C’est le symbole végétal de l’île de La Palma.
Classification
Cette espèce fait partie de la famille des Pinaceae. Elle représente la descendance d’arbres très anciens, très imposants, aujourd’hui disparus.
Origines
Endémique de l’archipel des Canaries.
Introduit sur le continent en 1815.
Nom
Pinus canariensis C.Sm.
À priori, plusieurs botanistes l’ont décrit et il en est résulté une certaine confusion pour l’attribution officielle du nom du botaniste mais, finalement, il fut nommé officiellement par Christen Smith en 1828, après l’avoir découvert avec le géologue allemand Léopold von Buch, sur le pic de Tenerife.
Le nom canariensis est en référence à son habitat.
Habitat
C’est la principale espèce forestière des Canaries, de 700 à 2 000 m dans des zones montagneuses et nuageuses, sur des sols secs de type volcanique, pauvres, acides ou calcaires.
La tolérance au gel ne dépasse pas les -1°C à -6°C.
Ce pin a une faculté extraordinaire de résister ou de se régénérer après un incendie grâce à son écorce épaisse, ses rejets et ses cônes; il fait partie des rares espèces de pins résistant au feu.
Dans certaines régions comme l’Australie, il est considéré comme envahissant.
Particularités de cette espèce
– Cet arbre de 15 à 30 m peut atteindre 60 m; il a un tronc droit et épais jusqu’à 2 m de diamètre, un port juvénile pyramidal mais à l’âge adulte la cime est en dôme.
– Les racines sont vigoureuses.
– L’écorce est très épaisse et très résineuse, beige et brun-rouge, fissurée et écailleuse; elle participe grandement à la résistance au feu.
– Ses branches tortueuses se redressent comme des candélabres.
– C’est un des rares conifères à rejeter de la souche.
– Ses bourgeons pointus non résineux, sont recouverts d’écailles recourbées orange à brun-rouge.
– Ses longues aiguilles souples et fines, de 15 à 30 cm, sont persistantes de un an et demi à trois ans; elles sont regroupées par trois dans une longue gaine persistante – le brachyblaste, souvent retombantes, vert bleuté pour les juvéniles et vert tendre pour les adultes; toutes les faces présentent des lignes de stomates (petit orifice sur l’épiderme).
Les feuilles juvéniles sont plus courtes, de 3 à 6 cm et peuvent persister jusqu’à 6 ans; les arbres âgés continuent de produire du feuillage juvénile qui se mélange parfois avec le feuillage adulte chez les plants cultivés.
– Cet arbre est monoïque – mâles et les femelles séparés sur la même plante. Les inflorescences se développent de la fin de l’hiver au début du printemps. Maturité sexuelle vers l’âge de 10 à 20 ans.
– Les strobiles (inflorescences compactes en écailles) femelles se développent en grands cônes allongés de 7 à 18 cm, ovoïdes coniques, à court pédoncule (axe portant une fleur ou une inflorescence), pointant vers l’arrière, aux écailles robustes, brunes et brillantes, portant un écusson saillant – l’umbo (protubérance). Les cônes sont sérotineux, leurs écailles à maturité restent parfois collées par la résine et ne s’ouvrent que sous l’action du feu.
La maturité se fait environ deux ans après la pollinisation.
– L’écaille de bractée se transforme en aile qui adhère à la graine contrairement aux autres espèces de la sous-espèce Pinus.
– La graine est brillante, du brun au noir.
– Il s’hybride avec l’espèce roxburghii.
– Ennemi : ce pin est particulièrement touché par la chenille processionnaire.
Arbres particuliers
– Sur l’île de Tenerife à Vilaflor, des spécimens atteignent plus de 40 m, jusqu’à 57 m pour un diamètre de 2,50 m à 3 m.
– En Afrique du Sud, un spécimen a été mesuré à plus de 46 m.
Utilisations
– Aux Canaries, il est d’une importance capitale car l’eau des brouillards nuageux de son habitat ruisselle sur ses feuilles et fournit l’eau d’irrigation.
A ce propos un proverbe hawaïen dit « La pluie suit la forêt »…
– Bois
Il produit deux types de bois dont la ‘tea’ – le cœur rougeâtre du tronc qui est extrêmement solide et résistant aux insectes : constructions – menuiserie – tonneaux…
∙ À Tenerife, on peut encore admirer sur de très anciennes façades, le bois rouge des balcons, des persiennes…
Autrefois, les habitants se servaient des lanières de bois comme torches.
∙ Les ancêtres de l’île de La Palma élaboraient un vin très particulier qui vieillissait pendant six mois dans des tonneaux en bois de tea ce qui lui conférait des arômes balsamiques de résine, de menthe et d’eucalyptus. De nos jours le ‘vin de Tea’ est encore produit.
– Ses feuilles mortes servent d’emballage aux bananes exportées.
– Ornementales.
Anecdote
Symbole végétal de l’île de La Palma de l’archipel des Canaries.
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