Cette espèce fait partie de la famille des Cupressaceae.
Asie mineure.
Installé depuis fort longtemps dans tout l’hémisphère nord et particulièrement autour du bassin méditerranéen.
Sa propagation d’Asie mineure au pourtour méditerranéen est probablement liée à sa plantation autour des temples et dans les cimetières.
Sa distribution correspond au cheminement de l’expansion de l’Empire Romain et il est supposé que les Romains l’installèrent en Méditerranée.
– Cupressus sempervirens L.
Décrit et nommé par Linné en 1753.
Sempervirens du latin signifiant toujours vert en référence à son feuillage persistant.
– Noms vernaculaires
On le trouve souvent sous le nom de cyprès de Provence, mais aussi cyprès de Florence ou encore cyprès d’Italie, ces derniers étant bien souvent d’anciennes variétés dont on a obtenu des cultivars au port très élancé.
Cet arbre aime la chaleur et le plein soleil ; il tolère le vent et le gel de -10° à -15°C, certains parlent de -20°C.
On le trouve sur toutes sortes de sols si bien drainés, avec une préférence pour le calcaire.
L’office national des forêts s’intéressent fortement à sa résistance au feu. En effet, il a été constaté lors d’incendies en Espagne à Andilla en 2012 que seule la forêt de cyprès avait résisté en grande partie. Cela provient probablement du fait qu’à l’approche du feu, l’arbre se vide sous la forme de gaz de ses substances inflammables.
– Croissance lente. Longévité jusqu’à 500 ans, certains l’estiment jusqu’à 2 000 ans, voire 4 000 ans pour de rares spécimens.
– Cet arbre de 15 à 30 m a un port élancé généralement en colonne, parfois à multi troncs.
– Son écorce est brun-gris avec des nuances rougeâtres, fine et crevassée, ne se détachant pas.
– Ses branches sont dressées, ses rameaux généralement assez courts. Chez cette espèce le développement à partir du tronc est diffus : soit en isolé soit en étages.
– Ses feuilles vertes ne sont pas odorantes.
– Ses inflorescences mâles sont en chatons terminaux, ovoïdes, jaunes ; les femelles vert-jaune développent de 6 à 12 écailles au mucron peu développé.
– Ses cônes de 3,5 à 4 cm portent de petites graines ailées.
– Plusieurs variétés et cultivars
∙ Fastigiata au port en fusée, aux branches courtes érigées.
Il existe des cultivars fastigiés au feuillage gris-bleuté, mais ils sont issus de l’espèce américaine arizonica.
∙ Pyramidalis dont le nom indique le port.
∙ Horizontalis aux branches plus étalées.
∙ Dupreziana est une variété considérée désormais comme une espèce à part entière sous le nom de Cupressus dupreziana. Voir en fin de document.
– Ennemis : champignons tels Seridium cardinale, Armillaria mellea et pucerons tel Cinara cupressi.
– Arbre particulier
Dans la province de Yazd en Iran, le cyprès d’Abarqu appelé Zoroastrian Sarv atteindrait minimum l’âge vénérable de 4 000 ans. Il mesure environ 25 m et s’impose surtout par sa circonférence qui atteindrait les 11,50 m. Il est considéré comme un des monuments nationaux de l’Iran ainsi que l’arbre le plus vieux d’Asie.
– Son bois odorant, léger, imputrescible, avec un beau poli, est apprécié des ébénistes.
Les Égyptiens l’utilisaient pour les sarcophages.
Bois traditionnel des caisses de résonance des guitares ‘flamenca’.
– Reboisement.
– Médicinales : l’huile essentielle tirée des rameaux est antivirale, antibactérienne, antitussive, décongestionnante veineuse…
– Cosmétologie : l’huile essentielle rentre dans la composition de crème après le soleil et dans la composition de parfums.
– Ornementales.
– Dans les plus anciens jardins persans, on peut découvrir de nombreux cyprès. C’est le cas pour le Jardin Fin à Kashan qui est le plus ancien jardin d’Iran.
– Représentatif de la flore méditerranéenne, il symbolise le deuil, c’est l’arbre des cimetières et des monuments aux morts.
En Provence, c’est aussi l’arbre qui accueille les visiteurs devant le seuil de la maison.
– Peinture
Cette espèce a inspiré les peintres :
∙ Salvador Dali les a beaucoup représentés.
∙ Van Gogh lors de son séjour à Saint Rémy de Provence s’est beaucoup inspiré des cyprès.
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Endémique du plateau de Tassili – massif montagneux au centre du Sahara et au sud-est algérien, sur une bande de 120 kms de long jusqu’à 15 kms de large.
Ce peuplement unique de 231 spécimens a été recensé en 2001. Ce peuplement isolé rappelle la présence d’eau et donc de forêts présentes autrefois dans le Sahara.
