Ce genre fait partie des plantes à fleurs, les angiospermes, de la famille des Fabaceae ou Leguminosae et de la sous-famille des Papilionoideae (Faboideae) et particulièrement de la tribu des Millettieae. C’est la famille des ‘pois’ caractérisée par des fruits en gousses.
On compte une dizaine d’espèces mais il existe aussi de nombreuses variétés et cultivars.
Les deux espèces les plus cultivées sont la glycine de Chine – Wisteria sinensis et la glycine du Japon – Wisteria floribunda.
Asie orientale pour la majorité mais aussi en Amérique du Nord.
Des fossiles retrouvés en Chine, au Japon et en ex URSS ont été datés de l’époque du Miocène (-23 à -5,3 millions d’années).
– La glycine aurait fait une entrée timide en Europe à Versailles grâce à André Le Nôtre, jardinier et architecte du Roi, qui en aurait obtenu vers 1687 des Pères jésuites, missionnaires en Chine.
– Le naturaliste britannique Mark Catesby rapporta de Caroline (USA) en Angleterre l’espèce frutescens vers 1724.
– Vers 1816/18, le Capitaine Robert Welbank rapporta de chine en Angleterre l’espèce sinensis.
– L’espèce japonaise floribunda a été introduite en Europe, au Pays-Bas, par Philip Franz von Siebold un peu plus tard en 1856.
– Les botanistes ont reclassé ‘nos glycines’ dans le genre Wisteria et seul le soja de son nom latin Glycine max devrait pouvoir s’appeler glycine ! En effet, le botaniste allemand Carl Ludwig von Willdenow a créé le genre Glycine où seront classées les espèces sinensis et floribunda, espèces qui seront déplacées par la suite dans le genre Wisteria.
– Wisteria Nutt.
Wisteria est le nom donné par le botaniste britannique Thomas Nuttall en honneur au médecin américain Caspar Wistar.
Le botaniste suisse Augustin Pyrame de Candolle avait nommé ce genre Wistaria.
– Glycine est issu du grec ‘glukus’ signifiant ‘sucré, doux’ en référence à la substance que contient la racine de la plante.
Autrefois appelée ‘réglisse à racine noueuse’ en référence à sa douceur de goût.
– Le nom populaire anglophone est le même qu’en latin : wisteria.
– Il existe une plante aquatique qui porte le nom populaire de glycine d’eau mais rien à voir avec nos Wisteria, il s’agit en fait de Hygrophila difformis de la famille des Acanthaceae.
– Fuji – フジ属 est le nom japonais évoquant une femme drapée dans son kimono.
– Zi Teng – 紫藤 est le nom chinois signifiant ‘liane bleue’.
La glycine préfère le soleil mais peut s’accommoder d’une mi-ombre, sur un sol non compact, non calcaire et léger. Elle fleurit plus abondamment sur un sol pauvre, l’idéal étant un sol modérément fertile.
Sa tolérance au gel peut atteindre jusqu’à – 15°C à – 20°C dans une situation abritée des vents froids du nord. La plus rustique est la glycine japonaise.
Cette plante est toxique surtout par son suc (liquide organique emmagasiné dans les tissus), ses gousses et ses graines.
– Les glycines ont une longue longévité de plus de 100 ans jusqu’à 1 000 ans.
– C’est une vivace grimpante, ligneuse, à tiges volubiles très invasives.
Dans des conditions favorables, cette liane peut atteindre 150 m soit largement plus que l’arbre répertorié le plus haut du monde soit l’Eucalyptus regnans avec 132 m !
D’après Francis Hallé, l’architecture de la glycine chinoise obéit au modèle d’Oldeman, c’est à dire que sa croissance en hauteur ne se fait pas par ramifications mais par réitérations de son axe élémentaire ; la réitération est un mécanisme de l’unité architecturale d’une plante à partir de laquelle se met en place des unités équivalentes.
– Son système racinaire est étendu et profond.
Comme toutes les légumineuses, on trouve la présence de nodules sur les racines où l’azote gazeux est emmagasiné grâce à des bactéries – c’est la symbiose.
– La souche peut atteindre des proportions étonnantes pour une liane !
– Les rameaux ligneux, pouvant atteindre 20 à 30 m de long, s’enroulent sur eux mêmes dans le sens contraire des aiguilles d’une montre pour les espèces chinoises et inversement pour les japonaises. À l’heure actuelle on ne connaît pas la raison de cet enroulement différent.
– Les feuilles sont caduques, alternées, courtement pétiolées (axe reliant la feuille à la tige), composées, imparipennées (nombre de folioles impaires), de 7 à 19 folioles (divisions d’une feuille composée), ovales à lancéolées, acuminées (la pointe s’amenuise fortement), au bord légèrement ondulé, vert clair devenant jaune doré à l’automne, au revers pubescent (poilu).
