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Alyogyne

Hibiscus bleu australien

Alyogyne huegelii

Caractéristiques du genre

Avant de découvrir ce genre, nous vous invitons à consulter les informations générales de la famille de cette plante.

En savoir plus

Classification

Famille Malvaceae – Sous-famille Malvoideae – Tribu Gossypieae (considéré comme un genre anormal dans la tribu du coton, mais la flore et la faune australiennes sortent toujours de l’ordinaire !), toutefois certains auteurs ne classent ce genre dans aucune tribu.
Ce genre comprenait autrefois une douzaine d’espèces mais, comme tous les genres des Malvaceae, il est en remaniement ; 4 espèces autrefois classées dans le genre Hibiscus : hakeifolia – cuneiformis – huegelii – pinoniana, furent tout d’abord envisagées, mais la dernière revisite, particulièrement celle de Flora Base de l’herbier d’Australie occidentale, évoque 8 espèces en plus, autrefois considérées comme des formes des espèces ‘légales’ ci-dessus nommées, et les élève au rang d’espèces à part entière tout comme les 4 premières, toutefois il leur est attribué un nom spécial pour des espèces, sous la forme : Alyogyne sp. plus un nom commun avec majuscule, exemples : Alyogyne sp. Geraldon, Alyogyne sp. Great Victoria desert, Alyogyne sp. Hutt River…
L’Alyogyne cravenii, décrit en 1987 par le botaniste américain, spécialiste des Malvaceae, Paul Arnold Fryxell, a été reclassé dans le genre Hibiscus en 2004 par le botaniste (suédois) Bernard Pfeil et le botaniste australien Lindley Craven.
Ce genre est étroitement lié au genre Hibiscus, il s’en distingue par une particularité de l’organe femelle : les styles, tiges qui relient les loges de l’ovaire aux parties réceptrices de pollen appelées stigmates, restent soudés jusqu’aux stigmates individualisés, ces derniers formant comme une étoile par leur port décurrent, alors que chez les hibiscus, les styles ne sont soudés que sur une grande partie, et se désolidarisent nettement en dessous des stigmates, ces derniers apparaissant ainsi bien séparés.

Dans cet article, seules 4 espèces sont envisagées, et plus particulièrement les espèces hakeifolia et huegelii.

Origines

Endémique d’Australie.

Découvertes et introductions

. Alyogyne hakeifolia : collectée en 1802 en Australie méridionale par le botaniste écossais Robert Brown (1773-1858), illustrée par Ferdinand Bauer (1760-1826) en 1803, Bauer faisait aussi partie de cette expédition en Australie sous la navigation de Matthew Flinders.
Espèce introduite en 1846 en Angleterre par des graines d’Australie occidentale reçues par les horticulteurs anglais Lucombe et Pince.

Alyogyne hakeifolia - Auteur Ferdinand Bauer —scanné par Jupiter Botanicus – source wikimedia.org

. Alyogyne huegelii : cette espèce a-t-elle été nommée ainsi en hommage à celui qui aurait pu la découvrir ? Aucune littérature à ce sujet, et cette supposition ne tient qu’à la vie de Karl Hügel (1795-1870) officier, diplomate, botaniste autrichien qui a exploré différentes régions d’Asie, ainsi que l’Australie, la Nouvelle-Zélande, et Norfolk, la Grèce, l’Égypte, et l’Afrique du Sud, il a introduit de nombreuses espèces australiennes en Europe.
. L’hybride ‘Ruth Brancroft’ fut découvert au jardin Ruth Bancroft en Californie ; c’est un hybride entre hakeifolia et huegelii qui poussaient à proximité.

Habitat

Ce sont des plantes de terrains secs, rocailleux, ou sablonneux ; c’est d’ailleurs pour cette raison qu’elles sont parfois appelées ‘hibiscus du désert’, ou hibiscus des sables pour l’espèce pinoniana.
Tous types de sols leur conviennent, mais surtout bien drainés ; elles sont intolérantes au phosphore (c’est la caractéristique des plantes adaptées aux sols pauvres).
Certains annoncent leur rusticité à -5°C, voire moins, mais ce gel ne doit pas durer, car cela reste des plantes frileuses, et mieux vaut tabler sur une tolérance de -2 à -3°C, avec une protection des vents forts.
Le soleil à la mi-ombre leur conviennent selon l’habitat.

Noms

– Alyogyne Alef.
Nommé en 1863 par le botaniste allemand Friedrich Alefeld (1820-1872), spécialiste des Fabaceae et des Malvaceae.
Nom du grec ‘alytos’ signifiant uni, non divisé, et de ‘gyne’ – femme, ovaire, en référence à la particularité de l’organe femelle qui les distingue du genre Hibiscus.
– Espèces
Elles sont souvent appelées ‘hibiscus bleu’ et pourtant aucune ne produit de fleurs bleues !
. Alyogyne hakeifolia fut recensé en 1803 par Robert Brown sous le nom de Hibiscus fillifolius, puis décrit comme Hakeifolius par Ferdinand Giordano en 1833 ; le nom valide aujourd’hui fut officialisé en 1863 par Freidrich Alefeld.
On le trouve sous les noms populaires d’hibiscus à feuilles d’Hakea, hibiscus à centre rouge, ou encore rose du désert.
. Alyogyne huegelii fut décrit et nommé en 1837 Hibiscus huegelii par le botaniste  autrichien Stephan Endlicher en honneur à Karl Alexander von Hügel ; il fut reclassé dans le genre Alyogyne en 1968 par Fryxell.
Le nom populaire de hibiscus bleu lui est attribué à tort, il est aussi nommé faux-hibiscus ou lilas d’Australie.

