle des chevaux, la myopathie atypique. Aux USA, l’Acer negundo est soupçonné du même effet.

 

***

Acer opalus

Acer à feuilles d’obier – Érable duret

Érable d’Italie – Italian Maple

 

La classification de cet érable fut très controversée du fait de ses sous-espèces (ou variétés) qui furent considérées parfois comme des espèces à part entière.

Origines

Régions du centre et de la moitié sud de l’Europe : Espagne – France – Italie – Suisse – Allemagne – Caucase.
En France : Pyrénées – Cévennes – Corse (rare) – Sud-Est mais aussi Jura – Alpes.

Noms

– Acer opalus Mill.
Décrit et nommé en 1768 par Philip Miller.
Opalus du latin opulus désignant autrefois la viorne obier – Viburnum opulus en référence à la ressemblance de leurs feuilles. L’appellation opala est une erreur orthographique.

– Érable duret fut le nom donné autrefois par les paysans en référence à son bois qui est très dur mais on retrouve souvent ce nom avec une majuscule – Duret qui pourrait laisser supposer une interaction avec Durette une région du Rhône où il pousse ?
– En Italie, c’est un arbre qui fut largement utilisé en alignement de routes d’où son nom d’érable d’Italie.

Habitat

Forêts humides des collines et montagnes méridionales de 400 à 1 900 m d’altitude, associé au hêtre et au chêne pubescent.
Il apprécie la pleine lumière sur tous sols mais plutôt calcaires. Il résiste à la chaleur et à une certaine sécheresse. Sa tolérance au gel atteint jusqu’à -23/-25°C.

Caractéristiques particulières

Groupe Monspessulana.

C’est le proche parent méridional du sycomore, Acer pseudoplatanus avec lequel parfois on le confond mais on le diffère principalement par son habitat, par ses feuilles aux lobes moins échancrés et moins dentés, par une floraison plus précoce et surtout par des inflorescences en corymbes.

– Sa longévité serait assez élevée de 200 à 300 ans, certains parlent de 500 ans.

– Ce petit arbre de 8 m en général ne dépasse pas les 13 m pour les sous-espèces mais bien souvent il ressemble plus à un buisson ramifié. Sa couronne est arrondie.

– L’écorce grise nuancée de rose, d’abord lisse se desquame en larges plaques avec l’âge.

– Les rameaux sont glabres, brun rouge, les bourgeons coniques, étroits et bruns.

– Les feuilles caduques de 5 à 12 cm (voire plus pour les sous-espèces) sont plus petites que l’espèce type pseudoplatanus et ressemblent à celle de l’obier – Viburnum opalus. La base est en forme de cœur. Elles sont portées par un pétiole de taille moyenne, constituées de 3 lobes principaux sur la partie supérieure du limbe et de 2 latéraux nettement plus bas (parfois insignifiants), les échancrures sont peu profondes, le bord du limbe est arrondi, émoussé, lâchement denté. Lisses, de couleur vert foncé brillant elles virent du jaune au rouge bronze à l’automne, le revers est glauque, pubescent avec des nervures saillantes. Une feuille coupée n’exsude pas de sève laiteuse.

Acer opalus
Viburnum opalus

– La floraison abondante est précoce de mars à avril, c’est pourquoi en Allemagne on le trouve parfois sous le nom d’Érable du printemps. Les inflorescences se développent un peu avant ou parfois avec les feuilles juvéniles, en corymbes subsessiles (presque directement sur un axe) et pendantes de petites fleurs polygames, vertes à jaune vif.

– Les fruits sont matures au début de l’automne. Ce sont des disamares rosâtres devenant brunes, assez rapprochées parfois parallèles mais à la base non rétrécie, l’angle entre les ailes est égal ou inférieur à 90°.

– Les graines sont renflées, elles se révèlent souvent parthénocarpiques.

– Sous-espèces principales :
∙ La sous-espèce opalus développe de grandes feuilles et des lobes peu profonds, au limbe peu denté.
∙ La sous-espèce obtusatum – érable de Bosnie est grand jusqu’à 13 m, les lobes des feuilles sont plus courts.
∙ La sous-espèce granatense considérée comme une espèce à part entière en 1838 par Pierre Boissier est désormais réhabilitée en tant qu’espèce.
Endémique du sud de la péninsule ibérique et de Majorque où elle est en voie de disparition et surtout à cause des herbivores. Feuilles assez petites, aux lobes plus profonds.