Certains considèrent qu’il existe deux variétés très similaires :
∙ Cupressus dupreziana var. dupreziana dans le Sahara algérien.
Cette variété a pour synonyme Cupressus sempervirens var. dupreziana.
Leredii est le nom donné en 1950 à cette variété par le botaniste biogéographe français Henri Gaussen en honneur à Claude Leredde qui avait collecté de nombreuses plantes dans cette région après de fortes pluies.
∙ Cupressus dupreziana var. atlantica au Maroc.
Cette variété a pour synonyme Cupressus sempervirens var. atlantica.
Découvert par le Capitaine Maurice Duprez qui s’illustra dans le Sahara en répertoriant la population Ajjer (confédération Touareg) en trouvant des itinéraires et en organisant des raids.
– Dupreziana est le nom donné en 1926 par la botaniste française Aimée Antoinette Camus en honneur au Capitaine Maurice Duprez.
– Tarout est un nom arabe employé par les bouchers signifiant ‘trachée d’animal’ en référence à l’aspect qui serait ressemblant avec cet arbre ?!
On le trouve sur les rocailles du Sahara jusqu’à 1 800 m et sur des sols de graviers ou sableux peu profonds. C’est une des espèces les plus résistantes à la sécheresse par contre sa tolérance au gel ne dépasse pas les -7°C au maximum, la variété atlantica pourrait supporter -15°C.
– Dans des conditions similaires, il se développe moins vite que sempervirens à qui il ressemble fort.
– Longévité jusqu’à 2 000 ans. Le plus vieux serait âgé de 2 200 ans avec un diamètre de 1,26 m.
Dans le Tassili n’Ajjer, en 2001, on pouvait découvrir un arbre de plus de 20 m et de 12 m de circonférence, probablement âgé de 2 000 ans.
– Cet arbre de 16 à 18 m peut atteindre jusqu’à 20 m et pour la variété atlantica jusqu’à 35 m. Il est très résineux, son port touffu est pyramidal quand il est jeune puis plus rectiligne.
– Ses branches assez étalées finissent par se courber vers le haut.
– Son écorce brun-rouge à brun-gris et épaisse se fissure profondément en bandes longitudinales.
– Son feuillage en écailles a une couleur tirant vers le bleu. Les feuilles présentent une tache blanche de résine, elles sont opposées, décussées, imbriquées, acuminées.
– Les chatons mâles très petits et les femelles sont assez proches sur les branches ; les femelles sont de couleur pourpre-violacé.
Au vu de son isolement, ce cyprès a opté pour une reproduction d’apomixie mâle qui est un développement génétique uniquement issu du pollen, la part des cônes femelles ne se limitant qu’aux substances nutritives offertes par les ovules ‘mères porteuses’.
Cette apomixie permet d’éviter la consanguinité bannie au maximum par les plantes (tares génétiques) et de conserver des individus qui sont en fait issus de graines-clones particulièrement bien adaptés à leurs conditions de vie difficile.
La variété du Maroc n’aurait pas opté pour l’apomixie mais pour une reproduction conventionnelle.
– Les cônes de 1,5 à 2,5 cm sont gris-brun à maturité, les 12 à 19 écailles portent un petit mucron arrondi.
– Les petites graines brun-rouge sont ovales et aplaties avec des ailes fines et assez larges.
– Hybride
Des chercheurs ont tenté d’hybrider la variété dupreziana avec le Cupressus sempervirens, ils ont pu constater que le pollen de dupreziana conservait le système d’apomixie et que les ovules de sempervirens ne jouaient aussi que le rôle de mères porteuses.
– Au vu de ses capacités à supporter des conditions ingrates, il est vivement conseillé de l’exploiter pour améliorer les terres incultes des zones arides.
– Son bois de bonne qualité est résistant et imputrescible, aromatisé.
Autrefois, lorsqu’il n’était pas encore rare, les autochtones l’ont exploité intensivement comme matériau de construction et pour se chauffer. Les Touaregs l’utilisaient aussi pour fabriquer des selles.
Espèce particulièrement menacée faisant partie de la liste rouge des 12 espèces en voie de disparition. Le FCBA du Sud-est, Institut technologique français de ‘Forêt-Cellulose-Bois-construction-Ameublement’ a lancé un appel de sauvegarde et de valorisation auprès des collectionneurs.
L’utilisation intensive des autochtones, remplacée par la venue des touristes et le piétinement de leurs dromadaires et de leurs chevaux ainsi que le passage des réfugiés appelés de nos jours ‘clandestins’ qui traversent le plateau de Tassili, contribuent largement à la décimation du peuplement. Les troupeaux de chèvres ont aussi largement contribué à sa disparition.
Mise à jour octobre 2024.
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