Caractéristiques

– Croissance rapide – Longévité de 8 ans annoncée pour huegelii, mais cela paraît être le maximum pour ce genre.
– Arbuste très ramifié, persistant dans ses contrées d’origine, pubescent (poilu), de 2,5 à 3/4 m, mais plus petits en régions désertiques, l’espèce pinoniana ne peut parfois mesurer que quelques dizaines de centimètres.
– Feuilles vert foncé, stipules (appendices à la base de la feuille) présentes, mais rapidement caduques.
Leur aspect est très différent selon l’espèce :
. Fins segments trilobés : hakeifolia présente des segments linéaires très étroits, en forme d’aiguille de quelques millimètres de largeur sur 6 à 12 cm de long, aux bords entiers rappelant les feuilles de certains Hakea (genre australien de la famille des protéacées) comme l’espèce Hakea suaveolens. Les segments de cuneiformis sont un peu plus larges, et se terminent en coin, d’où son nom.

Proteaceae
Feuillage de Hakea suaveolens

. Larges lobes : les feuilles de huegelii sont légèrement duveteuses, de 11/12 cm de longueur au maximum, les 3 à 5 lobes bilobés sont nettement marqués, irrégulièrement dentés. Les feuilles de pinoniana sont plus petites, au maximum 9 cm.

Feuillage de Alyogyne huegelii

– La floraison se déroule du printemps à l’automne, avec souvent un pic au printemps, puis sporadiquement ; elle est abondante, même si chaque fleur ne dure que 1 à 2 jours. Précoce, elle commence souvent dès la première année après la bouture.
La grande fleur solitaire se développe à l’aisselle d’une feuille. À l’émergence, elle a une forme de tulipe, mais elle se développe en coupe de 6 à 10 cm selon l’espèce, la fleur de l’espèce hakeifolia s’ouvre beaucoup moins.

Ce sont des fleurs hermaphrodites (bisexuées). À priori, pas de nectar, pas de parfum, la pollinisation est assurée par les insectes, les abeilles raffolent de leur pollen.
. Présence d’un calicule (protection du bouton floral doublant le calice) de 4 à 10 bractées partiellement soudées sur la moitié. Il peut persister jusqu’à maturité du fruit, mais il est fortement desséché.
. Calice à 5 lobes soudés sur plus ou moins leur moitié. Il est persistant jusqu’à maturité du fruit.
. Corolle à 5 pétales se chevauchant dès la base, parfois le cœur est de couleur différente et très marquée.
Hakeifolia : la fleur type est mauve au cœur rouge plus foncé, mais il existe des formes jaune ou crème, sans cœur foncé.
Huegelii : la fleur type est mauve avec un petit coeur pourpre, mais il existe des formes crème ou blanche ou rouge.

Hibiscus bleu - Malvacées
Alyogyne huegelii

Cuneiformis : la fleur type est blanche au cœur pourpre, mais il existe des formes rose pâle à violet.
Pinoniana
: bleu-violet à violet foncé au cœur pourpre.
Toutes ces espèces ont été largement cultivées par l’homme, offrant des cultivars de couleurs très variées.
. Les étamines (mâles) sont reliées en tube (caractéristique des malvacées). Elles sont de couleur différente selon l’espèce : crème à orangé-pourpre pour hakeifolia et cuneiformis – jaune pour huegelii – crème-orangé pour pinoniana.
. Les styles (tiges reliant les ovaires aux parties femelles réceptrices de pollen, les stigmates) sont reliés jusqu’à l’extrémité des stigmates individualisés, de couleur différente selon l’espèce : pourpre pour hakeifolia et cuneiformis – blanche pour huegelii – orangé pour pinoniana.
. Ovaire supère, non pubescent, de 3 à 5 carpelles (loges) soudés selon l’espèce, contenant chacun 5 graines.
– Fruit pubescent en capsule sèche, longiforme, de 2 à 2,5 cm, déhiscente (ouverture spontanée) par les 5 valves des loges (loculicides). Il ressemble à celui des hibiscus.
Graines réniformes, souvent laineuses, viables plusieurs années.

– Hybrides
Hakeifolia et huegelii s’hybrident facilement donnant différents hybrides, le plus connu est l’hybride dénommé ‘Ruth Brancroft’ aux feuilles de hakeifolia, et aux fleurs mauve clair avec un cœur pourpre foncé, des étamines orange, et des stigmates rose soutenu, du plus bel effet. Sa multiplication se fait uniquement par boutures, ce qui restreint d’ailleurs sa propagation.
– Multiplication par semis et boutures.
– Ennemis : peu sensible aux attaques.

Utilisation ornementale

2 espèces sont particulièrement cultivées pour leurs qualités ornementales : hakeifolia et huegelii.
Leur résistance à la sécheresse en font d’excellents concurrents face aux changements climatiques.
Leur port un peu éparse, et l’absence de branches basses ou défeuillées avec le temps, nécessite des tailles afin de conserver un effet bosquet.

Mise à jour mai 2025.

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