– S’hybride naturellement avec l’espèce monspessulanum : Acer x coriaceum (synonyme martini).

Utilisations particulières

– Le bois jaune roussâtre est de bonne qualité. Il est plus dur et plus lourd que celui de l’espèce pseudoplatanus. Il est apprécié en tournerie, en sculpture et en marqueterie.
C’est un bon combustible très calorifique.
– Ornementales pour la belle coloration printanière des samares.
– Mellifère.

 

***

Acer monspessulanum

Érable de Montpellier – Agast – Azerou

 

Origines

Régions méditerranéennes.
Toutefois on peut le cultiver plus haut jusqu’en Moselle.

Noms

– Acer monspessulanum L.
Décrit et nommé par Carl von Linné en 1753.
Le nom monspessulanum est un hommage de Linné aux brillants botanistes de Montpellier pour leur aide dans la constitution de son herbier. Le jardin botanique de Montpellier est le plus ancien de France, il n’a jamais été déplacé et est toujours resté universitaire.

– Agast est le nom occitan, quant à azerou mes recherches sont restées vaines.
– À l’étranger, on peut le trouver sous le nom de ‘érable français’ ?! peut-être à cause de son épithète évoquant une ville française.

Habitat

Garrigue – rocaille – bois clair.
Il pousse du niveau de la mer jusqu’à 800 m d’altitude dans les régions méditerranéennes, de 1 400 à 1 800 m en Algérie.
On le trouve souvent en isolé associé avec le chêne vert et le chêne pubescent, au plein soleil car il n’apprécie pas trop l’ombre, sur des sols neutres à calcaires mais il s’installe souvent sur des roches calcaires pauvres. Il supporte bien la sécheresse et le froid jusqu’à -20°C.

Caractéristiques particulières

Groupe Monspessulana.

– Croissance lente. Longévité de 120 jusqu’à 150 ans.

– Cet arbuste parfois buissonnant ou ce petit arbre de 5 à 12 m développe un tronc court souvent tortueux, son port diffus est assez ramifié.

– L’écorce lisse, gris foncé se fissure avec l’âge, elle est parfois liégeuse. L’écorce des rameaux portent des lenticelles (pores servant aux échanges gazeux).

– Les feuilles caduques sont petites de 3 à 6 cm, c’est une adaptation à la sécheresse. Elles sont portées par un long pétiole et constituées de 3 lobes obtus, entiers et égaux (absence de lobes secondaires) formant un triangle ; la sous-espèce oksalianum (rare) est à 5 lobes. Le limbe au bord lisse est vert assez clair au printemps contrastant avec le feuillage des plantes de garrigue puis vert foncé brillant virant au jaune d’or ou parfois au rouge, le revers est glauque. La feuille coupée n’exsude pas de sève laiteuse.

– Les fleurs polygames sont printanières en avril/mai, avant ou pendant l’émergence des feuilles. Les inflorescences sont en corymbes pendantes, jaunes.

– Les disamares rosâtres deviennent brun-orangé à maturité. Elles sont très rapprochées presque parallèles ou chevauchantes, angle avoisinant 0°.
4 variétés présentent des samares un peu différentes au niveau de la couleur ou de l’angle.

– 8 sous-espèces et plusieurs variétés
Sous-espèces : assyriacum – cinerascens – ibericum – microphyllum – monspessulanum – oksalianum – persicum – turcomanicum.

Utilisations particulières

– Il colonise les friches.
– Son bois offre les mêmes qualités que les autres érables mais la faible taille de son fût le limite à la menuiserie et à la tournerie. C’est un bon combustible.
– Ornementales : en isolé ou en haie. Bonsaï.
– Mellifère.

 

***

Acer obtusifolium

Érable de Syrie – Syrian Maple

 

Origines

Est des régions méditerranéennes : Chypre – Syrie – Turquie.
Il est bien installé en Israël où il est protégé et au Liban. Autrefois il était présent en Crète mais ce n’est plus le cas !

