Cette espèce fait partie du genre Araucaria de la famille des Araucariaceae.
Section Eutacta.
Endémique de l’archipel de la Nouvelle-Calédonie.
James Cook découvre ces terres en 1774. Les côtes lui rappelant l’Écosse dont son père est originaire, il nommera cet archipel ‘New Caledonia’; la Calédonie étant l’ancien nom de l’Écosse.
En 1774, le Capitaine Cook découvre de loin ces arbres sur une île au sud de la Nouvelle-Calédonie – l’île Kunié qu’il n’accosta pas immédiatement en raison du massif de corail. Il la nomma ‘Isle of Pines’ – l’île des pins.
Lorsque Cook et son équipage aperçurent les drôles de formes de ces arbres se profiler à l’horizon, ils lancèrent des paris pour savoir s’il s’agissait de plantes ou de colonnes pierreuses !
– Araucaria columnaris (G.Forst.) Hook.
Il existe de nombreux synonymes latins.
∙ Cet arbre fut tout d’abord classé et nommé, en 1786, Cupressus columnaris – c’est son basionyme (premier nom attribué), par le naturaliste allemand Johann Reinhold Forster lors de la deuxième expédition de 1774 commandée par James Cook.
L’épithète columnaris est en référence avec son allure en colonne.
∙ Le botaniste écossais Robert Brown le reclassa dans le genre Araucaria avec l’épithète cookii en honneur à James Cook mais ce nom ne fut pas accepté par les règles de nomenclature.
Le nom de genre Araucaria a été créé en 1789 par le botaniste français Antoine Laurent de Jussieu en référence au nom de la 9éme région du Chili, l’Arauco ou Araucania dont le blason et le drapeau représentent des araucarias.
∙ En 1852, le botaniste britannique William Jackson Hooker lui attribua le nom de Araucaria columnaris.
∙ En 2009, le taxonomiste expert en conifères et particulièrement en conifères tropicaux, le botaniste américain David John de Laubenfels le reclassa dans le genre Eutassa, genre créé par Richard Anthony Salisbury, farouche opposant à la classification de Linné, pour désigner cette espèce.
– Le nom anglophone Coral Reef Araucaria est en référence à son habitat d’origine : littéralement ‘araucaria du récif de corail’.
Contrairement aux autres araucarias de Nouvelle-Calédonie qui se développent essentiellement au sud, l’espèce columnaris occupe tout le territoire.
Il pousse en forêts denses à des altitudes de 0 à 200 m, sur des terrains schisteux et ultrabasiques et sur des sols calcaires mais il s’adapte à d’autres sols si bien drainés.
Il résiste au vent, au feu mais il est sensible à la sécheresse et à la pollution.
Sa tolérance au gel va jusqu’à -10°C.
Espèce très proche de l’Araucaria heterophylla, d’ailleurs à l’état juvénile, il n’est pas toujours facile de les distinguer. Columnaris a des branches plus courtes – moins de 2 m, d’où son aspect et donc son nom, et son feuillage est plus foncé.
– Cet arbre de 50 à 60 m a un tronc d’un diamètre de 1,50 m et un port étroitement conique. La cime pointue finit par s’arrondir avec l’âge lui donnant un aspect cylindrique. Ses branches se développent en verticilles (organes insérés autour d’un axe).
– Son système racinaire est puissant.
– Son écorce rugueuse devient papyracée en se desquamant (s’écaillant) en fines lanières, gris clair et résineuses.
– Ses feuilles juvéniles sont en forme d’aiguilles ; les feuilles adultes sont plus larges, triangulaires, à bout pointu incurvé, disposées en spirales et se chevauchant.
– Cet arbre est monoïque (fleurs mâles et femelles séparées sur la même plante).
Les strobiles (inflorescences compactes en écailles) mâles, de 5 à 10 cm sur 1,5 à 2 cm, sont à l’extrémité des rameaux; chaque écaille porte une dizaine de sacs polliniques.
Les strobiles femelles sont ovoïdes, de 10 à 15 cm sur 7 à 11 cm, composées de courtes bractées/écailles.
– Les cônes portent des graines de 3 cm, ovales, qui ont des ailes largement arrondies.
– Ornementale
Cette espèce est très répandue et utilisée comme arbre d’alignement.
– Son bois peut servir à fabriquer des charpentes et en menuiserie.
– Certains observateurs ont remarqué que souvent cet arbre penche vers l’équateur. Des recherches scientifiques réalisées par le chercheur américain Matt Ritter ont révélé qu’un arbre planté au nord penchera vers le sud et un planté au sud penchera vers le nord; les meilleures hypothèses de ce penchant serait surtout l’attirance pour la lumière – phototropisme; cette espèce d’arbre n’aurait pas la possibilité génétique de corriger la verticalité face à la source lumineuse; la gravité et le champ magnétique auraient aussi une influence.
– En Mélanésie, il est considéré comme le symbole du sexe masculin. Il est planté autour de la case du chef représentant ainsi sa virilité.
Mise à jour le 14 septembre 2022.