La classification phylogénétique a englobé la famille des Taxodiaceae, dont le genre Metasequoia faisait partie, dans la famille des Cupressaceae (hormis le genre Sciadopitys classé dans les Sciadopityaceae) ; 7 sous-familles ont été créées : les représentants les plus connus des ex Taxiodiaceae classés désormais dans la sous-famille des Sequoioideae sont le séquoia, le séquoiadendron et le métaséquoia, et dans la sous-famille des Taxodioideae, le cyprès chauve, le cryptoméria et le Glyptostrobus pensilis.
D’après certaines études, le Metasequoia serait le genre le plus proche des Taxodium, mais il se distingue du Taxodium et des autres genres par des feuilles et des ramilles opposées.
Cette espèce baptisée ‘fossile vivant’ par les chercheurs est la seule espèce survivante des 6 à 7 espèces regroupées dans le genre Metasequoia, genre présent sur terre durant le Crétacé supérieur (100,5 à 66 MA) fossiles à l’appui, depuis 100 millions d’années dans l’hémisphère nord.
Chine, toutefois avant les fortes glaciations, ce genre existait aussi en Amérique du Nord et en Europe.
Le Metasequoia est une des découvertes les plus passionnantes du XX° siècle avec celle du pin de Wollemi – Wollemia nobilis. Elle est d’ailleurs considérée comme une découverte majeure en botanique.
En 1941, le paléobotaniste Shigeru Miki établit un nouveau genre d’arbres à partir de fossiles datés du Pliocène, soit environ 5,5 millions d’années, découverts en Chine centrale dans la province de Hubei qui se révéla être un véritable conservatoire botanique naturel. On découvrit alors que cet arbre inconnu vivait en compagnie du Ginkgo biloba et du Cunninghamia lanceolata.
On croyait cet arbre disparu de la planète quand un forestier rattaché au ministère de l’agriculture et des forêts, Chan Wang découvrit un spécimen en Chine centrale dans le Sichuan en 1943, il l’identifia comme étant un Glyptostrobus pensilis – le cyprès chinois des marais.
Un peu plus tard un échantillon qu’il avait prélevé, fut fourni au botaniste Wan Chun Cheng qui l’identifia comme un arbre encore non nommé. Un échantillon parvint à Hu Xiansu qui fit le rapprochement avec les fossiles de Shigeru Miki.
En 1948, le genre Metasequoia était enfin nommé officiellement.
Il fut introduit aux USA par graines, vers 1947, à la demande du Professeur Elmer Drew Merrill de l’Arboretum Arnold de Boston aux USA. En 1948, les semences et les plants ont été largement distribués dans les autres régions du globe grâce à cet arboretum. À Paris au Jardin des Plantes on peut d’ailleurs découvrir un de ces spécimens.
– Metasequoia glyptostroboides Hu & W.C.Cheng
Nom attribué en 1948 par les botanistes Hu Xiansu et Wan Chun Cheng.
∙ Metasequoia du grec ‘Meta’ signifiant ‘presque’ et de Sequoia du nom du chef indien Sequoyah (vers 1770-1843) qui a inventé l’alphabet cherokee.
Ce nom ‘presque séquoia’ atteste de la difficulté pour les botanistes à le classer.
∙ Glyptostroboides signifie ‘ressemblant à Glyptostrobus’ du grec ‘glypto’ – ciselé et ‘strobus’ désignant un arbre qui porte des cônes en forme de toupie. Cette épithète lui fut donnée en référence aux cônes femelles ciselés ressemblant à ceux du Glyptostrobus pensilis.
– Shui-sa ou Shui shan – 水杉 – nom chinois traditionnel signifiant sapin (sa) d’eau (shui) en référence à son habitat de prédilection près des cours d’eau, près des rizières.
On retrouve cette référence dans un de ses noms anglophones water-fir – sapin d’eau.
– Dawn redwood du nom anglais signifiant ‘bois rouge de l’aube’, aucune référence trouvée mais on peut supposer aisément qu’il est fait référence à la couleur du bois de cœur de cet arbre présent sur terre depuis fort longtemps, à l’aube végétale !? D’ailleurs, un de ses autres noms vernaculaires (populaires) est ‘dinosaur-age tree’ ainsi que ‘fossile vivant’.
– Parfois nommé ‘séquoia de Chine’ pour certaines ressemblances morphologiques, toutefois certaines études ont révélé que ce genre était plus proche du cyprès chauve – Taxodium distichum que du séquoia.
Zones forestières pluvieuses et ensoleillées, de 900 à 1 500 m d’altitude dans son habitat, souvent au bord des cours d’eau, sur tous sols de préférence acides et frais.