Noms

Acer obtusifolium Sm.
Tout d’abord décrit et nommé Acer orientale en 1767 par Linné puis renommé obtusifolium par John Sibthorp et James Edward Smith en 1809, nom officialisé par Smith en 1824.
Obtusifolium du latin signifiant ‘feuilles obtuses’ en référence à leur forme.

– قيقب سوري est son nom en langue arabe. אדר סורי est son nom en hébreu.

Habitat

Montagnes côtières près des rivières où il ne forme pas de peuplements purs mais cohabite avec des chênes et des pins.
Il s’adapte à tous types de sols frais mais bien drainés, avec une préférence pour les sols limoneux en plein soleil. Sa tolérance au gel atteint jusqu’à -18°C.

Caractéristiques particulières

Groupe Monspessulana.

C’est le seul érable à feuillage persistant qui se développe sans soucis dans des régions moins clémentes (sans être trop froides), son feuillage peut alors devenir caduc, il peut le devenir aussi durant l’été dans des régions excessivement chaudes.

– Arbuste de 5 à 6 m souvent d’aspect buissonnant, dans un habitat propice il peut être plus élevé jusqu’à 10 m.

Jardin botanique de Nice

– L’écorce lisse, vert-jaunâtre devient gris clair et craquelée avec l’âge.

– Feuilles persistantes, au pétiole jaune, presque entières aux 3 lobes peu marqués, au bord ondulé, gris-vert. On peut souvent noter la présence de galles rouges sous les feuilles.

– Fleurs polygames aux inflorescences se développant surtout au début du printemps en corymbes pendantes de fleurs jaune-verdâtre. La floraison n’est pas très abondante.

– Fruits en disamares à angle de 60°à 90°, rose foncé à rouge vif devenant brun foncé.

– La graine est globuleuse.

Utilisations particulières

– Bois
Autrefois son bois était utilisé pour la construction.
En Syrie, on fabrique des instruments de musique de grandes qualités et particulièrement des violons.

– Alimentaire
En Syrie, ses fruits sont mêlés au fourrage.

– Ornementales
C’est un arbuste assez rare en culture.

 

***

Acer saccharum

Érable du Canada – Érable franc

Érable à sucre – Sugar maple

 

Origines

Nord-Est des USA et Sud-Est du Canada, et particulièrement la chaîne des Appalaches.

Introductions

On présume que cette espèce est arrivée en France au XVIe siècle et particulièrement dans les jardins du Roi à Fontainebleau grâce à l’explorateur Jacques Cartier ou peut-être au militaire français, vice-roi du Canada Jean-François de La Rocque de Roberval mais aucune certitude pour cette introduction, c’est pourquoi on considère officielle celle de 1735 en Europe par John Bartram.

Noms

– Acer saccharum Marsh.
Décrit et nommé par Humphry Marshall en 1785.
Saccharum du grec signifiant sucre.
Il ne faut pas le confondre avec l’érable argenté ou érable de Virginie – Acer saccharinum dont la sève est beaucoup moins sucrée.

– Si l’on comprend sans soucis les noms vernaculaires français, l’appellation ‘érable franc’ n’est pas évidente. Seule certitude c’est un nom québécois qui pourrait peut être faire référence à l’utilisation de son bois en planchers, en effet en québécois le ‘bois franc’ est un bois à grain dur et serré tel celui des chênes et des érables, d’autre part les Bois-Francs sont une région du Québec peuplée de forêts dont l’activité principale était la transformation du bois. En français, un bois-franc est un parquet, un plancher de bois autrefois composé de planches faites chacune d’une seule pièce de bois dur.