– Les fleurs hermaphrodites (bisexuées) sont printanières mais certaines espèces (particulièrement l’espèce chinoise) produisent une seconde floraison parcimonieuse vers la fin de l’été. Les espèces chinoises et japonaises offrent une floraison plus abondante que les américaines. Elles s’épanouissent avant et avec le feuillage, en grappes pendantes de 20 cm à 1 m, en racèmes terminaux (grappes de fleurs qui s’échelonnent par alternance le long d’un axe).
Chaque fleur est protégée par une bractée (organe intermédiaire entre la feuille et le pétale) papyracée, caduque qui donne un aspect argenté à l’inflorescence (grappes de fleurs).
Généralement, la glycine chinoise développe toutes les fleurs du racème presque en même temps alors que la glycine japonaise respecte le principe d’un racème, développement de la base à l’extrémité.
∙ Le petit calice campanulé aux sépales (pièces du calice) soudés comprend 2 lèvres (bilabié) dont la supérieure est échancrée et l’inférieure divisée en 3 parties inégales.
∙ La corolle est papilionacée (aspect de papillon de forme irrégulière), avec 5 pétales inégaux : un étendard au dos relevé en bosse, 2 latéraux, les ailes qui sont libres et protègent la carène constituée de 2 petits pétales soudés à leur base ou collés.
∙ 10 étamines diadelphes (réunis en 2 faisceaux) cachées dans la carène.
∙ 1 seul style (tige de l’organe femelle reliant l’ovaire au stigmate).
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Nectarifères et mellifères, elles sont plus ou moins parfumées selon l’espèce (la chinoise est souvent très parfumée) et présentent toutes les nuances du violet au blanc ou rose. Autofertiles, la pollinisation est assurée par les insectes – entomophile.
– Les fruits sont en longues gousses de 10 à 15 cm, à 2 valves, duveteuses, contenant de 3 à 7 graines brunes, plates et arrondies, toxiques.
– De nombreux cultivars.
Les espèces sinensis et floribunda s’hybrident : Wisteria x formosa.
– Multiplication par greffe de préférence pour obtention d’une floraison rapide mais aussi par bouture et marcotte, et bien sur par graines.
– Ennemis : araignées rouges – cochenilles – pucerons – pourridié – oïdium – virus de la mosaïque du tabac.
– Bois : autrefois l’écorce servait à fabriquer des cordages.
– Parfumerie.
– Alimentaire
Les fleurs une fois cuites peuvent être consommées; les graines cuites ont un goût de châtaigne.
En Chine autrefois, on aurait utilisé les graines pour conserver le vin et le rendre meilleur.
– Ornementales : palissée (allée – tonnelle – pergola) – en isolée – en bonsaï. L’espèce chinoise est plus adaptée à recouvrir un mur et l’espèce japonaise pour une pergola.
– En avril, on peut découvrir un magnifique tunnel long de 80 m couvert de différentes variétés de glycines dans les jardins ‘Kawachi Fuji Garden‘ à Kitakyushu, à 4 heures de Tokyo au Japon.
– Au Parc Ashikaga, préfecture de Tochigi au Japon, une glycine – Wisteria sinensis, aurait été plantée en 1870. Dans ce même parc, on peut admirer trois glycines qui exposent 1000 mètres carrés de fleurs vers la fin du mois d’avril jusqu’à la mi-mai; c’est l’époque ‘fuji’ – Fuji Matsuri célèbre la fin du printemps.
– La plus grande glycine recouvre 4 000 m2, c’est une glycine chinoise qui se trouve en Californie à Sierra Madre et aurait été plantée en 1894.
– La glycine la plus âgée, 1 200 ans, se trouve au Japon à Kasukabe, ville de la préfecture de Saitama, non loin de Tokyo. Depuis 1928, elle est considérée comme ‘trésor naturel’ par le ministère japonais de l’éducation. Il s’agirait de la glycine japonaise – Wisteria floribunda.
– Au Japon, un des dix principaux blasons familiaux représente des fleurs et des feuilles de glycine.
– Dans le jeu de cartes d’origine japonaise – le hanafuda, la carte du mois d’avril est représentée par une glycine.
– Les peintres ont mis à l’honneur la glycine tel Claude Monet avec son fameux tableau ‘Étude des glycines’.
– Certains poètes asiatiques et français tels Edmond Rostand, Colette et Paul Claudel en ont fait son éloge.
Dans le Man’yōshū – Recueil de dix mille feuilles (poèmes japonais), la glycine est évoquée au moins dans une trentaine de poèmes.
Mise à jour le 14 novembre 2023.