Ce genre fait partie de la famille des Sapindaceae et compte 3 espèces déterminées particulièrement sur la description de leurs pollens très similaires : paniculata – bipinnata – elegans.
Toutefois, certaines variétés ou parfois considérées comme des sous-espèces avaient été élevées au rang d’espèce par certains botanistes. En 1933, le spécialiste des Sapindaceae Ludwig Radlkofer en distinguait 7 espèces toutes originaires de l’est de l’Asie. Le Journal chinois des semences et des plantes évoque 4 espèces : 2 de Chine, 1 de Taiwan et 1 de Fidji (dont le pollen a été déterminé différent des 3 autres).
D’autres plantes furent nommées et classées dans le genre Koelreuteria par différents botanistes mais elles ont été reclassées dans d’autres genres.
Est de l’Asie.
L’espèce paniculata se trouve en Chine du Centre et du Nord, bipinnata est endémique du Sud-Ouest de la Chine et elegans de Taïwan et des îles Fidji.
– Le nom de Koelreuteria fut tout d’abord attribué par le bryologiste Johannes Hedwig à des mousses désormais classées dans le genre Funaria.
Puis en 1772, le naturaliste suédois Erich Laxmann attribua ce nom à ce genre d’arbres et d’arbustes en honneur au botaniste allemand Joseph Gottlieb Kölreuter. Son étude se fit à partir d’un spécimen planté dans un jardin d’hiver à Saint-Pétersbourg, qui fleurit pour la première fois en 1771.
– Luan shu shu – 栾树属 nom en mandarin (langue utilisée dans le Nord et le Sud-Ouest de la Chine) désignant le genre : luan shu pour l’espèce type – Koelreuteria paniculata et shu pour l’arbre.
– En Chine, les espèces de ce genre portent différents noms vernaculaires (populaires) et entre autres ‘l’arbre à 4 couleurs’ : en effet, cet arbre élégant porte des feuilles plumeuses vertes puis des petites fleurs jaunes qui tombent en pluie et des fruits en forme de lanternes jaune-rosé ou rose lumineux devenant brunes ou brun-violet, restant sur l’arbre durant l’hiver – marcescents.
– Savonnier en référence à la saponine contenue dans ce genre d’arbre; toutefois, les propriétés détergentes utilisées comme savon proviennent surtout d’autres arbres du genre Sapindus de cette même famille. Ce sujet parait être une véritable controverse mais on peut considérer que le vrai arbre à savon est le Sapindus mukorossi originaire d’Inde, dont les graines sont utilisées comme noix de lavage.
En France, les saponaires et particulièrement Saponaria officinalis sont des plantes de la famille des Caryophyllaceae dont les rhizomes (tiges souterrainse de réserve et de croissance) sont utilisés comme substitut de savon.
– Goldenrain tree est le nom anglophone en référence à l’aspect en ‘pluie d’or’ au moment de la chute des pétales jaunes de ses fleurs, moment prisé en Asie. Ce nom est principalement donné à l’espèce paniculata.
Plein soleil, à l’abri des vents car le bois est cassant. Il apprécie des étés chauds et humides.
Tous sols mais bien drainés; les espèces paniculata et elegans se développent particulièrement bien sur un sol calcaire.
Tolérance au gel de -5°C à -15°C jusqu’à -20°C selon l’espèce; tolérance à la sécheresse et à la pollution atmosphérique.
L’espèce type est Koelreuteria paniculata.
– La croissance est moyennement lente à assez rapide mais elle dépend fortement de l’exposition. La longévité de 50 à 150 ans peut atteindre jusqu’à 250 ans.
– C’est un arbuste ou un arbre de 9 à 20 m développant de nombreuses branches lui conférant un port étalé et arrondi.
– L’écorce brun grisâtre à noir grisâtre se fissure avec l’âge.
– Les racines profondes et superficielles supportent mal le compactage du sol.
– Les feuilles caduques sont composées, longues de 20 jusqu’à 50 (70) cm. Elles sont généralement alternes, imparipennées (nombre de folioles impaires), aux folioles (divisions d’une feuille composée) entières ou bipennées, au bord entier ou lobé et/ou dentelé, alternes ou opposées.