Habitat

C’est un arbre de forêts jusqu’à 1 000 m d’altitude dans des régions froides aux périodes de gel importantes d’ailleurs la germination des graines n’est possible qu’avec des températures très basses.
Si une situation ensoleillée ou à mi-ombre lui conviennent c’est un des rares érables qui se contente d’ombre (en dehors de certains érables ‘dits’ japonais). Sa tolérance au gel atteint jusqu’à -20°C minimum. La qualité du sol est indifférente, il doit être riche et frais mais surtout bien drainé. Il supporte mal la sécheresse, la pollution, le compactage du sol et le sel de voirie. Sa résistance au vent est élevé, c’est d’ailleurs unes des espèces les plus résistantes au déracinement.
Il croît souvent en compagnie de l’érable rouge – Acer rubrum ainsi que des pins blancs et des pruches (Tsuga) toutefois le développement permanent de cette plante sur un lieu permet de former des érablières qui protègent ainsi les jeunes pousses et éliminent la concurrence, c‘est ainsi qu’il devient une espèce dominante. Il cohabite aussi avec le hêtre qui peut devenir envahissant et nuisible à son installation.
Au Canada, le réchauffement climatique ne présume rien de bon pour cette espèce qui ne peut pas s’adapter au sol des régions plus au nord.

Caractéristiques particulières

Groupe Saccharodendron.

Cette espèce est proche de Acer nigrum, l’érable noir parfois considéré comme une sous-espèce de saccharum (tout comme Acer grandidentatum).
Hormis la taille, il peut être confondu avec l’érable plane – Acer platanoides et surtout par l’aspect des feuilles.

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/38/NAS-042d_Acer_saccharum.png/800px-NAS-042d_Acer_saccharum.png

C’est le plus grand des érables dans le monde.

– Sa croissance est assez lente. Sa longévité atteint jusqu’à 250/300 ans.

– C’est un arbre de 35 m jusqu’à 45 m (rare), en Europe il dépasse rarement les 25 m. Le tronc rectiligne peut atteindre 90 cm. Il a un port étalé et arrondi.

– L’écorce lisse, du gris au brun forme des crêtes s’exfoliant par plaques avec l’âge.

– Le système racinaire est très ramifié et profond.

– Les bourgeons sont pointus et bruns, les rameaux brun pourpre.

– Si accident, il rejette facilement de la souche et des racines.

– Les feuilles caduques sont palmées, de 8 à 20 cm, la base est nettement cordée. Elles sont formées de 3 lobes principaux et de 2 plus petits latéraux, assez longuement acuminés, aux échancrures peu profondes et plutôt arrondies, à la marge ondulée dont chaque lobe porte de 1 à 3 dents latérales prépondérantes, vert foncé, plus pâle sur le revers, virant à l’orange vif et au rouge foncé, parfois les nervures du revers des feuilles sont légèrement pubescentes. Le pétiole contient une sève claire contrairement à l’érable plane, Acer platanoides qui a une sève blanche.

– Maturité sexuelle vers 20 à 30 ans.
Printanières, les inflorescences polygames se développent avant les feuilles, en corymbes sessiles et pendantes de 5 à 10 fleurs apétales, longuement pédicellées, jaune-vert.
Pollinisation par les abeilles mais aussi par le vent.

– Les fruits sont en disamares disposées en angle écarté de 60° formant un U.

– Les graines sont globuleuses. Elles sont abondantes tous les 3 à 7 ans et viables de nombreuses années.

– Sous-espèces : ozarkense – saccharum – saccharum var. rugelii – saccharum var. schneckii .

– Nombreux cultivars.

– Peu d’ennemis ou de maladies mortelles.

Utilisations particulières

Les Amérindiens utilisaient son bois pour fabriquer divers objets y compris pour les rituels, l’écorce pour avoir une teinture bleue et pour soigner la toux, la sève pour faire du sirop sucré, le feuillage était donné au bétail.
Ce sont les indiens qui ont initié les colons à la récolte de la sève et à utiliser les cendres comme engrais potassique.