Sa tolérance au gel atteint -19°C jusqu’à -25°C mais il redoute les gelées printanières.
Avec le mélèze – Larix (famille Pinaceae), le Metasequoia et les Taxodium font partie des rares conifères à perdre leurs feuilles durant l’hiver.
– Sa croissance est très rapide, de 30 à 80 cm par an. Sa longévité serait de plus de 100 ans mais des extrapolations à partir de fossiles parlent de 300 à 450 ans.
– Plus petit que les séquoias, cet arbre de 35 m peut atteindre 50 à 60 m, avec un tronc rectiligne et profondément côtelé, cannelé surtout vers la base, et un port conique parfois colonnaire.
– L’écorce du brun-orangé au brun-rougeâtre devient plus grisâtre avec l’âge et s’exfolie.
– Ses racines sont étalées et superficielles. Il peut facilement rejeter de la souche.
– Ses branches se développent de manière ascendante.
– Ses feuilles caduques se positionnent de façon opposée de chaque côté de la ramille (mésoblaste) elle aussi opposée.
Ce sont des petites aiguilles de 1 à 2 cm, linéaires, aciculaires (linéaires, rigides et pointues), souples, vert brillant devenant rouge cuivré à l’automne avant de tomber. Le feuillage est doux au toucher.
– Cet arbre monoïque (fleurs mâles et femelles séparées sur la même plante) développe des grappes de fleurs vers la fin de l’hiver avant la feuillaison, sur les rameaux persistants et à l’aisselle des ramilles caduques.
∙ Les mâles ovoïdes, en position axillaire, sont regroupés en épis pendants, jaunes. Les étamines (pièces florales mâles) portent 3 anthères (extrémités fertiles d’une étamine).
∙ Les femelles solitaires et terminales sont en forme de petits strobiles globuleux et verdâtres, portés par un long pédoncule. Chaque écaille porte 5 à 8 ovules.
– Les cônes femelles de 2 à 3 cm sont composés de 22 à 28 écailles. La position des écailles en paires opposées sur 4 rangs leur donne une apparence ciselée après ouverture (d’où son nom). Les cônes ressemblent à ceux de la famille des Cupressaceae. Maturité 8 à 9 mois après la pollinisation.
– Chaque cône contient 5 à 9 graines obovales et plates aux ailes étroites facilitant la dissémination. 2 cotylédons (feuilles embryonnaires).
– Multiplication par graines et par boutures.
– De nombreux cultivars
∙ Metasequoia glyptostroboides ‘National’ au port pyramidal étroit a été créé en 1958 dans l’arboretum national de Washington aux USA.
∙ Metasequoia glyptostroboides ‘Gold Rush’ a un feuillage doré.
∙ Metasequoia glyptostroboides ‘Emerald feathers’ a un feuillage émeraude.
∙ Metasequoia glyptostroboides ‘Schirrmann’s Nordlicht’ est une forme naine qui serait issue d’un balai de sorcière, maladie provoquée par des champignons, des bactéries ou des virus mais aussi des insectes qui stimulent excessivement le développement des bourgeons à un point donné d’une plante ligneuse, formant ainsi une sorte de bonsaï ressemblant à un balai ou à un nid d’oiseau.
∙ Et bien d’autres…
– Arbre remarquable
Dans la vallée de Modaoqi dans le Sichuan, un spécimen type a été mesuré en 1980 avec un diamètre de 2,41 m à la base pour 50 m de hauteur.
– Autrefois, les paysans chinois s’en servaient comme fourrage.
– En Chine, on l’utilise pour stabiliser les terrains le long des voies ferrées.
– Bois imputrescible et durable : l’aubier (bois jeune en périphérie parcouru par la sève brute) est blanc et le bois de cœur, le duramen (bois de cœur mort) est rougeâtre. Il est utilisé pour certaines constructions et en décoration intérieure, pour fabriquer de petits ustensiles et en modélisation, pour la pâte à papier.
– Médicinales.
– Ornementales
En isolé – en haies… en bonsaï.
– Inscrit sur la liste rouge des espèces sauvages en voie de disparition.
– Arbre sacré en Chine, il est considéré avec le panda comme une icône de conservation.
– Arbre symbole de Wuhan, capitale de la province du Hubei en Chine centrale, depuis 1984.
– En Corée du Sud, sur la route nationale 24, on peut découvrir ce qui fut nommé ‘le boulevard des métaséquoias’ qui est particulièrement magnifique en automne. Décrété en 2002 comme une des plus belles routes du pays par le Service Forestier de Corée.
– Les plus grands métaséquoias de France dominent de leur 40 m le parc des pépinières Maymou à Bayonne en Nouvelle-Aquitaine.
Mise à jour octobre 2024.