– Les inflorescences (grappes de fleurs) estivales ou automnales sont en thyrses (grappes de cymes) légèrement parfumés, de 20 à 40 cm, généralement à l’extrémité des rameaux.
Les fleurs sont polygames – hermaphrodites et unisexuées, monoïques (fleurs mâles et femelles séparées sur la même plante) ou dioïques (fleurs mâles et femelles séparées sur 2 plantes différentes).
∙ Calice campanulé, aux 4 à 5 divisions très profondes.
∙ Corolle à 4 à 5 pétales dissymétriques, linéaires à oblongs. Jaunes devenant rouge-orangé à la base à la fin de la maturité, à la nouaison (stade de transformation de l’ovaire en fruit), la fleur ne produit alors plus de nectar et les pétales se récurvent vers le pédicelle (petit axe portant la fleur d’une inflorescence).
Il est à remarquer que le marronnier de la même famille des Sapindaceae modifie l’apparence colorée de ses pétales à la nouaison ; c’est une délicate attention vis-à-vis des insectes qui sont alors avisés de l’inutilité de butiner une fleur n’offrant plus de nectar !
∙ 5 à 8 étamines (pièces florales mâles) dressées, parfois pubescentes (poilues), portées sur un disque hypogyne (en dessous de l’ovaire), les anthères(extrémités fertiles d’une étamine) sont à 2 loges.
∙ 1 ovaire allongé à 3 carpelles (loges) surmontés de 1 style (tige reliant l’ovaire au stigmate) à 3 stigmates (partie réceptrice de pollen) lobés ou entiers ; chaque carpelle porte 2 ovules.
Pollinisation par les insectes ; très appréciées des abeilles.
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– Les fruits apparaissent durant l’été jusqu’à l’automne ou en hiver, en capsule trigone, triangulaire pour paniculata ou en arrondi plus ou moins ovale pour les deux autres espèces, enflée en forme de lampion, de 3 à 6 cm sur 2 à 4 cm, à l’aspect papyracé, à l’apex (sommet) acuminé (la pointe s’amenuise fortement) ou pas, jaune-rosé ou rose lumineux devenant brune ou brun-violet.
– Chaque carpelle développe 2 graines mais il y en a toujours une qui avorte. Les graines sphériques à pyriformes, du brun foncé au noir, sont libérées à maturité, par contre la capsule est marcescente.
– La multiplication par semis n’est pas facile et les graines doivent être traitées, par contre les graines de paniculata restent viables très longtemps.
Les graines véhiculées par les oiseaux deviennent très fertiles et confèrent à cet arbre un aspect envahissant.
– Ennemis
On ne leur connait pas d’ennemis hormis parfois des champignons sur l’écorce et quelques attaques de pucerons.
– Surtout ornementales
Arbre de rues et de jardins, en alignement ou en isolé.
– Alimentaire
Les jeunes pousses et les feuilles sont consommées bouillies, les graines sont rôties. Cet arbre est mellifère.
– Médicinales
Utilisé en pharmacopée locale, entre autres pour la conjonctivite et les problèmes de foie.
– Teinture pour les tissus
Colorant bleu-noirâtre avec les feuilles et jaune avec les fleurs.
– On peut transformer les graines en huile industrielle.
– En Asie, on confectionne des chapelets (un mala compte généralement 108 perles) et des colliers avec les graines. Il est dit que faire un chapelet avec ses graines et réciter mille fois une prière au Bouddha permet d’aller au paradis.
– Considérées comme des plantes envahissantes dans certaines régions.
– En Asie, on les trouve souvent plantés auprès des temples et des tombes. En Chine, il était particulièrement planté près des tombes des mandarins (terme occidental désignant un haut fonctionnaire) car ‘la pluie d’or’ des pétales pouvait ainsi les recouvrir ; ce rite est scrupuleusement noté dans ‘Le Livre des Rites’. (Napoléon souhaitait être enterré près d’un saule ce qui fut fait pour sa première demeure, il aurait peut être changé d’avis, s’il avait su qu’en Chine cet arbre est réservé aux tombes des roturiers).
Mise à jour décembre 2023.