– Alimentaire
∙ À l’heure actuelle, l’utilisation principale est alimentaire : le sirop d’érable est une industrie importante aux USA et au Canada, tellement importante qu’elle représente l’identité canadienne d’où est née l’expression : ‘aussi canadien que le sirop d’érable’ alors que cet arbre ne se développe que dans une petite partie du pays.
Acériculture : la sève est récoltée en fin d’hiver/début du printemps pour confectionner le fameux sirop d’érable. L’Acer saccharum (75%) et l’Acer nigrum sont les principales sources de cette sève.
En fait, ce n’est pas vraiment la sève qui est récoltée mais ‘l’eau d’érable’. En effet, l’été, l’érable, grâce à la photosynthèse, produit des sucres qui au début de l’automne sont transformés en amidon stocké dans les racines pendant l’hiver (un véritable antigel des racines). À la fin de l’hiver et au début du printemps, la fonte des neiges fournit l’eau pompée par les racines ce qui va retransformer cet amidon en sucres;  le contraste entre gel la nuit et dégel le jour provoque chez l’arbre une aspiration de ‘l’eau d’érable’ présente dans les racines. Une fois le métabolisme de l’arbre relancé, la sève brute remonte des racines et annonce la fin de la récolte.
L’eau d’érable est récoltée en forant des trous dans le tronc : bouillie et évaporée, il faut 40 litres d’eau d’érable pour fournir 1 litre de sirop.
Les Amérindiens appellent la période de récolte ‘la saison des sucres’. À l’heure actuelle, les colons aiment à se retrouver près des ‘cabanes à sucre’ et y festoient pour célébrer la fin de l’hiver comme le faisaient autrefois les autochtones.
∙ Certains Amérindiens fumaient leurs viandes avec du bois d’érable, ils consommaient aussi l’écorce interne fraîche, séchée ou en poudre.
∙ Autrefois, on fabriquait de la bière et du vinaigre avec la sève fermentée.

– Bois à l’aubier (bois jeune en périphérie parcouru par la sève brute) ivoire et au cœur brun rougeâtre, dur, résistant à l’usure. Le bois de cœur peut être ‘piqué’ : les fibres dentelées offrent un aspect moucheté très recherché pour des produits hauts de gamme.
∙ Autrefois au Québec et aux USA les rails de chemin de fer pouvaient être en bois d’érable à sucre désormais il est utilisé surtout pour fabriquer des planchers, des meubles et différents objets : quilles de piste de bowling – queues de billard – manches de guitares électriques – battes de baseball…
∙ Bois de chauffage.
∙ Engrais potassique avec les cendres : au XIXe siècle les érables fournissaient quatre cinquième de la production de potasse en Amérique.

– Médicinales : sa sève et son écorce soignent les douleurs oculaires et la cécité.

– Écologie
Sa grande hauteur offre de nombreux refuges à la faune.

– Ornementales : il est particulièrement remarquable à l’automne en isolé dans un parc.
Il n’apprécie pas les tailles sévères ni la transplantation.

Anecdotes

Symboles
∙ Dés les années 1700, il fut le symbole du Canada, toutefois il n’a été officialisé qu’en 1996.
C’est aussi l’arbre officiel de certains états du Nord-Est des USA : New York City – Vermont – Virginie occidentale – Wisconsin.
∙ La feuille d’érable et le castor sont les symboles de l’individualité des canadiens-français.
∙ Drapeau national du Canada depuis 1965.
Lors des croisades, chaque pays arborait comme symbole une croix de couleur différente. La France choisit une croix rouge et l’Angleterre une croix blanche, il n’est donc pas étonnant que l’on retrouve ces couleurs sur le drapeau canadien.
Quant au choix de la feuille d’érable, certains pensent que seul un pays ‘neuf’ pouvait la prendre comme emblème floral sachant que cet arbre dans l’ancien monde est dédié à Phobos, dieu de l’épouvante lié aux guerres.
La feuille représentée sur le drapeau est stylisée et n’a pas pour vocation de ressembler exactement à celle de l’érable à sucre.
Ce choix de symbole peut aussi étonner pour un arbre qui n’est surtout présent que dans une partie de la province de Québec, la chaîne de montagnes les Appalaches. On peut toutefois comprendre ce choix par l’utilisation des différentes propriétés de l’érable qui ont un impact économique important.
La feuille figure aussi sur les armoiries de l’Ontario et du Québec depuis 1868, elle apparaît sur les armoiries canadiennes en 1921.

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/d/d9/Flag_of_Canada_%28Pantone%29.svg/800pxFlag_of_Canada_%28Pantone%29.svg.png

Mise à jour le 20 décembre 2023.

Retour aux généralités Acer ou Retour à l’Accueil

Copyright 2024 | Le peuple d'à côté | Développé par YES!Design
  • Accueil
  • Trouver une plante
  • C’est quoi une plante ?
    • La Fleur
    • Inflorescences
    • Sexualité des Spermatophytes
  • Blog
  • Contact

Le Peuple d'À Côté